C’est grâce à un de nos lecteurs en Algérie que nous avons découvert le site algérien medias-dz.com, une sorte d’Observatoire du journalisme algérien. L’actualité algérienne est bouillonnante, imprévisible, passionnante. Les médias sont au premier rang dans ce qui ressemble à un renversement d’un régime de kleptomanes. Il est intéressant de constater que le pouvoir – au-delà d’une censure classique – utilise les moyens financiers pour brider les médias. L’article complet de Salim Karchouche que nous analysons, se trouve ici.
Les annonces légales, un bon moyen de pression
La manne des annonces, dépendant des pouvoirs publics, représenterait environ dix milliards de dinars par an. Cette somme est répartie entre deux cents titres au bon gré des autorités.
Les mauvais élèves punis
Ce sont deux titres de la presse écrite et deux télévisions qui ont été privés de la manne publicitaire de l’Etat. Pour respecter une fausse symétrie, deux sont francophones et deux sont arabophones.Leur faute ? Avoir rendu compte de certaines des manifestations de mars 2019 contre le maintien au pouvoir de la momie Bouteflika. C’est ainsi que El Watan, Liberté, Echourouk, El Bilad ont été punis pour avoir rendu compte du réel. Les évènements se sont précipités depuis, Bouteflika a remis sa démission et son entourage est sous pression voire aux arrêts. Le courage des médias algériens pourrait peut-être utilement faire l’objet d’une réflexion approfondie des médias officiels en France, d’aucuns y verront une espèce de paradoxe.