La situation est toujours aussi tendue en interne à Libération. Alors que le journal essuie baisse sur baisse des ventes et a enregistré une perte de 1,5 millions d’euros en 2013, les représentants des salariés discutent autour du plan d’économie proposé par la direction.
Celui-ci table sur 4 millions d’économies par an, dont la moitié sur la masse salariale, qui représente 20 millions d’euros. Pour ce faire, les actionnaires, qui refusent de financer un plan de départs volontaires, ont proposé une baisse des salaires de 10 %, modulable en fonction du niveau de rémunération, et qui serait compensée : soit par des baisses de temps de travail plus importantes (20 % pour 10 % de baisse salariale) soit par une prime qui sera délivrée dans deux ans si la situation est meilleure.
Lundi matin, les représentants des salariés se sont réunis en comité d’entreprise « dans une ambiance cordiale et calme » mais ne se sont pas prononcés sur ces mesures. « Le plan proposé n’est pas assez motivé. Les éléments qui nous ont été communiqués ne nous permettent pas d’avoir une photographie exacte de la situation de l’entreprise, de son nombre précis de salariés, de sa stratégie éditoriale… », a expliqué au Figaro Hervé Marchon, délégué syndical SNJ. Il ajoute : « C’est un plan injuste et insuffisant. Il porte essentiellement sur l’effort des salariés et ne comprend pas de volet de développement, lequel passe nécessairement par une recapitalisation. »
Mais les actionnaires ne souhaitent plus investir… Un nouveau comité d’entreprise doit se tenir à la fin du mois pour tenter de débloquer la situation. « Nous discuterons alors plus précisément du plan et nous rendrons un avis », conclut Hervé Marchon.