[Rediffusion – article publié initialement le 29/09/2017]
Si le montant des aides totales à la presse est évalué à plusieurs milliards, les aides indirectes à la presse facilement identifiables sont évaluées pour 2016 à plus de 1,3 milliards d’euros (source : SPIIL), un chiffre qui paraît très sous-estimé.
Ces aides sont essentiellement centrées sur le transport et les taxes, contribution de la poste, TVA super réduite, exonérations de taxes foncières, abattements des cotisations sociales et des impôts directs des journalistes, annonces judiciaires etc…
En plus de cette manne qui représente une véritable drogue (Louis Dreyfus, du groupe Le Monde, a employé le terme), les titres de la presse écrite généraliste reçoivent des aides directes à la suite d’un calcul tenant compte de leur diffusion, de leurs coûts et de certains indices financiers. Les dix premiers quotidiens bénéficiaires pour 2016 sont connus. Panorama :
Titre | Montant de l’aide directe 2016 en K€ |
---|---|
Aujourd’hui en France | 7770 |
Libération | 6499 |
Le Figaro | 6456 |
Le Monde | 5438 |
La Croix | 4400 |
Ouest-France | 4094 |
L’Humanité | 3590 |
Dépêche du Midi | 1650 |
Les Échos | 1643 |
Groupe Le Progrès | 1609 |
Source des chiffres : Ministère de la culture et de la communication
Suit immédiatement Le Parisien avec 1572 K€. Si l’on additionne les trois titres de Bernard Arnault (Aujourd’hui en France, Les Échos, Le Parisien), la première fortune de France touche près de 11 millions d’euros pour son activité d’éditeur. Dassault du groupe éponyme dépasse les six millions d’euros avec le seul Figaro. Le Monde des financiers Pigasse Niel et feu Bergé dépasse les cinq millions. Une manière de conforter les groupes financiers dans leur mouvement de concentration de la presse.
Si l’on examine le montant de l’aide directe par exemplaire vendu Libération se détache avec 0,23 € de subvention et L’Humanité bat des records avec 0,36 € de subvention, encore ce chiffre ne tient-il pas compte des aides répétées dont bénéficie le journal communiste comme l’étrange remise d’une créance sur l’État de plus de 4 millions d’euros en 2013.