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Étienne Gernelle

1 avril 2023

Temps de lecture : 15 minutes
Accueil | Portraits | Étienne Gernelle
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Étienne Gernelle

Temps de lecture : 15 minutes

Une créature “fogienne” au Point

« C’est le système de Franz. Il jette des gens dans un aquarium puis il regarde comment ça se passe. » Entré au Point en 2001, Étienne Gernelle est une pure expérimentation de Franz-Olivier Giesbert. Bosseur, passionné de nouvelles technologies et russophile à l’esprit d’aventure, il a la particularité d’avoir, en 2000, relié Samarkand (Ouzbékistan) à Oulan-Bator (Mongolie) en vélo. Au Point, il a également montré son endurance en gravissant les échelons jusqu’à devenir récemment le nouveau patron du troisième hebdomadaire d’information français. La suite nous dira si cette nomination « darwinienne » entraînera la survie ou la mort de ce jeune poulain « fogien ».

Né en mai 1976 à Paris, Éti­enne Ger­nelle passe sa ten­dre enfance au Togo où il va « à l’é­cole en slip » et pos­sède même une « anti­lope domes­tique ». Son père, ingénieur agronome pour la banque mon­di­ale et l’OMC et con­seiller du min­istre de l’Agriculture, meurt d’une crise car­diaque alors qu’il n’a que 12 ans. De retour en métro­pole, il y passe son ado­les­cence et y fait ses études avant de débar­quer dans le journalisme.

Formation

Pas d’é­cole de jour­nal­isme pour Ger­nelle. Passé par le lycée Saint-Jean-de-Passy, il entame ensuite des études d’é­conomie et de droit avant de se diriger vers l’In­sti­tut d’é­tudes poli­tiques de Paris, duquel il sort diplômé.

Parcours

Il débute dans le jour­nal­isme par un stage à Libéra­tion puis au Figaro, au ser­vice étranger. Il cou­vre notam­ment la sit­u­a­tion géopoli­tique du Pak­istan, agité par des guer­res tribales.

C’est avec ce CV plutôt léger qu’il entre au Point en 2001, au ser­vice économie, où il doit ren­dre compte du volet social. Décrit par ses col­lègues comme bon cama­rade, décon­neur mais surtout « bosseur incroy­able », ambitieux et intel­li­gent, il passe par les ser­vices aéro­nau­tique, défense et énergie. En 2008, alors qu’il fait part à FOG de son envie de lancer son pro­pre jour­nal, celui-ci le dis­suade en lui assur­ant qu’il va « faire fail­lite ». Quelques mois plus tard, il est nom­mé directeur adjoint de la rédac­tion, puis directeur de la rédac­tion en 2010.

En jan­vi­er 2014, pour­suiv­ant son ascen­sion, il devient à 37 ans le nou­veau patron du Point, troisième mag­a­zine d’ac­tu­al­ité français. Nom­mé directeur de la pub­li­ca­tion par Franz-Olivi­er Gies­bert, il suc­cède à ce dernier mais con­fie que « le vrai patron, c’est Franz. Je n’ai pas d’ob­jec­tif de pou­voir, je ne jouerai pas les roitelets. »

À son nou­veau poste, il sera, entre autres, chargé d’as­sur­er la tran­si­tion numérique de l’heb­do­madaire. Beau­coup d’e­spoirs reposent sur les épaules de ce jeune homme dynamique, pas­sion­né de nou­velles tech­nolo­gies, qui con­sid­ère qu’un jour­nal est avant tout une « entre­prise tech­nologique » et que le papi­er n’a d’avenir qu’en tant que « pro­duit de luxe ».

Dans un long entre­tien à Téléra­ma, Franz-Olivi­er Gies­bert avait assuré ne plus être « l’homme de la sit­u­a­tion ». « Je con­tin­uerai d’écrire des édi­tos et des arti­cles, je don­nerai un coup de main sur la Une. Mais je n’i­rai plus sys­té­ma­tique­ment aux réu­nions. Je ne ferai pas le vieux papy qui emmerde tout le monde en dis­ant ‘de mon temps…’ », avait-il ajouté, sûr de son poulain. Mal­gré tout, du côté de la rédac­tion, on con­fie déjà que, sur Ger­nelle, « l’emprise (de FOG, ndlr) est totale ».

