Pur produit Sciences-Po « libéral-progressiste » en évolution
« Mais prévaut dorénavant l’outil de l’agenda, du filtre, du tri. Il suffisait, pour le comprendre, d’observer Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po, débiter trois fois par jour, avec un culot d’acier, sa chronique « pédagogique » sur i‑télévision. Selon lui, tout ce qui allait bien, on le devait à l’Europe (…) À ce jeu-là, Dominique Reynié aurait mérité un Molière. À défaut d’avoir accru sa médiocre réputation scientifique, sa carrière dans les médias est assurée », Les nouveaux chiens de garde, Nouvelle édition actualisée (2005) de Serge Halimi.
Omniprésent dans les médias, Dominique Reynié est également un habitué des think tanks, qu’ils soient mondiaux ou français, étatiques ou privés. Tour à tour présentateur, journaliste, spécialiste du Paysage Audiovisuel Français (PAF), professeur à Sciences-Po, il est généralement présenté comme le directeur général du cercle de réflexion, la « Fondation pour l’innovation politique » et jamais comme le héraut de l’idéologie libérale-libertaire à la sauce mondialiste. Chantre de la construction européenne fédéraliste et de l’économie libérale, il analyse le « populisme » et l’État nation parfois en les pourfendant mais en constatant leur prégnance et l’existence d’un populisme patrimonial ; indices d’une réelle évolution idéologique sous la contrainte du quotidien vécu.
Né en juin 1960 à Rodez, Dominique Reynié est marié depuis 1997 avec Claudette Reynié (née Sadaj), fonctionnaire. Il intervient régulièrement dans l’émission d’Yves Calvi, « C dans l’air », sur France 5 et à la radio sur France Culture. La société « DOMINIQUE REYNIE » est « spécialisée dans le secteur d’activité Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion ». Sa femme créé en 2010 avec leur fils David, une « société de conseil en communication », Frenchymotion accompagnant « les institutions, entreprises, personnalités… dans la résolution de problématiques de communication et dans la recherche de solutions innovantes. » Frenchymotion assure des prestations de conception d’identité graphique, de « storytelling » (« mettre en mots le parcours d’une vie, qu’elle soit professionnelle ou privée, un événement fondateur, un savoir-faire, une réussite etc.. et de toucher le public dans sa dimension affective ») et de « personal branding » (« action globale de construction d’identité de soi qui exploite tous les supports susceptibles d’assurer la promotion de votre marque personnelle. »). Elle gère par ailleurs un site d’informations attaquant les thèses populistes en Europe (populisme.eu), mis en ligne après la sortie du livre de son mari Populismes : la pente fatale (Plon, 2011).
Depuis 2008, il est le directeur général du cercle de réflexion « la Fondation pour l’innovation politique ». Ce « think tank libéral, progressiste et européen » a longtemps été considéré comme la boîte à idées de l’UMP avant de s’en éloigner de manière toute relative. Elle s’est notamment positionné sur ses « 12 idées pour 2012 » en faveur du mariage homosexuel, de la gestation pour autrui (GPA), de la diversité…
Au printemps 2015, il annonce sa candidature aux élections régionales du 6 et 13 décembre suivants. Il dirigera, sous les couleurs de l’UMP, la liste de droite et du centre dans la région Languedoc-Roussillon – Midi-Pyrénées. « Pendant la première partie de ma vie, j’ai fait le constat d’une situation qui se dégrade. J’en ai tiré la conclusion qu’il fallait que je m’engage et que j’agisse », a‑t-il confié au Monde pour justifier cette vocation nouvelle.
Dans un premier temps, il est élu conseiller régional d’opposition (sa liste termine troisième, derrière celles du FN et du PS), mais le Conseil d’Etat annule son élection un an plus tard. Motif : l’homme ne pouvait pas prouver qu’il avait son établissement principal dans la région, contrairement aux conditions prévues par le code électoral.
Formation
« Pur produit de Sciences-Po, il en a été diplômé en 1983, Dominique Reynié y enseigne les Sciences-Politiques. »
Dominique Reynié sort diplômé de Sciences-Po Paris (IEP) en 1983. Il y soutient également son mémoire de DEA en Sciences-Politiques l’année suivante, en 1984, ainsi qu’une thèse de Doctorat en 1994. Il est également agrégé en Sciences-Politiques.
