En lançant le 17 juin le bimestriel Pep’s, le groupe Uni éditions, déclenche un casus-belli avec les deux majors de la presse senior, Bayard presse (Notre temps) et Mondadori France (Pleine vie). C’est que la prospère filiale du Crédit agricole (89 millions d’euros de chiffre d’affaires pour près de 13 millions de résultat net) a plusieurs cordes à son arc pour remporter son challenge.
Le point d’équilibre est prévu fin 2015 avec une diffusion moyenne escomptée de 150 000 exemplaires vendus. Pep’s, en premier lieu, cible un public de jeunes séniors, cinquantenaires, là où Pleine vie, et surtout Notre temps, vise un lectorat plus âgé. Résultat, leur diffusion, qui reste colossale, s’effrite. Le mensuel de Mondadori France a perdu 10% % en 2013 (DSH OJD : 703 416 exemplaires) tandis que le leader de Bayard presse a reculé de 16,3% (DSH OJD : 731 660 exemplaires). Secundo, Uni éditions dispose d’une redoutable machine de guerre avec la base de données des quelque 14 millions de clients de la Banque verte. Même si elle s’en défend, la filiale bénéficie de facilité marketing vis-à-vis de sa maison mère. Elle espère conquérir un minimum de 75 000 abonnés à l’horizon de 18 mois. Enfin, la thématique des seniors est en parfaite adéquation avec la typologie des lecteurs de ses huit autres titres (Régal, Maison créative, Dossier familial, etc), CSP+ âgé de 40 à 60 ans. Elle constituait en définitive la seule brique qui manquait à son édifice et permettra à Uni-régie de renforcer ses offres publicitaires couplées. Pour autant, vu la taille de ses concurrents, Pep’s sera aussi le seul magazine du groupe à ne pas espérer prendre une place de leader.
Cette stratégie de conquête de la plus haute marche du podium est en revanche illustrée par les deux autres lancements d’Uni éditions en juin. Le trimestriel Bottin gourmand magazine, déclinaison du guide éponyme, viendra directement en appui de Régal (DSH OJD : 184 919 exemplaires). En sept ans, le mensuel est passé devant Elle à table, Gaultmillau et Saveurs. Uni éditions espère ajouter 30 000 exemplaires dans son écosystème autour de la gastronomie. Le groupe poursuit une démarche identique avec le bimestriel Secrets d’histoire, qui sortira sous une formule modernisée le 27 juin. Il a racheté la marque auprès de Reworld média, lui-même acquéreur du portefeuille des Publications grand public (Axel Springer) en août 2013. Uni éditions table sur 35 000 exemplaires pour ce titre co-édité avec France télévision qui diffuse l’émission éponyme. Avec Détours en histoire qu’elle édite déjà (35 000 exemplaires en 2013, selon l’éditeur), la société compte réaliser le premier bloc de presse historique et dépasser le leader, Historia (Sophia éditions).