Gérard Davet, l’un des co-auteurs de l’article du Monde révélant la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy, a décidé de porter plainte après avoir reçu des menaces de mort.
Le 7 mars, avec Fabrice Lhomme, il révélait que l’ancien président de la République avait été placé sur écoute dans le cadre de l’enquête sur le financement libyen de sa campagne. Dimanche dernier, le JDD a rappelé que les deux journalistes du Monde avaient rencontré François Hollande le matin même, laissant entendre qu’il y avait eu entente entre le quotidien du soir et le chef de l’État.
« C’est un article ignoble » du JDD qui « disait que les journalistes étaient manipulés », a vivement réagi Gérard Davet. « Après cet article, j’ai reçu hier [mardi] une lettre de menaces très violentes visant ma famille et mes proches, et j’ai déposé plainte », a‑t-il annoncé. Et de poursuivre : « Il y a un contexte extrêmement malsain, selon lequel les juges marcheraient de pair avec les journalistes et les hommes politiques, alors que ce n’est pas comme ça que les choses se passent. »
De son côté, son confrère Fabrice Lhomme a fait savoir que « cette rencontre est un hasard du calendrier. Nous rencontrons François Hollande régulièrement car nous préparons un livre sur son quinquennat ». Aussi, selon ce dernier, les révélations qui s’accumulent contre la droite juste avant les municipales ont « une part de hasard » car elles suivent les procédures de justice, « même si on sait que l’enquête sur Copé a été alimentée par des gens à l’UMP qui ont envie de se faire la peau de Copé ».
Cependant, il ne faut pas se tromper : « Les gens qui donnent des infos aux journalistes ont toujours des
comptes à régler. » Et de conclure en assurant que « cela n’a aucune espèce d’importance, l’important est si l’info est bonne ou mauvaise ».
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