Parcours professionnel
Dominique Reynié est actuellement professeur des universités à Sciences-Po, où il a dirigé l’Observatoire interrégional du politique de 2002 à 2005 et le 3e cycle de marketing de 1999 à 2006. Il a également été directeur du DESS « Études et stratégies marketing » de Sciences-Po, où il est actuellement chargé du cours d’enjeux politiques en deuxième année. Dominique Reynié a été expert auprès de la Commission européenne (direction de la communication) dans le cadre du programme « The Future of Europe ». Il est par ailleurs membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme et de l’Observatoire de la décentralisation du Sénat.
En 2012, Dominique Reynié est l’un des quatre présélectionnés pour succéder à Richard Descoing à la tête de « Sciences-Po », par les comités d’instruction de la Fondation et de l’Institut d’études politiques de Paris (Hervé Crès est nommé à ce poste fin octobre).
Médias
Il est journaliste au Figaro à partir de 1997 et chroniqueur à la rubrique « Analyses et sondages » d’avril à octobre 1999. Il est remplacé par Patrick Buisson (l’« ancien responsable de Minute provoque des remous au Figaro. Mis devant le fait accompli, le politologue Dominique Reynié, qui réalisait depuis avril une page similaire, a quitté le journal. ») Il réintègre la rédaction en 2000. A partir de 2004, il semble ne proposer que des tribunes dans la rubrique « opinion ». Le quotidien Libération accueille aussi sa plume, il est auteur de quelques articles au milieu des années 2000, avant d’être plusieurs fois interrogé par l’ancien journal maoïste. Ses nombreuses contributions au Figaro, à Libération ou au Monde font de Dominique Reynié l’auteur de plusieurs centaines d’interviews ou de tribunes libres.
Il a animé entre 2011 et 2012 une chronique hebdomadaire sur France Culture intitulée « Le monde selon Dominique Reynié » où il fait part de son parti pris idéologique libéral en économie, libertaire dans les mœurs, mondialiste et anti-populiste.
Il est l’invité récurent à l’émission d’Yves Calvi, « C dans l’air », sur France 5. Acrimed souligne qu’il a été convié pas moins de 90 fois sur le plateau de l’émission entre 2010 et 2016.
Parcours militant
Proche de l’UMP, puis de LR, candidat malheureux en 2015 aux élections régionales. Peu épargné localement par son mouvement.
Ce qu’il gagne
Non renseigné
Publications
Travaux universitaires
- L’Ordre démocratique : les fondements pratiques d’une politique de masse de type démocratique. PhD diss, Institut d’Etudes Politiques de Paris, 1994.
- La Pensée politique de Friedrich August von Hayek dans « Droit, législation et liberté » : fondements, présentation et critique. Master diss, Institut d’Etudes Politiques de Paris, 1984.
- Autour de l’affaire Kravchenko. Master diss, Institut d’Etudes Politiques de Paris, 1983.
Ouvrages
- Les nouveaux populismes, Pluriel, 2013.
- La Compétitivité passe aussi par la fiscalité : nos idées pour adapter la loi de finances 2013 au pacte de compétitivité. (avec Cardoso, Aldo, Michel Didier, Bertrand Jacquillat), Fondation pour l’innovation politique, 2012.
- Populismes : la pente fatale. Plon, 2011 (réédition Pluriel, 2013).
- Élections européennes 2009 : analyse des résultats en Europe et en France (avec Deloy, Corinne, Pascal Perrineau), Fondation pour l’innovation politique, 2009.
- Après le 29 janvier : la fonction publique contre la société civile ? Une question de justice sociale et un problème démocratique, Fondation pour l’innovation politique, 2009.
- Chirac : le premier président d’un monde nouveau, Plon, 2007.
- Le vertige social-nationaliste : la Gauche du Non et le référendum de 2005, La Table ronde, 2005.
- Les élections européennes de juin 2004 (avec Deloy, Corinne), Presses Universitaires de France, 2005.
- La Fracture occidentale : naissance d’une opinion européenne, La Table ronde, 2004.
- Adresse européenne à Monsieur le Président de la République française. Notes de la Fondation Robert Schuman (avec Corinne Deloy et François-Xavier Priollaud), Fondation Robert Schuman, 2002.
- Le Triomphe de l’opinion publique : l’espace public français du XVIe au XXe siècle, Odile Jacob, 1998.
