C’est un article du Monde de début septembre 2023 qui nous l’apprend. Depuis fin août de la même année, une loi du Parlement algérien interdit aux binationaux d’être actionnaires d’un média.
Une loi plus libérale début 2023
En Algérie, les militaires au pouvoir quasi depuis l’indépendance pratiquent la politique d’un pas en avant, un demi pas en arrière, un pas de côté et on recommence. Les entreprises privées sont encouragées puis fustigées ou contrôlées. L’enseignement et la langue au quotidien naviguent entre arabe, français, de plus en plus l’anglais, et de plus en plus également vers un mélange local très éloigné du français ou de l’arabe classiques.
Pour les médias algériens, le nouveau président Tebboune, élu fin 2019, avait promis de lever un peu les contrôles. Depuis le printemps 2023 l’autorisation préalable pour la création d’un média de la presse écrite ou électronique était supprimée et remplacée par une simple déclaration. Un peu dans la lignée de la loi française de 1981. Pour la radio et la télévision, l’autorisation restait maintenue.
Serrage de vis à l’été 2023
Une hirondelle — même algérienne — ne fait pas le printemps. Fin août 2023 la loi était complétée et réservait aux seuls nationaux la possibilité d’être actionnaires d’un média. Il semblerait que seule l’opposition islamiste du Parlement se soit opposée à la loi, peut-être sous l’influence de binationaux des pays du Golfe. Mais la loi va surtout peser – comme le souligne le quotidien du soir – sur les binationaux franco-algériens.
Rien de choquant sur le fond. L’Algérie est un pays indépendant qui protège sa souveraineté, y compris sur le plan de l’information. On pourrait parfaitement imaginer une loi en France qui irait dans le même sens à l’exception des binationaux originaires d’un pays de l’Union européenne, simple mesure de protection des intérêts français et européens.