Il y a bien longtemps que le groupe La Voix du Nord n’est plus seulement un quotidien d’information mais est devenu un média militant. Passant sous silence les souffrances des calaisiens envahis par les migrants, minimisant les déprédations de ces derniers, le journal – victime de la crise de la presse comme d’autres – a perdu une grande partie de ses atouts dont la précieuse proximité avec le lecteur. Il tente maintenant de la rétablir via le digital.
Nouvelle offre numérique
Gratuit, Premium ou Freemium ou tout payant ? Telles sont les formules des médias imprimés pour accéder aux informations de leurs sites internet. Le Guardian anglais est gratuit (avec appel aux dons des lecteurs), le New York Times est gratuit jusqu’à un certain nombre d’articles par mois. Le Monde est accessible gratuitement mais certains papiers sont lisibles seulement par les abonnés.
Début 2018, La Voix du Nord innovait en promouvant deux sites, l’un entièrement gratuit (laVDN.fr) et l’autre premium payant. Les résultats sont plus que mitigés et n’ont permis de gagner que 2500 abonnés supplémentaires (comparé à l’ancienne formule). 2500 abonnés alors que trois cent mille lecteurs avaient profité de l’offre premium gratuite d’un mois, c’est moins de 1% de lecteurs ayant faits l’essai et prêts à souscrire pour un site payant. Ceci avec un faible total de 12.000 abonnés premium (source interne non vérifiée).
Faible audience du site gratuit
Le journal annonce entre cent mille et cent cinquante mille visiteurs uniques pour la partie gratuite, un chiffre très bas pour un média qui conserve (pour combien de temps ?) un fort impact régional. Sans doute le résultat d’un militantisme exacerbé et du manque d’informations régionales et sportives.
La formule du site payant doit être renforcée en organisant mieux la partie vie quotidienne et en investissant sur la partie commerciale. Las, Gabriel d’Harcourt, le directeur général, veut se positionner « comme une marque citoyenne, militante et positive qui parle aux personnes engagées ». La VDN devient une sorte d’ONG libérale libertaire, et ne semble pas sortie de l’ornière sectaire dans laquelle elle se complaît. Tant pis pour les lecteurs, mais il est vrai qu’une ONG a plus besoin de militants que de lecteurs. Alors…