Directions d’ouvrages
- Où va la démocratie. Plon, 2017.
- L’Opinion européenne en 2014. Lignes de repères, 2014.
- Innovation politique 2014. Presses Universitaires de France (PUF), 2014.
- L’Opinion européenne en 2012. Fondation Robert Schuman, 2012.
- Valeurs partagées : face au bouleversement des valeurs, la recherche d’un nouveau consensus. Presses Universitaires de France (PUF), 2012.
- Les Droites en Europe. Presses Universitaires de France (PUF), 2012
- Innovation politique 2012. Presses Universitaires de France (PUF), 2011.
- La Jeunesse du monde : une enquête planétaire de la Fondation pour l’innovation politique. Lignes de repères, 2011.
- L’Opinion européenne en 2011. Fondation Robert Schuman, 2011.
- 2011, la jeunesse du monde : une enquête planétaire de la Fondation pour l’innovation politique. Paris: Lignes de repères, 2011.
- L’Opinion européenne en 2010. Fondation Robert Schuman, 2010.
- Innovation politique 2011. Presses Universitaires de France (PUF), 2010.
- L’Opinion européenne en 2009. Fondation Robert Schuman, 2009.
- L’Opinion européenne en 2008. Lignes de repères, 2008.
- L’Opinion européenne en 2007. La Table ronde, 2007.
- L’Extrême gauche : moribonde ou renaissante ?, Presses Universitaires de France (PUF), 2007.
- L’Opinion européenne en 2006, La Table ronde, 2006.
- L’Opinion européenne en 2005, La Table ronde, 2005.
- Les Européens en 2004, Odile Jacob, 2004.
- Les Européens en 2003, Odile Jacob, ; 2003.
- L’Opinion européenne 2002, Presses de Sciences-Po, 2002.
- Dictionnaire du vote, Presses Universitaires de France, 2001.
- L’Opinion européenne 2001, Presses de Sciences-Po, 2001.
- L’Opinion européenne 2000, Presses de Sciences-Po, 2000.
- Le Vote incertain : les élections régionales de mars 1998. Chroniques électorales, Presses de Sciences-Po, 1999.
- Politiques de l’intérêt. Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté 679, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 1998.
- Le Pouvoir de la raison d’État. Recherches politiques, Presses Universitaires de France (PUF), 1992.
- La Raison d’État : politique et rationalité. Recherches politiques, Presses Universitaires de France (PUF), 1992.
- Opinion publique et démocratie : séminaire de l’École normale supérieure, CNRS Editions, 1987.
Collaborations
- Septembre 2019 : intervenant lors de l’imagination Week Global BBA organisée par l’école de commerce ESSEC. Sa communication porte sur « le Pouvoir comme capacité à contraindre et à agir».
- Mars 2016 : intervenant, aux côtés de Daniel Cohen et Elie Barnavi, lors de la table ronde « Quelle Europe pour demain ? » organisée par l’association « Livres des mondes juifs et diasporas en dialogue ».
- Février 2015 : intervenant lors d’une conférence-dialogue avec Pascal Perrineau sur le thème de la montée des populismes organisée par l’association « Livres des mondes juifs et diasporas en dialogue ».
- Novembre 2013 : intervenant au meeting « Le progrès, c’est nous ! » organisé par la Fondation pour l’innovation politique. « Plus de 170 intervenants (…) parleront de notre Cité, des générations qui viennent, du web, du capitalisme social, du transport, de la ville, du travail, de la croissance, de la santé, de l’entreprise, de la fiscalité, de la planète, du pouvoir ».
- Octobre 2013 : organisateur du colloque « Ile-de-France : une région unique ? » avec Guénaëlle Gault et Gilles Finchelstein.
- Septembre 2013 : invité par la fondation Copernic lors de la fête de l’Humanité organisée par le parti communiste français (PCF).
