L’équilibre financier de Libération (atteint en 2010 et 2011) pourrait être compromis cette année.
En effet, selon Le Monde, la Une du 10 septembre sur Bernard Arnault (“Casse-toi, riche con !”) pourrait faire perdre 700 000 euros de recettes publicitaires au quotidien du Baron Édouard de Rothschild.
La faute, on s’en doute, au retrait immédiat des opérations publicitaires prévus d’ici la fin de l’année par les sociétés du groupe LVMH (- 150 000 euros). Mais pas seulement : d’autres entreprises du monde du luxe ont décidé, par solidarité avec Bernard Arnault, de ne plus annoncer dans Libération, rapporte le quotidien du soir qui cite “des sources internes”.
Libération s’est quand même payé le luxe de paraître mardi 11 septembre avec un gros encart publicitaire Yves Saint Laurent, une marque du groupe PPR, concurrent de LVMH. Il était “programmé de longue date”, a fait savoir François-Henri Pinault, son propriétaire.
Le même jour, Renaud Revel, le “M. Médias” de L’Express, évoquait une perte de 500 000 euros de recettes publicitaires pour Libé. Un montant revu à la hausse par Le Monde du 13 septembre, donc…
De janvier à août 2012, le groupe LVMH aurait, selon Yacast, dépensé 405 000 euros (une somme qui ne tient pas compte des remises commerciales) pour promouvoir ses marques Dior et Givenchy dans les pages de Libé, soit 1,5% du portefeuille publicitaire total du quotidien et 20% du supplément culturel Next, croit savoir Marc Baudrier, journaliste à Challenges.
Seule consolation pour Libération, ses ventes : elles ont augmenté ce jour-là de 27% par rapport à leur moyenne alors que la diffusion du titre (comme la pagination publicitaire) est en forte baisse depuis l’élection présidentielle…
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