Jeudi 30 avril 2020, une vidéo diffusée sur le réseau social Snapchat montrait Éric Zemmour pris à partie en pleine rue, sous une pluie battante et chargé de deux sacs de courses, par un individu aux insultes particulièrement virulentes. Ce dernier, dans une autre vidéo diffusée un peu plus tard, se vantera même de lui avoir « craché dessus » hors champ, et justifiera son attaque envers Éric Zemmour en affirmant « c’est impossible de parler avec lui, il est super fort (…) à part l’insulter sa mère vous voulez faire quoi ? »
Valeurs Actuelles réagit
La première réaction est venue le soir même par Valeurs Actuelles qui a relayé ces vidéos, avant que Gilles-William Goldnadel ne donne un entretien à Boulevard Voltaire le vendredi 1er mai 2020, dans lequel il dénonce l’absence de réactions politiques et médiatiques face à cet évènement. Le lendemain, samedi 2 mai, Loïk Le Floch-Prigent s’étonnait lui aussi, dans une tribune publiée sur Causeur, de la lenteur des réactions d’indignation de la part des habituels défenseurs de la liberté d’expression, notamment dans la sphère médiatique.
La viralité de cette information reprise abondamment sur les réseaux sociaux a tout de même rapidement entraîné une vague de soutien à Éric Zemmour, dès le 1er mai. Ceux-ci sont venus de nombreuses personnalités de droite comme de gauche parmi lesquels Éric Ciotti, Gilbert Collard, Manuel Valls, Meyer Habib, Caroline Fourest ou encore Jean-Michel Aphatie, comme l’indique RT France, ainsi qu’Éric Naulleau, Marion Maréchal, Robert Ménard, Denis Olivennes ou Raphaël Enthoven, ainsi que le relate Valeurs Actuelles.
Claude Askolovitch sans empathie
Une indignation assez globalement partagée, donc, même de la part d’opposants à Éric Zemmour, à l’exception notable de Claude Askolovitch qui, dans un article publié sur Slate, met sur le même plan le polémiste et son agresseur, indiquant « ils sont une même barbarie et l’empathie m’est impossible ».
Face à la déferlante de réactions, Valeurs Actuelles nous apprend qu’Emmanuel Macron a téléphoné à Éric Zemmour le vendredi 1er mai dans la soirée pour lui apporter son soutien, information reprise également par Paris Match, mais qui n’a pas eu beaucoup d’écho dans les médias de grand chemin.
La presse de grand chemin relativise
Ce n’est qu’à la suite de l’annonce de l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris contre l’agresseur que l’information a commencé à circuler plus largement. Des articles du Monde, du Point et de 20 Minutes parus dans la soirée du 2 mai informent que la justice se saisit de cette affaire en ouvrant une enquête pour violence et menaces, indiquant les éléments factuels de l’agression, en prenant la peine de préciser qu’Éric Zemmour doit lui-même comparaître pour « injure publique à caractère racial » et « provocation publique à la haine raciale ». Une façon étrange de présenter les faits. Une manière de tenter subtilement d’atténuer la vague d’empathie que suscite cette atteinte à la liberté d’un journaliste ?