- Septembre 2013 : invité chez l’écrivain Marek Halter pour célébrer le Nouvel An juif (Roch Hachana) avec notamment le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, deux ministres du gouvernement : Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie et Michèle Delaunay, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée des personnes âgées et de l’Autonomie. « Le monde politique, de droite comme de gauche était bien représenté avec Harlem Désir, Premier secrétaire du Parti Socialiste, David Assouline, Anne Hidalgo, Pierre Aidenbaum, Bernard Kouchner, Valérie Pécresse, Frédéric Lefèbvre, Nicole Guedj ou encore Jean-Jacques Curiel du Parti radical. Parmi les nombreux représentants du monde de la presse : Christine Ockrent, Étienne Mougeotte, Alain Chouffan du Nouvel Observateur et Judith Waintraub du Figaro. On notait également la présence de Samuel Pisar et de son épouse, de Gérard et Claude Unger, de Caroline Fourest, de Gérard Miller, de François Weil, recteur de l’Académie de Paris, du professeur Philippe Théry, du producteur Tarek Ben Ammar, de Duc Co Minh, président du Club d’Initiative des Français d’Origine Asiatique, de Claude Barouch de l’UPJF et de son épouse, d’ Henri Cukierman et de son épouse, de Macha Méril et de Chantal Thomass. Très entouré, l’imam de Drancy, Hassen Chalgoumi, récemment victime d’une agression en Tunisie, se déplaçait difficilement avec des béquilles. À ses côtés, très protecteur, le père Alain Maillard de la Morandais. Plusieurs responsables du CRIF étaient présents : Jean-Pierre Allali et Arié Bensemhoun, membres du Bureau Exécutif, Paul Rechter, conseiller du président Roger Cukierman, et Patrick Klugman, membre du Comité directeur. »
- Mai 2013 : il participe à l’« Abécédaire de la diversité » de Muriel JAOUËN. Présentation : « La diversité, dans la vie politique, dans la vie sociale ou dans l’entreprise, tout le monde est pour. Et pourtant, le chemin vers une France réellement diverse est semé d’embûches… Mais au fait, c’est quoi, la diversité ? »
- Janvier 2013 : invité au débat « L’ouverture du mariage civil aux couples de même sexe est-elle un progrès ? » organisé par le think tank « humaniste et progressiste », L’atelier de la République.
- Avril 2013 : participant au sixième salon du livre de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) Paris à un débat « Le nouvel antisémitisme et les moyens pour le combattre » avec les chercheurs Jean-Yves Camus, Frédéric Encel, Antoine Sfeir, l’imam Hassen Chalghoumi et l’écrivain Marek Halter.
- Décembre 2012 : intervenant lors du 3ème forum des Think tanks comme directeur à la Fondation pour l’innovation politique à la table ronde « Comment atteindre le bon équilibre budgétaire ? »
- Novembre 2012 : conférencier sur le thème « L’état de l’opinion publique européenne » organisé par la Commission Européenne.
- Juin 2012 : Conférencier sur le thème « Mauvais temps, mauvaises pensées : les populismes et l’opinion xénophobe en France et en Europe » lors d’une conférence organisée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) Paris.
- Janvier 2012 : intervenant aux Journées de Nantes, le 21 janvier 2012, pour débattre du populisme avec Jean-François Kahn et Laurent Bouvet (Table-ronde « le peuple est-il condamné à verser dans le populisme ? »).
- Novembre 2011 : intervenant lors du colloque sur le thème de « L’engagement » organisé par le club de réflexion Fondation ADN (Action-durable-novatrice).
- Novembre 2011 : intervenant lors du Deuxième forum des Think tanks comme directeur à la Fondation pour l’innovation politique à la table ronde « Préparer le futur ».
- Décembre 2010 : intervenant lors de la journée « Les États de la France » à la table ronde « Conjoncture politique ». Ces journées annuelles ont été créées en 2006 par le lobbyiste Denis Zervudacki (président de la société DZA), secrétaire général de la branche française du groupe mondialiste l’Aspen Institute (voir biographie).
- Novembre 2010 : intervenant lors du Premier forum des Think tanks comme directeur à la Fondation pour l’innovation politique à la table ronde « Quel(s) moteur(s) pour la croissance ? ».
