Qu’est-ce qu’un média ? Un organisme d’information papier, numérique, radiophonique, télévisuel etc. Et qui emploie quel type de collaborateurs ? Réponse, des journalistes. C’est nettement moins vrai avec la réforme des conditions d’attribution des aides à la presse qui entretient le flou entre communicants et journalistes.
Le cas Science et Vie
En 2020 le titre Science et Vie est vendu par Mondadori au groupe Reworld, connu pour avoir recours systématiquement à des « agences de contenus » pour éviter de salarier des journalistes, tout en bénéficiant des aides à la presse. Les salariés licenciés de Science et Vie avaient attiré l’attention du ministère de la culture sur ce point.
Reworld conforté
Le décret publié au JO du 23 décembre 2021 stipule que pour bénéficier du taux réduit de TVA de 2,1% et des tarifs postaux préférentiels il faudra disposer d’ ‘un contenu original composé d’informations ayant fait l’objet d’un traitement à caractère journalistique, notamment dans la recherche, la collecte, la vérification et la mise en forme de ces informations ». Mais – Dieu est dans les détails — « Ce traitement, qui peut être apporté par des agences de presse agréées, est réalisé par une équipe rédactionnelle, composée de journalistes professionnels au sens de l’article L.7111.3 du code du travail ».
Circulez bonnes gens, les agences de communication pourront employer par exemple un journaliste titulaire d’une carte de presse et trente soutiers payés au lance-pierres pour disposer du sésame. Des soutiers qui débiteront de l’info au kilomètre. Et les médias qui les emploient pourront bénéficier des aides indirectes à la presse. Les médias ont six mois pour mettre en place le « nouveau » système. Un bilan sera fait dans deux ans, autrement dit à la Saint Glinglin. La qualité de l’information n’est pas près de s’améliorer.
Voir aussi : Reworld Media, infographie