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Agressions sexuelles la nuit du nouvel an à Milan : retards à l’allumage…

17 janvier 2022

Temps de lecture : 7 minutes
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Agressions sexuelles la nuit du nouvel an à Milan : retards à l’allumage…

Temps de lecture : 7 minutes

La nuit de la Saint Sylvestre aurait dû être à Milan, comme ailleurs, une fête. Tel n’a pas été le cas pour plusieurs jeunes femmes qui ont été agressées sexuellement par plusieurs dizaines de jeunes hommes d’origine nord-africaine. Les rares médias français qui ont relaté ces événements l’ont non seulement fait tardivement. Ils ont supprimé les détails les plus gênants de leurs récits.

Des médias français 100% politiquement corrects

Dès le 1er jan­vi­er, le jour­nal ital­ien Il Gior­nale révélait sur son site l’agression d’une jeune femme lors de la nuit de la Saint Sylvestre, dans le cen­tre-ville de Milan, en Ital­ie du nord, par une trentaine d’étrangers :

« Lors du réveil­lon du Nou­v­el An, une jeune femme a été encer­clée et agressée par env­i­ron 30 étrangers, selon son témoignage, près du Palaz­zo Reale à Milan, dans le cen­tre, à quelques pas de la Piaz­za del Duomo ».

L’article fait égale­ment état égale­ment que « 10 rix­es ont été enreg­istrées hier près du cen­tre de Milan ». D’autres arti­cles pub­liés les jours suiv­ants par des médias ital­iens nous appre­naient que d’autres jeunes femmes ont été vic­times d’agressions sex­uelles cette nuit-là. En France, out­re les réseaux soci­aux, le site Fdes­ouche était bien isolé à relater rapi­de­ment cet événement.

Mais les révéla­tions faites au fil de ces pre­miers jours de jan­vi­er par les médias ital­iens ont ren­du dif­fi­cile l’occultation totale des faits.

Dix jours plus tard, une information filtrée par l’AFP

Quand à par­tir du 11 jan­vi­er, des médias français ont com­mencé à con­sacr­er des arti­cles à ces événe­ments, c’est à par­tir d’informations par­ti­c­ulière­ment édul­corées fournies par l’AFP.

Le Parisien titre ce jour-là sur « 18 hommes soupçon­nés d’agressions en réu­nion au nou­v­el an ». sex­uelles. (…) Le par­quet de Milan (…) a expliqué que neuf femmes ont été agressées sex­uelle­ment sur la place du Duo­mo lors des fes­tiv­ités de la Saint-Sylvestre. (…) La police milanaise a détail­lé l’identité des agresseurs pré­sumés : il s’agit de 18 hommes et ado­les­cents – ital­iens et étrangers – âgés de 15 à 21 ans ». En con­clu­sion, le jour­nal­iste recopie très cer­taine­ment les élé­ments de lan­gage de l’AFP : «  cette série d’agressions médi­atisées a relancé le débat sur les vio­lentes faites aux femmes en Italie. ». 

L’article que con­sacre Le Pro­grès à ce sujet est qua­si­ment iden­tique. À peine plus de dif­férences dans celui du Figaro.

Le quo­ti­di­en souligne égale­ment dans un arti­cle pub­lié le 11 jan­vi­er que « la police ital­i­enne a annon­cé mar­di avoir iden­ti­fié une ving­taine de jeunes hommes soupçon­nés d’avoir agressé sex­uelle­ment des jeunes femmes lors des fes­tiv­ités de la Saint-Sylvestre à Milan (Nord), par­mi lesquelles deux touristes alle­man­des (…) La police milanaise dans un com­mu­niqué, (a pré­cisé) qu’il s’agis­sait de 18 hommes et ado­les­cents âgés de 15 à 21 ans, Ital­iens et étrangers. L’article se con­clut sur « les inquié­tudes sur les vio­lences faites aux femmes en Ital­ie ».

Les faits décrits par plusieurs médias français ne peu­vent que sus­citer une indig­na­tion bien naturelle. Et l’on parvient à la con­clu­sion que, finale­ment, les Ital­iens ont encore des pro­grès à faire en matière de respect des femmes.

Des médias étrangers beaucoup moins timorés

Le réc­it fait par cer­tains médias étrangers donne une toute autre vision des événe­ments. Alors qu’initialement, il ne s’agissait essen­tielle­ment « que » d’une sor­dide agres­sion sex­uelle de deux jeunes touristes alle­man­des,  le site Ansa.It nous apprend le 8 jan­vi­er dans un arti­cle en ligne que ce sont désor­mais « au moins 5 cas de femmes  (qui ont été ) agressées sex­uelle­ment par des jeunes, qui ont agi “en meute ». Le jour­nal­iste pour­suit : « Des affaires qui rap­pel­lent ce qui s’est passé à Cologne en 2016, tou­jours lors des fêtes de fin d’année, lorsque des cen­taines de per­son­nes, agis­sant en petits groupes, ont abusé, jusqu’à les dépouiller, des dizaines de femmes ».

