Dans un des principaux quotidiens britanniques The Guardian (édition en ligne du 14 janvier), John Henley persifle : « on fait les choses différemment en France, en particulier dans les conférences de presse où le Président consacre trois minutes aux questions que se pose la plupart des gens : où en est le statut de Valérie Trierweiler après son aventure présumée avec l’actrice Julie Gayet, et comment entend il régler une vie privée agitée ? ».
Henley rappelle qu’après le suicide en 2003 de David Kelly, un expert britannique des armes de destruction massive (opposé aux thèses du gouvernement britannique sur l’existence de ces armes en Irak), un journaliste anglais avait demandé à Tony Blair « Avez-vous du sang sur les mains Monsieur le Premier Ministre ? ».
The Guardian ajoute qu’il y a d’« excellents journalistes politiques en France », mais que l’affaire DSK est venue souligner les fragiles limites entre vie privée et vie publique. Le Président français « est la représentation vivante de la République » et on n’est pas grossier avec le Président en France ni avec la Reine en Grande-Bretagne.
Dans le même numéro, Simon Jenkins ironise : « un président n’est pas qu’une figure professionnelle. Si la Reine faisait une fugue en scooter chaque nuit pour rejoindre un petit ami les britanniques pourraient considérer cela comme une “affaire purement privée”. Mais ils seraient atterrés et en émoi (aghast and agog) ». Comme quoi les Français deviendraient plus flegmatiques que les Anglais…
Crédit photo : Mireille Ampilhac via Flickr (cc)