La ligue de défense judiciaire des musulmans (LDJM) de l’ancien avocat Karim Achoui a profité de la juridiction de l’Alsace-Moselle pour emmener Charlie Hebdo devant les tribunaux pour « blasphème ».
C’est l’avocat du journal satirique, Richard Malka, qui a annoncé avoir reçu cette citation directe devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. L’Alsace-Moselle bénéficie en effet d’un code pénal particulier, dont l’article 166 punit d’une peine maximum de trois ans d’emprisonnement le délit de blasphème. Ces poursuites visent la une de Charlie Hebdo du 10 juillet dernier, qui titrait : « Le Coran c’est de la merde, ça n’arrête pas les balles ».
« Au moins là, on appelle un chat un chat » avec cette « répression du délit de blasphème », a ironisé Me Malka, qui trouve cela « merveilleux ». De son côté, Charb, le directeur de Charlie Hebdo, s’est étonné d’être poursuivi à la fois pour blasphème et racisme (en référence à une autre plainte déposée à Paris par la LDJM contre l’hebdomadaire). Karim Achoui « va nous faire perdre notre temps et notre argent », a estimé le dessinateur car, selon lui, M. Achoui « sait très bien que le blasphème ne va pas être reconnu et que Charlie Hebdo n’est pas un journal raciste ».
Charb a répété que le célèbre avocat faisait cela uniquement « pour se faire de la pub ». Mais celui-ci, qui réfute ces accusations, a une autre idée derrière la tête puisqu’il espère ainsi « mettre l’État dans l’obligation de réformer la loi de 1905 ».
Crédit photo : Charlie Hebdo / montage Ojim (cc)