Plusieurs représentants de la CDU/CSU appellent ces jours-ci à un durcissement des mesures contre la soi-disant haine sur Internet. Pour beaucoup, il semble s’agir avant tout de ne pas se faire attaquer trop durement par des citoyens critiques sur les réseaux sociaux.
La CDU en tête
Christoph de Vries, député au Bundestag (n.d.t. : équivalent de notre Assemblée Nationale) et expert des questions de politique intérieure de la CDU/CSU, a déclaré :
« Dans notre pays, il existe un droit fondamental à la liberté d’expression, mais pas celui aux insultes anonymes ».
Il rejoint ainsi son camarade de parti, l’ancien président du Bundestag Wolfgang Schäuble, qui exige la publication des identités réelles sur Internet. Une mesure, qui, étant donné le climat socio-politique actuel du pays, pourrait avoir des conséquences désastreuses, en particulier pour de nombreux conservateurs.
Le « discours de haine », terminologie à la mode en politique, sert depuis quelques années à l’État et à une partie de la société civile en Allemagne, à punir tout ce qui n’est pas encore réprimé par les lois contre l’incitation à la haine, les insultes et les critiques diffamatoires…
Le nouveau gouvernement lutte contre la droite
Dans son contrat de coalition, le gouvernement fédéral récemment élu accorde une attention particulière à la lutte contre les « discours de haine » et les discriminations présumées. Si ce contrat reste imprécis à bien des égards, il est clair que la nouvelle initiative contre la haine sur Internet et ailleurs donne le feu vert à plus de financements et de subventions pour la lutte contre la droite. « L’extrémisme de droite est actuellement la plus grande menace pour notre démocratie », peut-on lire. Le terrorisme islamiste et les violences d’extrême gauche faisant désormais partie du quotidien en République fédérale, on peut trouver cette affirmation quelque peu osée.
Une fondation de gauche relaie
La Fondation Amadeu Antonio (AAS) d’Anetta Kahane, ancienne employée des services de renseignement de la RDA, n’est cependant pas entièrement satisfaite des objectifs de la coalition en ce qui concerne le « numérique ». Probablement parce que, selon les faiseurs d’opinion de gauche, les restrictions de la liberté qui y sont formulées ne sont pas encore assez sévères.
La nébuleuse anti-droite flaire l’argent
…Ici, la Fondation Amadeu Antonio semble flairer de nouveaux emplois et sources de revenus. Son portail d’information, Belltower News, soutiendrait en tout cas la création d’une « Agence fédérale pour l’éducation numérique »…
Les romantiques de la réglementation trouvent normal que l’accord de coalition parle de « protéger les droits de l’homme à l’ère numérique » et de « droits de l’homme numériques » (sic ! ).
Et quand il s’agit du sujet fétiche de la société civile, les militants anti-droite, subventionnés par l’État, commencent à baver en prévision des rentrées d’argent frais. Le projet d’une « loi de promotion de la démocratie » distincte pour un « renforcement contraignant et à long terme de la société civile » et le financement de projets à long terme « pour la démocratie et la société civile », réveille l’espoir de la fondation de ne jamais avoir à se trouver comme tout le monde sur le marché du travail…
L’obligation d’utiliser l’identité réelle nuit aux détracteurs de l’État de gauche
…Les « rambos » du clavier qui ne sont courageux que dans l’anonymat n’ont en fait besoin d’aucune protection particulière. Tant que des instruments comme la loi sur les réseaux resteront un outil de la gauche pour diriger le débat, et que des organisations telles que la Fondation Amadeu Antonio pourront utiliser toutes les informations à leur disposition afin de mettre au pilori numérique quiconque étiqueté par elles comme « de droite », toute contrainte de leur fournir des informations personnelles pourrait avoir des conséquences fatales pour les personnes visées.
Ceux qui pensent que cela ne concernerait que les véritables extrémistes devraient regarder de plus près l’idéologie qui sous-tend la “Cancel Culture”, culture de l’effacement ou de l’annulation. L’obligation de clarté des identités est valable pour une démocratie qui fonctionne et garantit à tous la liberté d’expression. Cependant pour l’Allemagne d’aujourd’hui, elle signifierait surtout un nouveau décalage du déséquilibre politique au détriment des détracteurs de l’État de gauche dans lequel existent, paraît-il, plusieurs couleurs politiques.
Source : Junge Freiheit, 09/12/2021. Traduction : AC