Consacrant sa une à la relation présumée entre le chef de l’État et la comédienne Julie Gayet, le magazine Closer a réalisé ce jeudi une excellente opération alors que sa situation reste précaire.
Avec ce scoop, le magazine people a vu ses ventes bondir de 50 % par rapport à son tirage habituel, soit 150 000 supplémentaires. Il était déjà en rupture de stock vendredi matin à 11 heures dans certains kiosques parisiens. De plus, l’éditeur Mondadori a décidé de réimprimer 150 000 exemplaires pour combler la demande. On pourrait ainsi en atteindre 600 000 au total, le double du tirage habituel.
Le numéro a fait un tel succès que certains exemplaires sont déjà en ligne sur le site de ventes « Le Bon Coin », atteignant parfois la somme de 10 euros l’un. Même son édition numérique fait s’affoler les compteurs : les ventes numériques sur le site lekiosk.com ont été multipliées par 8, a annoncé le site sur Twitter.
Pourtant, le magazine n’est pas au beau fixe. Selon les chiffres de l’OJD, sa diffusion payée a encore chuté de 10% en 2013 : elle est tombée à 336 500 en moyenne sur les 9 premiers mois de 2013 alors qu’elle était de 390 000 en moyenne en 2012, 443 000 en 2011 et plus de 500 000 en 2009. L’annonce de cette idylle présidentielle était donc du pain bénit pour Closer, qui réalise là une excellente opération.
De son côté, François Hollande, dans une déclaration à l’AFP, a dit « en son nom propre et non pas en tant que président de la République (…) déplorer profondément les atteintes au respect de la vie privée auquel il a droit comme tout citoyen », sans toutefois démentir l’information. D’autres part, le président a confié qu’il allait « examiner les suites, y compris judiciaires, à apporter à cette parution ». Concernant la comédienne, celle-ci avait déjà, en mars 2013, dissuadé Closer, par la voix de son avocat, de publier des informations sur cette liaison, alors encore au stade de rumeurs. À ce jour, son avocat s’est contenté de demander au site du magazine le retrait d’un lien internet vers son dossier.
Par ailleurs, un article du Monde rédigé par Gérard Davet et Fabrice Lhomme, auteurs du livre « Sarko m’a tuer », s’interroge sur des liens éventuels entre le magazine Closer et la police, au sein de laquelle Sarkozy disposerait toujours d’un puissant réseau dont il se servirait pour nuire au président Hollande. En décembre 2013, Closer avait fait part de l’interpellation de l’un des fils de Valérie Trierweiller pour l’achat de cannabis. Une information qui, selon certaines sources, a (trop) rapidement fuité au sein de la police… « François Hollande a toujours considéré Nicolas Sarkozy comme son principal rival, en vue d’une future réélection, en 2017. Il lui a toujours prêté aussi un fort pouvoir de nuisance, lié à son passé Place Beauvau et à ses amitiés avec des responsables policiers de premier plan », écrivent les journalistes dans le quotidien du soir.
Mais pour le moment, il est impossible d’affirmer une quelconque opération pilotée par Nicolas Sarkozy. C’est bien Closer qui, dans l’attente d’éventuelles poursuites, reste le grand gagnant de cette tempête politico-médiatique.