- Avril 2009 : intervenant lors de la 18ème journée du Livre Politique organisée par l’association Lire la politique sur le thème « L’État, une passion française ? »
- Novembre 2008 : intervenant lors de l’université d’automne du Mouvement Européen au débat « Comment rendre les élections européennes plus authentiquement européennes ? » où il présente l’état de l’opinion publique. Le Mouvement Européen a été fondé suite au Congrès de la Haye en 1948, son premier président était Winston Churchill et sa création s’est faite sous l’impulsion de plusieurs grands hommes politiques européens de toute tendance politique comme Léon Blum ou Alcide De Gasperi. Actuellement, il regroupe les partis et associations œuvrant à la création d’une Europe fédérale. Ce mouvement est soutenu financièrement par diverses entreprises comme Total, Sanofi, Pernod Ricard, Sncf, la Caisse des dépôts, etc…
- Juin 2008 : intervenant au débat « L’Europe sur internet » lors des deuxièmes états généraux de l’Europe organisés par le Mouvement Européen, Notre Europe et EuropaNova.
- 2007 : invité de l’association Europartenaires sous la présidence de Jean-Noël Jeanneney et d’Elisabeth Guigou sur le thème « L’opinion publique face à la construction européenne : porteuse ou rebelle ? »
- 2005 : favorable au “Oui” au référendum français sur le traité établissant une constitution pour l’Europe selon « Les nouveaux chiens de garde Nouvelle édition actualisée (2005) et augmentée » de Serge Halimi : « Quoi, le peuple des Lumières, qui dispose à la fois pour son instruction des chroniques et commentaires favorables au “oui” d’Alain Duhamel, de Sylvain Bourmeau, de Dominique Reynié, d’Edwy Plenel et d’Alexandre Adler (…) Il suffisait, pour le comprendre, d’observer Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po, débiter trois fois par jour, avec un culot d’acier, sa chronique « pédagogique » sur i‑télévision. Selon lui, tout ce qui allait bien, on le devait à l’Europe ; tout ce qui allait mal, à l’absence de Constitution. Progrès de la parité dans les Assemblées ? Droit des salariés ? Démission d’un ministre trop prodigue des deniers publics ? C’est l’Europe, évidemment ! Une circulaire discutée ? Une diplomatie de l’Union sans inspiration ? Les délocalisations ? C’est l’absence de Constitution, bien sûr ! À ce jeu-là, Dominique Reynié aurait mérité un Molière. À défaut d’avoir accru sa médiocre réputation scientifique, sa carrière dans les médias est assurée. »
Il l’a dit
« Elu président socialiste dans un monde où le socialisme a disparu, François Hollande découvre que le nouvel état des choses ne laisse aucune place au socialisme d’hier et que son parti n’a rien préparé pour le monde d’aujourd’hui. Après avoir inutilement accusé l’argent, l’euro puis l’Allemagne, François Hollande devrait dire adieu au socialisme et définir enfin une autre politique lui permettant de retrouver un rôle dans l’histoire », « Disons adieu au socialisme », lemonde.fr, 30/04/2013
« Cette marque combine deux éléments. Un discours populiste et xénophobe d’une part et, d’autre part, des actes de rupture avec les conventions du système républicain. Cette dernière dimension est associée à l’image du président du FN. (…)Pour les jusqu’au-boutistes, délepénisation signifie retour aux fondamentaux, à la marque FN et son discours fasciste. Mais le retour à la doctrine pure entraîne aussi le risque de se voir reléguer aux marges électorales. Avec des conséquences financières énormes pour un parti qui dépend des subventions publiques, « A moins de jouer la surenchère, l’héritier ne pourra faire aussi bien », liberation.fr, 17/10/2005
« Je préconise un débat substantiel, tranquille, sur la recomposition de nos sociétés, plutôt que sur l’immigration. Il faut discuter collectivement des problèmes engendrés par la recomposition ethnoculturelle », « Les populistes se présentent comme les nouveaux résistants », Le Cercle de la Licra, 10/07/2012
« Je m’inscris dans l’humanisme philosophique, juridique et les droits de l’homme. Je suis en faveur de la formalisation d’un principe selon lequel la reconnaissance que l’on peut accorder à des groupes singuliers ne saurait être détournée pour contester les principes fondamentaux de la société qui autorise et organise une telle reconnaissance. La voie assimilationniste n’est pas non plus la bonne car nous sommes dans des sociétés hétérogènes, globalisées. Je défends donc plutôt une diversité réglée et limitée. Il ne faut pas que la seule expression de la diversité soit la diversité ethnique ou religieuse. Il y a une pluralité de vie dans la communauté que nous formons. Tout en posant des principes essentiels que personne ne peut transgresser : égalité, dignité…, les individus peuvent à l’intérieur de cette société de la diversité choisir leur sexualité, leur religion », Ibid.
