Évincé de France Inter où il présentait, depuis 2003, la revue de presse du week-end, Ivan Levaï a visiblement mal pris sa mise à l’écart.
« On m’a rangé dans la catégorie des vieux cons caducs… On m’a dit que je devais montrer l’exemple et laisser la place aux jeunes », s’est plaint la voix historique de la station. À 77 ans, il présentait depuis 2003 l’émission « Le Kiosque » chaque samedi et dimanche. De 1989 à 1996, il avait présenté la revue de presse du matin sur les mêmes ondes, avant de devenir directeur de l’information de Radio France. À partir de 1999, Levaï a également assuré la revue de presse de France Musique puis présidé la chaîne parlementaire LCP-AN jusqu’en 2003, date à laquelle il est revenu sur France Inter.
Du côté de la direction, on veut nuancer les choses en expliquant que « sa voix ne va pas s’éteindre sur France Inter. À chaque fois qu’il y aura des événements importants en France, France Inter l’accueillera, son savoir sera sur l’antenne. »
Cette éviction est l’une des premières décisions prises par le nouveau PDG de Radio France, Mathieu Gallet et la nouvelle directrice de France Inter, Laurence Bloch. Fin de règne abrupt pour celui qui, né en 1937 à Budapest de mère juive et de père inconnu, officiait depuis 40 ans sur les ondes mais semblait de plus en plus las. Figure historique de la station, son image avait été durablement terni durant l’affaire DSK (ou Affaire du Sofitel) où, selon certains observateurs, il avait fait preuve de beaucoup de morgue et d’arrogance dans la défense du mari de son ex-femme. Ancien époux d’Anne Sinclair, très proche du couple, il avait en effet affirmé qu’« un viol, cela se passe avec un couteau ou un revolver », manière de contester le viol de DSK sur Nafissatou Diallo. Manière également de suggérer que tant qu’il n’y a pas couteau ou revolver, il n’y a pas viol ? Ivan Levaï avait fini par publier un livre de défense de DSK en 2011 (Chronique d’une exécution, Le Cherche-midi) accueilli fraichement par la critique.
Crédit photo : Claude TRUONG-NGOC via Wikimedia (cc)