Au cours de son man­dat, Le Point, tra­di­tion­nelle­ment con­sid­éré comme une revue cen­triste-libérale aux accents con­sen­suels, provoque le cour­roux des puis­sants. Yazid Sabeg, l’homme de réseaux algériens nom­mé com­mis­saire à l’égalité des chances par Sarkozy, porte plainte con­tre le jour­nal pour un arti­cle jugé diffam­a­toire por­tant sur son rôle dans l’élimination du rebelle ango­lais Jonas Sav­im­bi. Ce dernier obtien­dra gain de cause le 15 octo­bre 2015, à la suite de quoi Mélanie Delat­tre, auteure de l’article, et Ger­nelle doivent vers­er respec­tive­ment 1.500€ et 1.000€ au plaig­nant. Mais l’hebdomadaire n’est pas en reste.

Le 24 mai 2018, il titre « Le dic­ta­teur : Jusqu’où ira Erdo­gan » avec, en cou­ver­ture, la pho­to du prési­dent turc, Recep Tayip Erdo­gan. La une sus­cite des remous prévis­i­bles au sein de la dias­po­ra turque en France, majori­taire­ment acquise au chef de l’AKP, le jour de la paru­tion : les affich­es sont retirées de force des devan­tures des kiosques, les libraires sont pris à par­ti de façon véhé­mente alors que la rédac­tion reçoit des men­aces de mort. Sans se démon­ter, la rédac­tion récidive en octo­bre 2019 avec une cou­ver­ture encore plus offen­sive : « L’éradicateur ». Le numéro con­tient un dossier à charge sur les agisse­ments du leader turc, qui est accusé de vouloir met­tre en œuvre un net­toy­age eth­nique con­tre les Kur­des. Erdo­gan dépose plainte con­tre l’hebdomadaire le lende­main auprès du bureau du pro­cureur général d’Ankara pour « insulte à chef d’état. »

Toute­fois, les men­aces externes ne sont pas for­cé­ment les plus red­outa­bles dans un pays où la gauchi­sa­tion des esprits sem­ble avoir atteint un point de non-retour. Ain­si, la CGT, syn­di­cat qui règne sans partage sur le secteur de l’impression et de la dis­tri­b­u­tion de la presse écrite depuis la fin de la guerre, refuse de met­tre en vente en mai 2019 un numéro ayant pour titre « Salvi­ni : Le nou­v­el homme fort de l’Europe », au pré­texte que la cou­ver­ture met à l’honneur « un facho d’opérette ». Le directeur de pub­li­ca­tion s’insurge con­tre cette cen­sure sournoise dans son édi­to : « les mil­i­tants cégétistes ont opéré eux-mêmes une sélec­tion – dis­ons-le, une dis­crim­i­na­tion – entre les titres. De quel droit ? La lib­erté de la presse est-elle désor­mais à la mer­ci de la com­mis­sion de cen­sure de la CGT  ? ». Si l’islam est bien le com­mu­nisme du XXIe siè­cle, pour invers­er la cita­tion célèbre de Jules Mon­nerot, il n’est pas impos­si­ble que les audaces édi­to­ri­ales de Ger­nelle se raré­fient avec le temps.

En matière d’audace édi­to­ri­ale, la fake news du jour­nal­iste mai­son Aziz Zemouri, déjà con­damné cinq fois pour diffama­tion avant les faits, a bien fait tanguer le navire du Point. Celui-ci avait pré­ten­du que le cou­ple de députés mélen­chon­istes Alex­is Cor­bière et Raquel Gar­ri­do avait recours à une femme de ménage sans papiers qu’ils traitaient sans ménage­ment. Après avoir décou­vert que le jour­nal­iste a tout inven­té, l’hebdomadaire dépub­lie l’enquête le lende­main de sa mise en ligne. Ce cam­ou­flet édi­to­r­i­al irrite forte­ment l’actionnaire prin­ci­pal du jour­nal, François Pin­ault, déjà affec­té par l’érosion des ventes du jour­nal, et va sus­citer de mul­ti­ples départs. Aus­si, quelques mois plus tard, l’éviction de Sébastien Le Fol, directeur de la rédac­tion qui avait une rela­tion sym­bi­o­tique avec Ger­nelle, est annon­cée. Il est rem­placé par Valérie Toran­ian, venue de la Revue des Deux Mon­des et qui se trou­ve être, acces­soire­ment, la femme de l’ancien patron Franz-Olivi­er Gies­bert.

Télévision

Présent sur le petit écran, Éti­enne Ger­nelle inter­roge des per­son­nal­ités poli­tiques sur BFMTV. Il est égale­ment un inter­venant réguli­er sur LCI dans « LCI Matin ».

