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Affaire Duhamel : Frédéric Mion, directeur de Sciences Po, démissionne

11 février 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Affaire Duhamel : Frédéric Mion, directeur de Sciences Po, démissionne

Temps de lecture : 3 minutes

L’onde de choc de l’affaire Duhamel s’élargit, après Élisabeth Guigou, proche des Pisier/Duhamel, qui a dû renoncer à sa mission sur l’inceste (!), c’est Frédéric Mion, intime de Richard Descoings et d’Olivier Duhamel qui jette l’éponge.

La théorie des dominos

À l’époque de la guerre du Viet­nam, Hen­ri Kissinger défendait la théorie des domi­nos : si le Viet­nam deve­nait com­mu­niste, tous les pays de la région tomberaient comme des domi­nos et deviendraient com­mu­nistes. La pré­dic­tion s’est révélée fausse, le Viet­nam étant plus nation­al­iste et antichi­nois que com­mu­niste et les autres pays ayant tenu bon. La théorie s’applique beau­coup mieux à l’affaire Duhamel où les proches de l’ogre tombent, comme des dominos.

Frédéric Mion savait

C’est un secret de polichinelle, Duhamel avait imposé Mion à Sci­ences Po, écar­tant habile­ment les autres can­di­dats. Mion l’avait présen­té à la ren­trée 2020 comme son maître et son ami lors de la leçon inau­gu­rale. Mais Frédéric avait été prévenu dès 2018 des activ­ités passées de son maître dès 2018 par Aurélie Fil­ip­pet­ti, il s’était alors con­tenté d’être ras­suré en s’adressant à l’associé de Duhamel l’avocat de Jean Veil qui avait démen­ti, sans con­tac­ter directe­ment l’intéressé. Il pou­vait dif­fi­cile­ment faire part de sa « stu­peur » quand l’affaire a éclaté. Pire, selon Mar­i­anne il a téléphoné par deux fois à Aurélie Fil­ip­pet­ti pour lui deman­der de ne pas ébruiter leur con­ver­sa­tion de 2018, afin de se couvrir.

Sa posi­tion deve­nait inten­able, dans un com­mu­niqué des­tiné aux enseignants et aux étu­di­ants où il remet sa démis­sion il recon­naît des « erreurs de juge­ment, dans le traite­ment des allé­ga­tions dont j’avais eu com­mu­ni­ca­tion en 2018, ain­si que des inco­hérences dans la manière dont je me suis exprimé sur le déroule­ment de cette affaire après qu’elle a éclaté. Je mesure le trou­ble qui en résulte et j’en assume l’entière responsabilité.»

Voir notre revue de presse sur l’affaire ici.

À qui le tour ?

Deux proches de Duhamel se retrou­vent aux pre­mières loges et en posi­tion dif­fi­cile, l’avocat Jean Veil et le haut fonc­tion­naire Marc Guil­laume. Jean Veil a admis qu’il savait (et a donc men­ti à Frédéric Mion venu le con­sul­ter) et se retranche der­rière le secret pro­fes­sion­nel. Or, Olivi­er Duhamel n’était pas son client mais son asso­cié. Le statut de fils de Simone Veil, icône mar­tyre qua­si sanc­ti­fiée, pro­tège pour le moment l’avocat qui risque surtout de per­dre quelques clients pour son cabinet.

Marc Guil­laume était l’alter ego de Duhamel, à Sci­ences Po, au Siè­cle, à la revue Pou­voirs, il a démis­sion­né de ces trois insti­tu­tions et s’est déclaré « trahi » par son ami. Marc Guil­laume, c’est une car­rière plus que pres­tigieuse, secré­taire général du Con­seil con­sti­tu­tion­nel de 2007 à 2015, secré­taire général du gou­verne­ment de 2015 à 2020, préfet d’Ile-de-France depuis la nom­i­na­tion du gou­verne­ment de Jean Castex.

La prochaine marche ? Le Con­seil d’État et sa vice-prési­dence ? Le Con­seil d’Etat est le con­seil juridique du gou­verne­ment et une qua­si Cour de cas­sa­tion pour la jus­tice admin­is­tra­tive, une insti­tu­tion dis­crète et puis­sante. L’occupant actuel Bruno Lasserre sera atteint début 2022 par la lim­ite d’âge. Un poste rêvé de fin de car­rière pour Marc Guil­laume qui s’y voy­ait prédes­tiné. Cer­tains diront : 2022 c’est encore loin et l’affaire comme tant d’autres sera oubliée. Mais les can­di­dats rivaux ne man­quent pas, les crocs en jambe entre amis non plus et nous faisons le pari que Marc Guil­laume ne sera sans doute pas le vice-prési­dent de cette insti­tu­tion. Les domi­nos du petit monde libéral lib­er­taire tombent un à un. À qui le tour ?

Voir le hors-série excep­tion­nel de Présent sur la gauche pédocrim­inelle.

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