Quelques semaines après « l’affaire de la banane », qui a secoué l’ensemble de la presse française, ce « précis à l’usage des journalistes qui veulent écrire sur les noirs, les musulmans, les asiatiques, les roms, les homos, la banlieue, les juifs, les femmes… » tombe à point nommé.
Les éditions Le cavalier bleu viennent de sortir cet ouvrage collectif pour « décrypter avec humour les préjugés qui sont hélas trop souvent véhiculés par les médias ». Pour Florence Morice et Virginie Sassoon, « les médias ont une responsabilité de premier plan sur la production des préjugés et sur le relais des préjugés ». Derniers exemples en date, L’Express et Le Point, avec leurs unes sur l’islam !
Mais, parce que les auteurs ont remarqué que « culpabiliser les gens et être dans le registre de la morale, ça ne fonctionnait pas », elles ont donc choisi le registre de l’humour, « la voie la plus efficace pour lutter contre les préjugés
racistes, sexistes et homophobes ».
Au final, l’opuscule (96 pages) rassemble des articles d’une dizaine de journalistes. On note la participation de Rokhaya Diallo (« Femmes non blanches en politique : stop aux fantasmes exotiques ! ») ou encore de David Abiker (« Le juif errant est arrivé dans mon hamac »). Parmi les autres contributions, relevons les titres suivants : « La banlieue, terre étrangère pour les médias », de Idir Hocini, du Bondy Blog, ou encore « Alerte Djellaba. Vis ma vie de “musulman d’apparence” », écrit par Abdelkrime Branine, qui travaille pour Beur FM et Médiapart.
En bref, un vrai guide pratique de la diversité pour journalistes, qui « nous invite à questionner les préjugés dont nous pouvons tous être porteurs (journalistes ou non) » et fixe surtout la ligne jaune à ne pas dépasser. Certaines contributions ont d’ailleurs des titres très explicites : « Comment écrire un article sur l’Afrique, les Africains et les noirs sans se faire tancer » (sic) ou encore « Dix commandements à l’usage des jeunes journalistes qui souhaitent éviter d’être nominés aux “Y’a bon awards »…
Cela a, au moins, le mérite d’être clair : dérapage interdit !
Source : lecavalierbleu.com