Il forme un duo avec Fab­rice Nicol­i­no, un rescapé de l’attentat con­tre la rédac­tion de Char­lie Heb­do, pen­dant une émis­sion d’On n’est pas couchés le 14 sep­tem­bre 2019, la pro­duc­tion de l’émission ayant mis en place un sys­tème de rota­tion des chroniqueurs d’une émis­sion à l’autre.

Ce qu’il gagne

Dans le por­trait que lui a con­sacré Libéra­tion, on apprend qu’É­ti­enne Ger­nelle « ne veut pas par­ler de son salaire ». Pour autant, celui-ci évoque « moins de 10 000 euros par mois ».

Publications

  • Les nou­veaux défis du Pét­role, Milan, 2006.

Il l’a dit

« Pour la première fois, un pays non européen, non chrétien, non blanc peut devenir la première puis­sance mon­di­ale. Et c’est un change­ment mérité. Quand on va dans les usines en Chine, on découvre les « héros » de cette renais­sance chi­noise. Ils se don­nent un mal de chien, ils sont vifs, ils ont faim. Nous, nous n’avons plus faim, nous sommes repus. S’ils nous passent devant, tant mieux ! J’ai tou­jours détesté cette espèce d’arrogance occi­den­tale. Je crois que l’Occident n’est pas fait pour gou­vern­er le monde ad vitam aeter­nam. », Rue Saint Guil­laume n°158, avril 2010.

« C’est le sys­tème de Franz. Il jette des gens dans un aquar­i­um puis il regarde com­ment ça se passe. », Libéra­tion, 18 mars 2014.

« J’ai une petite mon­tée de ten­sion. Je suis opti­miste, mais je ne fais pas le malin », idem.

« Pour un jour­nal­iste, devenir chef, ce n’est pas naturel. Avant, j’étais le bar­man du jour­nal. J’avais la clé d’une grande armoire pleine de bouteilles. Et plus de pou­voir qu’aujourd’hui ! », idem.

« Je vais pas com­mencer à faire le grand patron, c’est ridicule. Ils m’ont vu arriv­er il y a treize ans, j’avais les cheveux longs, j’étais bar­bu, je por­tais des cha­peaux kirghizes, et tout le monde se foutait de ma gueule », idem.

« Naturelle­ment, je ne crois pas à la théorie du com­plot. Je ne suis pas très enclin à ça », Europe 1, 20 mars 2014.

« Il faut arrêter le mas­sacre de vendeurs de jour­naux ! C’est hon­teux, c’est un vrai scan­dale. Il y a plusieurs raisons à ce mas­sacre. Tout d’abord, les grèves de Presstal­is nous ont fait énor­mé­ment de mal. Les marchands de jour­naux tra­vail­lent beau­coup, gag­nent peu et en plus on leur met des bâtons dans les roues avec ces grèves et avec la Loi Bichet qui date de 1947 et qui est cen­sée assur­er le libre accès de tous les jour­naux dans les points de ventes. Or, il y a un encom­bre­ment. Les marchands de jour­naux le racon­tent: plus de la moitié, voire les deux tiers de leurs linéaires sont encom­brés de jour­naux qu’ils ne vendent jamais. Il est impos­si­ble de vivre avec les deux tiers d’un linéaire qui ne se vend pas! Il faut assou­plir cette loi Bichet et per­me­t­tre aux marchands de jour­naux de ven­dre autre chose que de la presse. Il faut libéralis­er ce sys­tème. On ne tend pas la main pour deman­der de l’ar­gent mais il faut qu’on nous laisse tra­vailler. Il faut laiss­er vivre les marchands de jour­naux ! », Le Figaro, 27 mars 2013.

« Tous les soirs, je dors avec mon iPad. », Le Figaro, 22 avril 2010.

« Le vrai patron, c’est Franz. Je n’ai pas d’ob­jec­tif de pou­voir, je ne jouerai pas les roitelets », Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

« Le Point a tou­jours cul­tivé l’im­per­ti­nence, avec des unes comme “Mess­mer doit par­tir” en 1973. C’est sou­vent Franz qui a les idées de “couv”. Il a du pif », Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

« Je con­sid­ère qu’un jour­nal est une entre­prise tech­nologique. Il n’ex­iste pas d’autre option, même si le papi­er a encore un avenir, celui d’un pro­duit de luxe », Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

« Erdo­gan a fait empris­on­ner de nom­breux jour­nal­istes en Turquie et pense peut-être que ses pul­sions de cen­sure peu­vent s’ex­ercer aus­si dans des pays où la presse est libre. L’hubris du maître d’Ankara con­naît vis­i­ble­ment peu de lim­ites. Il sera déçu : nous ne lâcherons rien. », Le Point, 28 novem­bre 2019.

