Rediffusion estivale. Première diffusion le 12 mars 2021
Dans le contexte de l’affaire Zecler, cette interpellation mouvementée d’un producteur de Rap que Loopsider et le journaliste David Perrotin avaient qualifiée d’agression raciste, peu de voix s’étaient élevées pour appeler à la raison et à l’observation des faits. La totalité de la presse avait suivi le point de vue proposé par David Perrotin, malgré ses antécédents qui trahissaient un biais très hostile à la police et un militantisme affirmé. Les policiers auteurs de l’arrestation de David Perrotin ont subi immédiatement un lynchage médiatique hors norme dans lequel peu de personnalités les ont épargné, même celles qui sont généralement identifiées comme plutôt favorables à la police, tel le maire de Béziers Robert Ménard qui prenait lui-même pour argent comptant les déclarations de la prétendue victime, Michel Zecler, telles que relayées par David Perrotin.
Vérification des faits
L’Ojim a été bien le seul à publier très vite un article rigoureux de vérification des faits qui a été d’ailleurs suivi, quelques heures après, par une vidéo du syndicat « France Police » postée sur Youtube et qui recoupait nos analyses.
Si quelques rares Youtubers, comme Stéphane Édouard, citant d’ailleurs l’article de l’Ojim, ont rejoint notre analyse, la bataille médiatique semblait remportée par Perrotin et par une série de vidéos orientées et aux commentaires mensongers.
Toutefois, cette affaire vient de subir un rebond médiatique inattendu par la publication d’une vidéo de Bruno Attal et son association « Touche pas à mon flic » qui rejoint en tous points les analyses que nous formulions peu après les faits.
Face aux plus de 200 000 vues rapidement obtenues par cette vidéo, David Perrotin s’est senti obligé de réagir, tout d’abord sur les réseaux sociaux, puis via un article publié sous sa signature dans Mediapart et dans lequel, parlant de lui à la troisième personne, il prend la défense du David Perrotin qui officiait à Loopsider au moment des faits. Examinons sa ligne de défense.
David Perrotin « perrotinisé » ?
Comme nous l’avions démontré, la première vidéo de David Perrotin publiée par Loopsider sur l’affaire Zecler accomplissait l’exploit d’être accompagnée par des commentaires à 100% mensongers. David Perrotin, qui travaille aujourd’hui à Mediapart, dont le positionnement à l’extrême-gauche et les connections ambivalentes sont largement documentées, y prétendait que les images de l’arrestation de Zecler témoignaient de la volonté de trois policiers de s’enfermer délibérément chez un individu, afin de pouvoir le passer à tabac selon un mobile exclusivement raciste. La théorie du complot développée par Perrotin ne résistant pas à l’observation des faits mis en lumière par Bruno Attal, la défense de Perrotin se concentre donc sur l’inversion accusatoire.
Dès le titre et les premières lignes de son article, Perrotin accuse donc Bruno Attal, qui a mis en lumière les connections extrémistes de Loopsider et de Mediapart, d’être à la fois en lien avec l’extrême-droite et « complotiste » ! Étonnante accusation puisque la mise en lumière de faits parfaitement cohérents avec la mission et le cadre d’emploi normal de policiers semble difficilement pouvoir relever d’une quelconque théorie du complot.
Le summum de l’inversion accusatoire pratiquée par David Perrotin tout au long de son article semble atteint dans ses quelques mots en fin d’article, qui, avec quelques ajustements, pourraient parfaitement commenter sa première vidéo publiée dans Loopsider sur Zecler : « Cette séquence permet en tout cas de comprendre la mécanique de fabrication d’une fake news, quitte à travestir totalement la réalité des faits. Elle montre aussi l’absence de remise en cause et la radicalité dont certains syndicats de police ou collectifs sont capables ».
Or, en accusant Bruno Attal de l’avoir en quelque sorte « perrotinisé », c’est-à-dire mis en accusation sur la base d’allégations totalement fallacieuses, c’est bien David Perrotin qui, malgré la mise en lumière de ses mensonges, refuse de se remettre en question et s’enfonce dans la falsification des faits.
Ces « 20 minutes » toujours introuvables…
Sur le fond, David Perrotin tente de se défendre en affirmant que la durée des coups portés serait bien plus longue que les quelques secondes dont témoignent les extraits vidéos, auxquels il tente désormais d’additionner ce qui se serait passer dans la rue. Mais sa ligne de défense ne permet toujours pas de rassembler ces « 20 minutes, 20 minutes » qu’assénait David Perrotin dans ses publications de Loopsider, et qui restent donc toujours introuvables.
La meilleure défense restant l’attaque, face à l’accusation d’avoir accéléré la seconde vidéo pour faire croire que des séquences non violentes de la vidéo seraient en fait brutales, David Perrotin riposte en prétendant que Bruno Attal aurait affirmé que la totalité de la seconde vidéo de Loopsider aurait été accélérée. Or Bruno Attal n’a jamais tenu de tels propos, qui auraient peu de sens étant entendu que Loopsider avait au contraire intérêt que les quelques secondes où les coups sont portés à Zecler soient vues le plus longtemps possible par les lecteurs de cette vidéo.
Armes non saisies ?
Niant que Zecler aurait tenté de saisir la matraque télescopique d’un des policiers, David Perrotin prétend que Zecler l’aurait simplement « bloquée ». Ce mensonge est d’autant plus étonnant que les images de la vidéo de Loopsider (voir capture d’écran) témoignent très nettement d’une tentative d’arrachage, pendant plus de vingt secondes de la matraque télescopique d’un policier par Zecler, alors que ce policier n’avait porté aucun coup contre l’intéressé, avec cette arme qu’il venait de sortir pour faire face à la tentative d’intrusion au rez-de-chaussée de la dizaine de rappeurs arrivés en renfort du sous-sol.
Perrotin prétend par ailleurs que les rappeurs venant du sous-sol n’auraient pas tenté de dérober une arme du policier dos à la porte, sous prétexte que cette tentative de vol a lieu à gauche du ceinturon du policier alors que son arme de poing se trouve à droite. Perrotin fait-il donc mine d’ignorer qu’outre leur arme de catégorie B (pistolet), les policiers possèdent également plusieurs armes de catégorie D (matraque télescopique, bombe lacrymogène) au ceinturon, et qu’on voit bien que du matériel se trouve à gauche, là où a précisément lieu une tentative de vol, par un des rappeurs, sur le ceinturon de ce policier ?
Fermeture de la porte
Enfin, Perrotin s’obstine à maintenir l’idée que ce seraient les policiers qui auraient voulu fermer la porte des studios pour s’enfermer avec Zecler dans ses studios, alors que la totalité des premières minutes de la vidéo démontrent bien le contraire : Zecler fait tout pour refermer cette porte, et fini par s’engouffrer derrière pour la refermer avec tout le poids de son corps et en la poussant avec ses pieds.
Un David Perrotin qui semble donc bien aux abois, d’autant plus que d’autres révélations de Bruno Attal semblent attendues, à croire une nouvelle vidéo qu’il vient de mettre en ligne. Une saga qui paraît loin d’être finie et qui mérite donc qu’on y prête attention afin de terminer de comprendre, pour reprendre les termes de David Perrotin, « la mécanique de fabrication d’une fake news » qu’a employée Loopsider, « quitte à travestir totalement la réalité des faits ».