Suite à un dessin publié le 22 mars 2010 représentant le pape sodomisant un enfant, le dessinateur satirique Plantu est passé ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.
Celui-ci y est jugé pour provocation à la haine ou à la discrimination religieuse pour ce coup de crayon, publié sur son site internet puis repris par Le Monde Magazine, et intitulé « Pédophilie : le pape prend position ». On pouvait y voir l’enfant victime du pape déclarer : « Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche! » Le dessin s’inscrivait dans une pleine page d’illustrations de Plantu sur le thème des positions du Vatican face à diverses questions de société.
A la barre du tribunal correctionnel de Paris, le dessinateur a affirmé qu’avec ce dessin polémique, il voulait dénoncer le silence au sein de l’Église face aux actes pédophiles mais nullement « humilier les croyants ».
L’Alliance générale contre le racisme et le respect de l’identité française et chrétienne (Agrif) avait déposé plainte le 11 mars 2011 pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une race ou une religion déterminée ».
« Ce dessin a pour objet et pour effet d’inciter au rejet et à l’hostilité envers les catholiques, qui se soumettent à des clercs dont certains, indignes mais minoritaires, ont commis ces crimes », estime la plainte, ajoutant que le dessin « dépasse les limites admissibles de la liberté d’expression ». Face à ces accusations, Plantu avait répondu qu’il s’agissait d’une « blague » et que l’Agrif « faisait semblant de ne pas le comprendre ». Ce dernier s’était également inquiété pour la liberté d’expression. « Ces poursuites ne me feront pas clore le bec ou lâcher mon crayon », avait-il conclu.
Le jugement a été mis en délibéré au 30 septembre.
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