« Quelqu’un peut-il dire à Philippe Mar­tinez que le mur de Berlin est tombé il y a presque trente ans ? », Le Point, 16 mai 2019.

« On dénonce beau­coup, ces derniers jours, ceux qui ont com­mis le crime de souhaiter réduire la dépense publique. Soit. Il est indé­ni­able qu’en regar­dant en arrière, cer­tains investisse­ments nous ont man­qué. Mais avant de porter des juge­ments défini­tifs et glob­al­isants, que nos syco­phantes com­men­cent déjà par nous expli­quer pourquoi la Corée du Sud est dev­enue l’ex­em­ple à suiv­re, alors que les dépens­es publiques y représen­tent à peine plus de 32 % du PIB (même si elles aug­mentent actuelle­ment), con­tre 56 % chez nous. Et si l’on souhaite pren­dre un exem­ple plus proche, l’Alle­magne sem­ble bien aujour­d’hui dis­pos­er de plus de lits de réan­i­ma­tion que la France, alors que Berlin incar­ne cette démo­ni­aque austérité », Le Point, 02/04/2020.

« Notre dernier départe­ment com­mu­niste, le Val-de-Marne, est donc tombé, passé aux mains de la droite. Mais atten­tion, le com­mu­nisme à la française, ersatz mol­lasse et spongieux du col­lec­tivisme, lui, se porte tou­jours comme un charme. La France demeure le pays indus­tri­al­isé avec les prélèvements oblig­a­toires et les dépens­es publiques les plus élevés (seul le Dane­mark nous tit­ille par­fois sur le pre­mier point). Et, durant la pandémie, le quoi qu’il en coûte - certes bien utile — fut cer­taine­ment le plus généreux du monde. Le problème est que l’on n’en voit pas venir la fin. Cer­tains rêvent sans doute de pro­longer pour l’é­ter­nité cette petite Union sovié­tique pro­vi­soire et s’ap­prê­tent déjà à hurler à l’ul­tra­l­ibéral­isme si le flot d’ar­gent mag­ique venait à dimin­uer », Le Point, 01/07/2021.

« Ces jours-ci, c’est sous les traits de Volodymyr Zelen­sky que l’His­toire, à nou­veau en marche, sem­ble s’in­car­n­er. Quoi qu’il advi­enne, il est déjà un héros. Un com­bat­tant pour son pays, mais aus­si un cham­pi­on de la démoc­ra­tie, de la lib­erté et de l’Eu­rope. En somme, un défenseur de ce que nous sommes et défendions plutôt molle­ment ces dernières années. La résis­tance ukraini­enne, plus forte, prob­a­ble­ment, que ce que le Krem­lin avait anticipé, démon­tre que, con­traire­ment à ce que Vladimir Pou­tine a dit un jour au Finan­cial Times, notre modèle n’est pas obsolète », Le Point, 01/03/2022.

« On est un jour­nal qui préfère Con­dorcet et Olympe de Gouges à Robe­spierre et Marat. On est un jour­nal qui cite plus sou­vent Toc­queville que Marx. On est un jour­nal qui préfère avoir rai­son avec Aron que tort avec Sartre. On est assez fréné­tique­ment pro-européen. On est peut-être le jour­nal le plus pro-européen de France », France Inter, 18 mai 2022.

« Défiée ouverte­ment par Pou­tine, lEurope a certes réa­gi, et de manière unie, mais, pour un con­ti­nent qui voit la guerre arriv­er à ses fron­tières, on ne peut pas dire non plus que le mot dordre dans ses opin­ions publiques fut ces derniers mois celui de la mobil­i­sa­tion générale. Pire, des dizaines de mil­liers de man­i­fes­tants ont récem­ment défilé à Prague, accu­sant le gou­verne­ment tchèque de trop en faire en faveur de Kiev. […] Y aura-t-il un jour des avenues Volodymyr-Zelen­sky à Rome, à Paris ou à Berlin ? Peut-être. Son mantra « Sla­va Ukrai­ni ! » – « Gloire à lUkraine ! » – pour­rait pren­dre chez nous un autre sens : si lEurope ne sem­ble pas prête à mourir pour Kharkiv, qui sait si elle ne trou­vera pas un peu dinspi­ra­tion dans lexem­ple de ces Ukrainiens acharnés à défendre – entre autres – une cer­taine idée de lEurope et de la lib­erté… », Le Point, 16/09/2022.

