Invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV vendredi dernier pour parler de l’affaire Sarkozy, Rachida Dati s’est élevée contre la régulière violation du secret de l’instruction par certains journalistes.
« La violation du secret de l’instruction permet à la presse en toute impunité de publier des informations incomplètes, erronées, ou sous couvert d’anonymat ou de ragots, et on publie ça au mépris de la loi et des personnes concernées », a estimé l’ancienne ministre de la justice. Et de poursuivre, exemple à l’appui : « Si votre voisin est assassiné. Vous pouvez être entendu comme témoin. Ça arrive tous les jours. Et si demain vous souhaitez une promotion, une décoration ou un prix, et que, opportunément, la presse dit : ‘Monsieur Bourdin a été entendu dans une affaire d’assassinat’. Ça veut dire : ‘Monsieur Bourdin est mis en cause dans une affaire d’assassinat’. Et donc là c’est grave parce que les effets sont dévastateurs. »
Et Mme Dati de durcir le ton : « C’est comme certains de vos confrères qui n’ont de journaliste que le nom. Alors moi, ces tocards-là, j’en ai soupé, je ne les supporte plus ! » Et l’ancienne garde des Sceaux, visiblement très remontée, sait de quoi elle parle : « Ils vous appellent et disent : ‘Allo, bonjour Madame Dati. Il paraît que vous avez fait ça. Non, c’est faux. Alors, ou vous nous donnez une interview pour démentir ou sinon on l’écrit’. »
« Voilà ce que font certains de vos confrères », a‑t-elle conclu. Le message est passé.
Crédit photo : capture d’écran vidéo BFMTV (DR)