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D’Abdul-Malak à Dati : bilan et réactions des médias au changement de titulaire du ministère de la culture

20 janvier 2024

Temps de lecture : 4 minutes
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D’Abdul-Malak à Dati : bilan et réactions des médias au changement de titulaire du ministère de la culture

Temps de lecture : 4 minutes

Elle a été nommée à la surprise générale, le 11 janvier 2024, ministre de la Culture : Rachida Dati a pris ses fonctions à la tête du ministère de la Culture, laissant Rima Abdul Malak avec un maigre bilan. Retour sur les résultats du ministre sortant et les réactions des professionnels des médias à l’occasion de l’arrivée de Rachida Dati.

La malédiction de la rue de Valois et le bilan famélique de Rima Abdul Malak

C’est une valse courte, qui se danse rue de Val­ois : les min­istres de la cul­ture d’Emmanuel Macron sont-ils frap­pés de malé­dic­tion, pour ne pas par­venir à con­serv­er leur siège au-delà de deux ans ? Après dix-neuf mois d’exercice, Rima Abdul Malak a donc fait un peu mieux que Françoise Nyssen (17 mois) mais part sans avoir porté de pro­jets de loi sig­ni­fi­cat­ifs au Par­lement. Pen­dant plus d’un an et demi, elle n’a fait que par­ticiper à l’examen des propo­si­tions de lois et non des textes émanant de son pro­pre cabinet.

Posi­tion­née sur le sujet de la con­cen­tra­tion dans les médias, dont elle a indiqué qu’ils étaient moins con­cen­tré qu’il y a quar­ante ans, Abdul-Malak a pris des posi­tions offen­sives con­tre les médias détenus par Vin­cent Bol­loré : déplo­rant qu’il y ait déjà eu « une ving­taine d’interventions de l’ARCOM depuis 2019 pour C8 et CNews », elle s’est aus­si élevée con­tre le change­ment de direc­tion du JDD et indiqué refuser de répon­dre aux entre­tiens du JDD.

Fausse suppression de la redevance

L’ancienne con­seil­lère d’Emmanuel Macron en cul­ture et com­mu­ni­ca­tion a néan­moins apporté sa petite con­tri­bu­tion aux pro­jets de loi de finance, en y immisçant la sup­pres­sion de la rede­vance télévi­suelle. Une mesure éphémère, per­mise par un con­tre­bal­ance­ment sur une frac­tion de TVA ; aucune mesure d’anticipation ne sem­ble avoir été prise sur ce sujet.

Le min­istre avait égale­ment soutenu les mesures d’aides excep­tion­nelles rel­a­tives à la hausse du coût du papi­er (des­tinées aux édi­teurs de presse d’information de poli­tique générale), obtenant une enveloppe de 30 mil­lions d’euros pour l’ensemble des édi­teurs les plus touchés.

En porte-à-faux avec le prési­dent de la République sur la loi immi­gra­tion ou sur « l’affaire Depar­dieu », Rima Abdul Malak n’a pas été recon­duite à la rue de Val­ois et s’est félic­ité d’être tou­jours « restée libre ».

Rachida Dati : un ministre qui « n’y connaît rien »

« Elle n’y con­naît rien, mais ce n’est pas grave ». L’ancien min­istre de la Cul­ture, Frédéric Mit­ter­rand, aura eu le mérite de l’honnêteté. Esti­mant que Rachi­da n’avait pas de qual­ités par­ti­c­ulières pour diriger son porte­feuille, il a indiqué à l’antenne de RTL qu’elle devrait béné­fici­er d’un « très bon directeur de cab­i­net et une équipe très forte » pour accom­plir sa mis­sion. L’ancien social­iste Julien Dray s’est lui mué en défenseur du nou­veau min­istre sur CNews en affir­mant : « C’est mieux d’avoir de vrais respon­s­ables poli­tiques à la tête de ces min­istères-là, que d’avoir sim­ple­ment des pro­fes­sion­nels », faisant val­oir son expéri­ence comme vice-prési­dent à la cul­ture de la région Île-de-France.

Des professionnels mitigés

De leur côté, les pro­fes­sion­nels du secteur se sont mon­trés plus mit­igés : la SACEM a souligné que la com­bat­iv­ité du min­istre pour­rait être un atout, notam­ment pour clô­tur­er le règle­ment européen sur l’IA. Le Syn­di­cat nation­al de l’édition phono­graphique a quant à lui salué le dynamisme, l’engagement et l’indépendance d’esprit du min­istre. Le secré­taire général du SNJ-CGT a quant à lui fait part de son « éton­nement et effare­ment » relatif à la nom­i­na­tion d’un min­istre mis en exa­m­en pour « cor­rup­tion » et « traf­ic d’influence pas­sif ». D’autres, sous cou­vert d’anonymat, ont déploré le marchep­ied pour la mairie de Paris que représen­terait un tel poste.

Nom­bre de ces acteurs, à l’image du Syn­di­cat des entre­pris­es artis­tiques et cul­turelles (SYNDEAC) ou la Société civile des auteurs mul­ti­mé­dia (SCAM) ont quoiqu’il en soit déploré l’instabilité de ce poste pres­tigieux. Pour autant, la Fédéra­tion nationale des syn­di­cats du spec­ta­cle, du ciné­ma, de l’audiovisuel et de l’action cul­turelle (FENSAC-CGT) indique qu’elle pour­rait devenir un « poids lourd du gou­verne­ment ». Une asser­tion qui reste à prou­ver : ren­dez-vous dans deux ans. Ou avant en cas de nou­veau change­ment de tit­u­laire si la tur­bu­lente Rachi­da fait des siennes.

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