« Les con­tor­sions occi­den­tales — notam­ment européennes — à pro­pos des livraisons de chars à Kiev pour­raient bien, si elles duraient trop, nous val­oir une pré­somp­tion de mol­lesse. Car la guerre des Ukrainiens est de plus en plus la nôtre. Elle l’é­tait déjà, bien sûr, dès le début : la défense de la démoc­ra­tie libérale et du droit inter­na­tion­al, surtout lorsque cela se passe à nos portes, est notre affaire. Mais au-delà de cette ques­tion de principes, nous finançons l’Ukraine, lui four­nissons des armes lour­des, et l’aidons à tenir, y com­pris par des moyens de ren­seigne­ment. Chaque jour, au cours de ces onze derniers mois, l’Oc­ci­dent — France incluse — s’est engagé davan­tage. La vic­toire (ou la défaite) sera donc aus­si la nôtre. Et l’en­jeu dépasse de loin l’Ukraine », Le Point, 25/01/2023.

Ils l’ont dit

« Il a tou­jours été super bon cama­rade, très décon­neur. A l’époque, on fai­sait sou­vent des fêtes », Patrick Bonaz­za, patron du ser­vice économique au Point, Libéra­tion, 18 mars 2014.

« Au bout de quelques années, je me suis dit “lui, il va tourn­er en rond.” Mais j’aurais jamais eu l’idée de dire à Gies­bert “le nou­veau patron est dans mon ser­vice !” C’est Gies­bert qui l’a fer­ré tout seul. », Patrick Bonaz­za, idem.

« Ces excen­tric­ités ont char­mé Gies­bert. Les deux hommes sont très com­plices », Isabelle Hanne, idem.

« Éti­enne est un bosseur incroy­able. Je n’ai tou­jours cru qu’à ça. Moi, j’ai tou­jours tra­vail­lé comme un chien », FOG, idem.

« Éti­enne Ger­nelle a un atout maître. Il con­naît bien Inter­net, con­traire­ment à son prédécesseur, et saura men­er la tran­si­tion numérique à bien », Isabelle Hanne, idem.

« Ils pensent pareil. Libéraux, pro-européens, anti­fonc­tion­naires, avec tous les clichés sur l’éducation, la san­té », un col­lab­o­ra­teur du Point à pro­pos d’É­ti­enne Ger­nelle et de FOG, idem.

« C’est un jeune garçon ambitieux, intel­li­gent, mais il a Franz dans l’oreillette en per­ma­nence. L’emprise est totale. Mais un jour, on tue le père », un jour­nal­iste du Point, idem.

« Je ne cher­chais pas un dou­ble. Je n’ai pas voulu que mon suc­cesseur soit for­maté comme moi. On s’est engueulés sur des trucs de fond »,FOG, idem.

« Éti­enne Ger­nelle a un côté ado grison­nant, fêtard con­trar­ié, regard som­bre. Il dit “truc” tout le temps et a un petit cheveu sur la langue. Il se racon­te en “élève moyen” qui n’a eu le bac que “grâce au sport” »,Isabelle Hanne, idem..

« Il se dis­tin­guait des autres, c’est clair. Pas­sion­né aus­si bien par les affaires mil­i­taires que par le Moyen-Ori­ent, s’in­téres­sant au tra­vail des autres… Aujour­d’hui encore, je con­sid­ère qu’il fait par­tie de la mai­son du grand reportage du Figaro », Pierre Rous­selin, directeur adjoint de la rédac­tion du Figaro chargé de l’in­ter­na­tion­al, Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

« Lorsque je voulais pro­mou­voir quelqu’un, Jean Daniel me demandait tou­jours: “Est-il capa­ble de chang­er d’avis ?” La prin­ci­pale qual­ité d’É­ti­enne, c’est sa capac­ité à douter, sa grande adapt­abil­ité. Son absence totale d’ego, surtout. L’ego, c’est l’en­ne­mi du bon man­ag­er, et ce, dans toutes les entre­pris­es », FOG, Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

« Gies­bert ajoute un peu de poivre ici et là. Mais Ger­nelle s’est imposé, sans être flo­rentin pour un rond, notam­ment par sa force de tra­vail. Il ne sup­porte pas les glan­deurs », Patrick Bonaz­za, Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

« Le trait sail­lant de la per­son­nal­ité, c’est son amour de la Russie », Syl­vain Tes­son, Straté­gies, 16 jan­vi­er 2014.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Le Point via Youtube (DR)

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