« Thilo Sarrazin, toujours membre du SPD, a écrit un livre authentiquement raciste dans lequel il indiquait que les Turcs dégradaient la qualité du peuple allemand. C’est un livre terrible qui est d’ailleurs le best seller depuis 1945 en Allemagne », « Le Face à Face Manuel Valls », BFMTV, 10/03/2013
« Soyons clairs : ou bien le Parti socialiste change de nom et renonce définitivement à la classe ouvrière, ou bien il s’attache à convaincre une partie des ouvriers », « Les clartés de Dominique Reynié sur le vote ouvrier », lepoint.fr, 01/02/2012
« La souveraineté nationale ne devrait plus être en droit d’interférer avec la construction européenne », cité dans la revue Controverses n°11 dans l’article « L’empire européen universel contre le souverainisme américain », mai 2009
« Parce que l’immigration favorise l’entrée de jeunes actifs dans des pays âgés, elle constitue une solution irrésistible pour assurer la viabilité des politiques sociales en général et du régime des retraites en particulier », « Immigration ou retraites ? », populisme.eu, 26/04/2011
« Une chose est sûre : le populisme n’est pas un problème qui se pose à la droite, mais un problème qui se pose à la France et à l’Europe. (…) Dans la décennie qui vient, les partis de gouvernement, les États et l’Union européenne devront imaginer la réponse adéquate à ce puissant phénomène politique car il est potentiellement dévastateur », « La montée du FN, un problème qui ne se pose pas qu’à la droite française », lemonde.fr, 30/03/2011
« En acceptant d’ouvrir les négociations en vue d’une adhésion future de la Turquie, l’Europe apportera la démonstration qu’il est possible de construire un projet commun à partir de nos histoires et de nos cultures, à la fois proches et différentes, distinctes et si étroitement mêlées, loin du conflit des civilisations qui laisserait à nos enfants un champ de ruines en héritage. Avec la Turquie, l’Europe sera incomparablement plus riche et plus puissante. Elle augmentera sensiblement ses chances de devenir un acteur majeur de la scène mondiale. Elle sera plus proche d’Israël, plus capable de favoriser le règlement de la question palestinienne, plus apte qu’aujourd’hui à peser sur l’avenir du Proche et du Moyen-Orient. Elle rayonnera jusqu’en Asie. Peut-être plus que tout, l’ouverture des négociations offrira enfin aux pays musulmans une alternative heureuse. Ce ne sera ni simple ni rapide, mais les œuvres qui comptent le sont-elles jamais ? Pour une Europe empêtrée, vieillissante, conservatrice et si craintive, si nostalgique de sa grandeur passée, y a‑t-il plus belle occasion de renouer avec la vie et de reprendre part à la marche du monde ? », « Un grand pays musulman tourné vers l’Europe », Le Figaro, 20/07/2004.
« Loin de ruiner la souveraineté nationale, la construction d’une souveraineté européenne à l’âge de la globalisation représente la seule possibilité de restaurer la force dont les peuples d’Europe ont besoin s’ils espèrent voir s’accomplir leurs résolutions », Le Figaro, 24/09/2017.
« Le problème avec les populistes, c’est qu’on ne sait pas s’ils seront capables de rendre le pouvoir en cas d’échec », France Inter, 02/11/2018.
« C’était quand même un geste citoyen. Nous nous sommes séparés pour rester proche. Nous avons cessé de nous serrer la main pour rester amis. C’est à l’envers que tout ça fonctionne. Ce n’est pas parce que nous sommes devenus hostiles ou défiants les uns à l’égard des autres. Nous voulions nous protéger mutuellement. C’est un acte de protection collective. On ne peut pas faire tomber sur une décision inédite face à un événement inédit, tout le savoir que nous aurions quelque part parce qu’il n’y en a pas. Je trouve que ce sont des considérations ordinaires pour une situation extraordinaire », Public Sénat, 12/06/2020.
