Tout juste arrivé à la tête de SFR Media, Alain Weill veut affirmer son indépendance et son désir de réforme.
Face à la Société des journalistes de L’Express le 2 juin dernier, ce dernier a annoncé le départ du PDG de l’hebdomadaire, Marc Laufer, homme de la « restructuration et non du développement ». Dans Challenges, le groupe Altice de Patrick Drahi, désormais lié à NextRadioTV, a expliqué que « Marc Laufer, à la demande d’Alain Weill, pilotera les actifs presse dans SFR Média pour assurer le développement des activités presse au sein du grand projet de convergence au sein de SFR ». Lorsque sa mission sera terminée, il reprendra ses projets entrepreneuriaux « comme il en avait convenu avec Patrick Drahi ».
Christophe Barbier conservera quant à lui ses fonctions à la tête de L’Express, mais Weill, fondateur et patron de NextRadioTV, exige qu’il abandonne désormais ses interventions récurrentes sur i>Télé pour rejoindre la chaîne de son groupe, BFMTV.
Par ailleurs, Alain Weill a affirmé qu’il ne croyait plus à l’avenir du papier, qui représente pourtant toujours la plus grosse part des revenus, et qu’il espérait faire basculer L’Express dans le tout-numérique d’ici janvier 2017. Questionné par Challenges, celui-ci a fait machine arrière. « Je n’ai jamais annoncé que j’envisageais d’arrêter le papier à L’Express », a‑t-il corrigé.
Cependant, tout laisse à penser que son intervention catégorique devant la SDJ a fortement déplu au sein du groupe Altice, brusqué par cette décision unilatérale. Prenant de vitesse sa hiérarchie, Alain Weill souhaite ainsi marquer son autorité au sein du groupe. Bientôt, il lancera un comité de réflexion concernant l’avenir de L’Express et son nouveau positionnement stratégique, alors même que la nouvelle formule de l’hebdomadaire date de seulement 3 mois.
Voir aussi
- Infographies : NextRadioTV / Patrick Drahi
- Portraits : Christophe Barbier / Patrick Drahi