La com­para­i­son avec les har­cèle­ments mas­sifs de femmes à Cologne en 2016, totale­ment absente des médias français de grand chemin, nous met sur une autre piste que celle du machisme des Ital­iens du nord.

Nouveaux éléments d’Il Giornale

Le 14 jan­vi­er, Il Gior­nale apporte de nou­veaux élé­ments con­cer­nant les évène­ments qui ont eu lieu lors de la nuit du nou­v­el an à Milan : deux des jeunes femmes agressées auraient été sub­mergées par de 40 à 50 jeunes de 16 à 25 ans. Il ne s’agit donc pas d’un déra­page isolé mais d’une agres­sion collective.

On apprend égale­ment que « mal­gré l’intervention des amis des filles, le groupe de garçons a con­tin­ué à les moles­ter et à les tripot­er et, soudain, les deux jeunes filles ont été agressées par env­i­ron 40/50 garçons âgés de 16 à 25 ans, les touchant partout sur le corps, les pous­sant et les faisant pass­er d’un garçon à l’autre”, indique l’ordonnance du juge ».

Il ressort égale­ment des pre­miers élé­ments de l’enquête que « l’or­don­nance du juge d’in­struc­tion de Milan décrit avec des détails sanglants la sit­u­a­tion des jeunes vic­times qui, entre le 31 décem­bre et le 1er jan­vi­er, ont été la proie de la meute d’é­trangers qui ont semé la panique dans le cen­tre-ville, harce­lant et volant les filles qui se retrou­vent à pass­er ». Un jeune Egyp­tien aurait été arrêté pour cer­tains de ces faits.

La BBC confirme

Ces infor­ma­tions sont cor­roborées par la BBC. La chaine publique bri­tan­nique nous donne le 12 jan­vi­er des pré­ci­sions sur l’origine des auteurs des agres­sions de 9 jeunes femmes iden­ti­fiés par la police et la jus­tice. Il sont « soit étrangers soit d’origine maghrébine ». L’article évoque égale­ment les événe­ments de Cologne le 1er jan­vi­er 2016, au cours desquels près de 1 000 per­son­nes, dont de nom­breux Maghrébins, ont agressé des jeunes femmes alle­man­des. Des événe­ments qui ont longtemps fait l’objet d’un black-out médi­a­tique, comme l’OJIM a eu l’occasion de la souligner.

Le site d’information Ansa.It est encore plus pré­cis le 13 jan­vi­er : ceux « qui ont déclenché les agres­sions sex­uelles sur la Piaz­za Duo­mo le soir du Nou­v­el An con­tre six des neuf filles  » s’appellent Mah­moud Ibrahim et Abdal­lah Bouguedra.

La version tronquée des événements par l’AFP

Nous savons désor­mais à la lec­ture de médias étrangers que ces agres­sions sex­uelles ne sont pas une nou­velle man­i­fes­ta­tion du machisme ital­ien : de nom­breux indices ont été don­nés sur l’origine et la cul­ture des auteurs des faits. Nous savons désor­mais grâce à cer­tains médias étrangers que ces événe­ments ne sont pas un déra­page isolé, mais une agres­sion sex­uelle col­lec­tive, appelée dans d’autres con­trées le « tahar­rouch ».

L’Agence France Presse va-t-elle fournir de nou­velles infor­ma­tions aux médias français, afin de com­pléter celles ini­tiale­ment don­nées, main­tenant que les pré­ci­sions apportées per­me­t­tent de mieux car­ac­téris­er les faits ?

La forme de har­cèle­ment sex­uel pra­tiquée lors de la nuit du nou­v­el an à Milan par des groupes d’hommes n’est pas incon­nue de la soci­olo­gie des foules. Elle a été désigné par le terme de « tahar­rouch » dans les années 2000… en Égypte. Le pays d’origine de l’une des per­son­nes inter­pel­lées. Le jour­nal Marie Claire y a con­sacré un arti­cle dès l’année 2013.

La pra­tique du « tahar­rouch » a essaimé dans les pays arabes puis s’est dévelop­pée en Europe sous l’influence de l’immigration arabo-musul­mane. Si cer­tains pen­saient que les événe­ments de Cologne étaient der­rière nous, ils devront révis­er leur juge­ment, à la con­di­tion qu’ils aient d’autres sources d’informations que l’AFP. Pour les médias français, tout lien avec l’immigration est évidem­ment à exclure. Évidemment.

Voir aus­si : Cologne, chronique d’un men­songe rat­trapé par le réel

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