Oh la belle boulette ! Théoriquement exclu, au même titre que Valeurs Actuelles et Rivarol, des aides à la presse sur décision de Fleur Pellerin, Minute révèle dans sa dernière édition la grosse erreur commise par la ministre.
En effet, d’après le décret publié le 6 novembre dernier, aucun titre ayant été condamné, dans les 5 ans, pour « incitation à la haine ou à la violence » ne peut être éligible aux aides à la presse. L’occasion pour le gouvernement d’étendre ses aides aux magazines tout en excluant la « presse qui pense mal ».
Sauf que… « Être ministre, c’est un métier. Être censeur aussi », note Minute. Pour l’hebdomadaire, les services de la ministre de la Culture, outre leur faible conception de la liberté d’expression, sont également « nuls en droit ».
L’article 9 du texte promulgué à toute hâte explique : « Aucune aide ne peut être versée aux publications : a) Dont le contenu a donné lieu à une condamnation du directeur de la publication devenue définitive au cours des cinq années précédant la demande d’aide, en application des articles 24 ou 24 bis de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. »
Oui mais voilà… « Le droit est complexe et la loi sur la presse l’est plus encore », ricane Minute avant de rappeler que, « si le directeur de publication de Minute a bien été condamné pour la couverture sur Christiane Taubira, il l’a été sur la base de l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881 et non sur celle des articles 24 ou 24 bis ! Or l’article 33 n’est pas cité dans le décret… Oups la boulette ! »
Voilà qui risque de faire grincer bien des dents au ministère, d’autant que le journal estime qu’il y a d’autres erreurs. « Le feuilleton de l’aide publique à « Minute » (et à nos confrères) ne fait que commencer… », conclut l’article. De quoi nous promettre de belles batailles juridiques.
Crédit photo : AcuaLitté via Flickr (cc)