« On ne peut qu’être frappés par le haut niveau qu’occupe le trio immigration, sécurité, islam. Lorsque l’on compare aux vagues précédentes, on voit la poussée spectaculaire de ces thèmes dans l’opinion. Or ce sont des thèmes que le débat public classe à droite. Ils pourraient être de gauche, mais la gauche ne les prend pas en charge ». Le Figaro, 26/10/2021
Sa nébuleuse
Fondation pour l’innovation politique (Fondapol)
Dominique Reynié dirige depuis octobre 2008 la Fondapol, qui selon le site d’informations Médiapart, est avec « l’institut Montaigne, les deux principaux think tanks de France en termes de moyens, et aussi les mieux connectés au monde de l’entreprise. » Fondée en avril 2004 avec le soutien de l’UMP, par l’industriel (ancien PDG de Suez Lyonnaise des Eaux) et homme politique (artisan de la fondation du RPR avec M. Chirac, dont il est directeur de cabinet à Matignon en 1975. En 1976, il devient le premier secrétaire général du RPR) Jérôme Monod, un proche de Jacques Chirac, qu’il a présidée jusqu’au 14 octobre 2004 et dont il demeure président d’honneur. « A en croire Dominique Reynié, l’idée d’une “règle d’or” inscrite dans la Constitution en matière de déficits publics émanerait ainsi de la fondation qu’il dirige depuis 2008. “La dette est un de nos sujets centraux. Et la note de Jacques Delpla, en date du 27 janvier 2010, intitulée « Réduire la dette grâce à la Constitution : créer une règle budgétaire en France », a été reprise par le chef de l’État.” » (Mediapart). Le conseil de surveillance de la Fondapol est composé entre autres de Nicolas Bazire, président, Charles Beigbeder, vice-président, Jérôme Monod ou Francis Mer. Lors des élections présidentielles de 2012, la Fondation a livré sa vision doctrinale libérale (dans les affaires) libertaires (pour la société) : « L’idée présentée ici est d’abord celle d’une société libérale, parce que fondée sur la liberté de ses membres. Laisser faire l’entrepreneur, l’individu et le citoyen, c’est leur faire confiance. Leur demander des comptes, c’est les inviter à être responsables, c’est les exhorter à préserver, à faire vivre et à transmettre l’héritage des libertés. (…) société progressiste, attachée à l’amélioration des conditions économiques, sociales et culturelles de tous ; une société ouverte à la diversité des origines, à la diversité des modes de vie, rendue possible par l’allégeance de chacun à des valeurs communes. (…) société européenne, volontairement liée à ses voisins, proches ou plus lointains, dans le cadre d’une association réunissant des puissances publiques nationales sous la forme d’une puissance publique supplémentaire et commune, capable de défendre et de promouvoir l’idéal libéral et social qui a fait la grandeur du Vieux continent et qui constitue sa modernité, toujours inégalée », « L’idée d’une société libérale, progressiste et européenne », fondapol.org, 14/02/2012
Le 28 mai 2020, il est invité à un dîner de travail à l’Elysée pour faire part au président de ses propositions quant au phénomène de relocalisation, auquel la Fondapol a consacré une série d’études. « C’était la première fois que j’étais à l’Élysée pour un déjeuner de travail avec un président. Il fallait qu’on donne par avance une note sur un sujet. On était quatre, chacun a fait la même chose sur un sujet différent. On m’avait demandé de réfléchir sur les relocalisations et l’Europe. Il fallait la rendre une semaine avant. Et durant le déjeuner, on a discuté de ces notes pendant deux heures » (Public Sénat, 12/06/2020).
Jérôme Monod
Né le 7 septembre 1930, Jérôme Monod est, selon le sociologue Paul Lagneau-Ymonet, un « conseiller politique de Jacques Chirac et ancien président de la Lyonnaise des Eaux, qui des décennies durant a « arrosé » le personnel et les appareils politiques pour s’assurer de juteux contrats de gestion des eaux, le président de la FONDAPOL est formel : “je tracerai une ligne blanche entre mes différentes fonctions”.“ [La Fondation] n’a et n’aura pas d’attaches partisanes dans aucun parti […]. Aucun élu politique ne sera présent au conseil de surveillance” ». L’un des artisans de la fondation du RPR avec M. Chirac, dont il est directeur de cabinet à Matignon en 1975. En 1976, il devient le premier secrétaire général du RPR. Le parti de droite ainsi unifié remporte alors toutes les élections (cantonales, municipales, législatives…) jusqu’en 1978. Il redevient un des plus proches conseillers de Jacques Chirac en 2000, pour préparer à la fois l’élection présidentielle de 2002 et la création de l’Union pour un mouvement populaire (UMP). Véritable « éminence grise » du Président Chirac avec Alain Juppé qui devient président de l’UMP, il a participé de près aux tractations internes à cette formation, y compris dans la préparation des élections régionales de 2004 (il aurait notamment proposé des postes sur les listes des élections européennes de 2004 aux anciens ministres comme Roselyne Bachelot-Narquin, Noëlle Lenoir ou Luc Ferry). Il fait partie des groupes d’influences mondialistes comme du comité d’orientation de l’ERT (European Round table) fondée en 1983 par Pehr Gustaf Gyllenhammar et Wisse Dekker, respectivement patron de Volvo et Philips ou a été coprésident le TABD (Transatlantic Business Dialogue) et agit au titre de la communauté des affaires européennes. Le TABD prône une unification des normes de part et d’autre de l’Atlantique. Il a été membre de la Fondation Concorde proche de Jacques Chirac qui regroupe diverses personnalités en vue notamment de « promouvoir l’activité économique et l’entrepreneuriat ».
