Au vu des audiences télévisées de 2012, le constat reste le même d’année en année : les Français sont friands de documentaires historiques.
En 2012, 59 documentaires historiques ont réuni plus d’un million de téléspectateurs à la télévision française, selon des chiffres compilés par le Centre national du cinéma (CNC). Les plus gros succès sont « Titanic, la véritable histoire » diffusé sur France 2 (4,1 millions de téléspectateurs), « Guerre d’Algérie, la déchirure » sur la même chaîne (3,4 millions) et « Mussolini-Hitler » sur France 3 (3 millions). En 2011, « Apocalypse Hitler » écrasait toute concurrence en réunissant 6,4 millions de téléspectateurs.
Pour Dana Hastier, responsable de l’unité documentaire de France 3, « la France est une nation très politique, qui aime qu’on lui raconte son roman ». « Les Français sont passionnés par l’histoire. On le voit dans les ventes de livres, les revues spécialisées, au cinéma, dans les fictions télévisées et évidemment dans le documentaire », a‑t-elle ajouté lors d’un débat sur « l’Histoire à la télévision » organisé jeudi dernier dans le cadre du 27ème Festival international de programmes audiovisuels (FIPA) de Biarritz. De son côté Martine Saada, directrice de l’unité société et culture d’Arte, a estimé que la France « est une nation romanesque ». « Et quel est le segment le plus fort qui raconte les récits en rajoutant au roman une part de vérité, si ce n’est l’histoire ? », a‑t-elle interrogé.
Les chaînes qui diffusent les plus de documentaires sont Arte, France 5, France 3 et France 2. Arte, par exemple, consacre 20 % de ses documentaires à l’Histoire. Si ceux-ci rencontrent un grand succès dans l’hexagone, Alain Wieder, directeur délégué aux projets de la chaîne franco-allemande, assure qu’ils « ont des audiences comparables en France et en Allemagne ».
En cette année de centenaire, la Première guerre mondiale risque de faire recette. Mais les grands conflits mondiaux ont toujours bien marché. « Dès que l’on touche aux grands conflits mondiaux, au rôle de la violence dans l’histoire et des monstres dans l’histoire, ça attire énormément le public », analyse Dana Hastier. Autre programme apprécié : les images d’archives. « L’archive travaillée fait spectacle et le téléspectateur aime ces films-là », a noté Dana Hastier, ajoutant que « dans ce que l’on propose en première partie de soirée, c’est ce qui marche le mieux ».
Malgré tout, les Français restent axés sur leur propre histoire et, d’une manière générale, les documentaires
historiques sur d’autres pays attirent peu. Ces dernières années, seul le 11 septembre a fait exception.
Crédit photo : montage Ojim (cc)