Le groupe Fleurus presse, qui vient de sortir le bimestriel Tout sur l’histoire, est resté déficitaire en 2013, cinq ans après son rachat au Monde par La Financière des loisirs et le fonds Open gate capital. Éditeur de titre pour enfants (Abricot, Les Petites princesses), pour adolescents (Tout comprendre) et pour adultes (Art magazine, Comment ça marche, Réponse à tout), il a perdu 700 000 euros pour 29,7 millions de chiffre d’affaires réalisé. Économies drastiques et prix cassés sur le numérique doivent en principe lui permettre rebondir d’ici la fin de l’année.
Lancé en décembre 2013, le e‑kiosque Tout Fleurus est l’un des trois ingrédients pour revenir à l’équilibre. Proposant une offre groupée des 18 magazines à 39 euros, la plate-forme se frotte notamment à Bayard-Milan. Le mastodonte catholique (375 millions de chiffre d’affaires en 2013) détient environ 50% du marché jeunesse, là où Fleurus atteint 12%. A qualité rédactionnelle qu’il estime comparable, Fleurus compte faire la différence sur le prix. Il varie du simple au double. Les premiers résultats enregistrés seraient encourageants. Le kiosque Tout Fleurus aurait recruté 4000 clients. Il s’est fixé un objectif de 50 000 abonnés digitaux à l’horizon 2015 (soit 10% de la diffusion totale en 2013).
L’autre vecteur de croissance se situe sur le papier. Fleurus procède par acquisition de titre ou de licence. La marque Tout sur l’histoire, comme Comment ça marche, appartient à l’éditeur en anglais Imagine publishing. La rédaction en chef du bimestriel de vulgarisation, pour lequel Fleurus vise 30 000 exemplaires en 2015, a été confiée à Daniel Ichbiah. Il occupe le même poste au mensuel scientifique Comment ça marche. Le groupe consolide aussi ses actifs existants. Ainsi, le mensuel sur la consommation Réponse à tout ! a été dotée d’une nouvelle formule en mars. La diffusion de l’ex magazine du groupe Ayache avait chuté de près de 28% en 2013 (DSH OJD : 76 909 exemplaires). Des hors-séries, sur la cuisine notamment, seront lancés en 2014–2015 pour appuyer la marque. De son côté le bimestriel Art magazine, également en forte baisse de diffusion (DSH OJD 2013 : 20 079 exemplaires, ‑18%) refond depuis mai sa ligne éditoriale. Le titre, racheté en 2012, veut se différencier de ses concurrents, Connaissance des arts (Groupe Les Echos) et Beaux arts (TTM groupe) en mettant davantage l’accent sur les aspects pédagogiques et de culture générale dans l’art que sur l’actualité du secteur.
Enfin, la compression des coûts de structures, est la troisième priorité de Fleurus. Le groupe, qui compte 38 salariés, en a encore licencié six en 2013. Entre la vente de Fleurus en 2009, qui a ouvert à l’époque une clause de cession, et 2012, environ 45 salariés sont partis. Pour diminuer les charges, il a également sous-loué près de la moitié de ses immenses locaux (1200 mètres carrés) dans le centre de Paris.