Fondation Schuman
Dominique Reynié dirige depuis une dizaine d’années l’ouvrage « L’opinion européenne », document « unique en son genre » car il propose « un décryptage des questions qui traversent les opinions publiques européennes. Sous la direction de Dominique Reynié, une équipe d’auteurs, d’horizons multiples, éclaire les opinions et comportements européens ».
La Fondation Robert Schuman œuvre depuis 1991 « en faveur de la construction européenne. » Laboratoire d’idées, « établi à Paris et à Bruxelles, la Fondation Robert Schuman est un lieu de travail en réseau ouvert et multinational. Elle s’est donnée pour principale mission de garder vivants l’esprit et l’inspiration d’un des “Pères de l’Europe”, Robert Schuman et de promouvoir les valeurs et les idéaux européens à l’intérieur comme hors des frontières de l’Union ».
Ils ont dit
« Pur produit de Sciences-Po, il en a été diplômé en 1983, Dominique Reynié y enseigne les Sciences-Politiques », « Exclusivité – Dominique Reynié : « Mon projet pour Sciences-Po », lemonde.fr, 03/10/2012
« Mais prévaut dorénavant l’outil de l’agenda, du filtre, du tri. Il suffisait, pour le comprendre, d’observer Dominique Reynié, professeur à Sciences-Po, débiter trois fois par jour, avec un culot d’acier, sa chronique « pédagogique » sur i‑télévision. Selon lui, tout ce qui allait bien, on le devait à l’Europe; tout ce qui allait mal, à l’absence de Constitution. Progrès de la parité dans les Assemblées? Droit des salariés? Démission d’un ministre trop prodigue des deniers publics? C’est l’Europe, évidemment! Une circulaire discutée? Une diplomatie de l’Union sans inspiration? Les délocalisations? C’est l’absence de Constitution, bien sûr! À ce jeu-là, Dominique Reynié aurait mérité un Molière. À défaut d’avoir accru sa médiocre réputation scientifique, sa carrière dans les médias est assurée », Les nouveaux chiens de garde Nouvelle édition actualisée (2005) de Serge Halimi.
« À la fin de la réunion, il s’est levé pour aller intimider physiquement le représentant de l’observatoire », raconte un participant. Un autre témoin nous confirme l’altercation, encore étonné : « C’était surprenant, dans ce type de réunion. » Après l’avoir traité de « voyou », l’habitué des plateaux télé lance à Olivier Urrutia : « Tu préfères une baffe ou une plainte ? » La dispute se poursuit dans le couloir. Aux dires d’Urrutia, Reynié l’aurait plaqué contre le mur en le menaçant : « Je vais te casser la gueule. » En sortant de la place Beauvau, Olivier Urrutia est allé déposer une main courante au commissariat central du 1er arrondissement de Paris », Marianne, 22/03/2017.
« Durant l’entretien, tout en complaisance, Dominique Reynié ne manque pas de critiquer dans la même phrase l’extrême droite de Jair Bolsonaro, Steve Bannon (proche de l’extrême droite et directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump), Marine Le Pen et… Jean-Luc Mélenchon, sans que Demorand ne trouve à redire. Reynié n’ajoute pas alors à sa liste son ami Laurent Wauquiez, ainsi que le lui fera remarquer plus tard un auditeur », Acrimed, 08/11/2018.
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