Les adeptes du calendrier grégorien supposaient, à tort, que nous étions au mois de juin. La partie qui se prétend la plus progressiste du monde, s’est entre-temps enveloppée d’un drapeau arc-en-ciel collectif et célèbre le soi-disant « mois de la fierté/pride month » avec toutes sortes de festivités et d’activités. La partie « queer » de la scène LGBTQ célèbre sa fierté de ne pas être hétérosexuelle, ce qui ne peut être compris que comme un besoin insistant de s’exhiber et de communiquer lorsque l’on n’a rien d’autre à dire.
Plus c’est invraisemblable, mieux c’est
Étant donné que, dans le cadre de la politique mondiale de la diversité et de l’identité, l’appartenance à une minorité sexuelle représente depuis peu une qualification supérieure pour chaque poste de direction, certains ressentent le besoin de proclamer ce qu’ils perçoivent comme une discrimination aussi haut et fort que possible — plus c’est invraisemblable, mieux c’est. Des entreprises se joignent de manière démonstrative à l’engagement en faveur de la solidarité et de la tolérance, peignant leurs logos d’entreprise aux couleurs de l’arc-en-ciel, arborant le drapeau arc-en-ciel à leur siège social ou sur les tenues des athlètes, confiant leurs campagnes publicitaires à des « ambassadeurs de marque », qui, dans les années 1990 auraient été rejetés, étant trop gros ou trop laids mais qui, maintenant, marquent la « diversité ».
Calvin Klein félicite tous les hommes enceints (sic) sur des affiches pour la fête des mères, des écoles exhortent les enfants à organiser des semaines de campagne de tolérance et les « femmes » trans expliquent aux femmes « bio », sur tous les canaux de médias, pourquoi les seins poilus sont désormais un signe de féminité. Ce qui a commencé avec le Christopher Street Day comme une journée d’action pour le mouvement lesbien et gay, est devenu ensuite la semaine de la « Pride/fierté » pour finir en « mois de la fierté/pride month ». Nous n’allons pas tarder à entrer dans la décennie arc-en-ciel. N’y sommes-nous pas déjà, en fait ?
Der kleine Calvin sucht seine Zielgruppe. Gruß aus der Damenumkleide zum ‘#Diversityday pic.twitter.com/zI9N7RB2Qx
— Birgit Kelle (@Birgit_Kelle) May 31, 2022
Attaque frontale contre les faux reportages
En synchronisation parfaite avec le début du Rainbow Festival /Festival arc-en-ciel annuel, cinq auteurs, invités du quotidien Die Welt, ont lancé une attaque frontale surprenante contre les reportages de plus en plus faussés des formats de télévision du service public, qui déforment constamment les faits biologiques sur la dualité et la transsexualité. L’article dénonce la sexualisation envahissante, l’endoctrinement, la « mise en scène du journalisme » et une idéologie transgenre « queer » qui nie les faits scientifiques et attise même un battage médiatique trans. Des centaines de scientifiques et de médecins soutiennent l’appel.
Les critiques sont dures, justifiées et étayées par un vaste dossier d’exemples que les parents en particulier devraient prendre à cœur, car il s’agit principalement des formats de diffusion pour la jeunesse des chaînes nationales ARD/ZDF funk, présents sur les réseaux sociaux d’Instagram, Youtube, TikTok et Facebook avec de nombreux profils destinés aux enfants et adolescents.
À eux seuls, les titres des articles cités par les scientifiques en disent long : « Kai, qui a donné naissance à son enfant en tant qu’homme trans », « Au milieu des cannibales » ou « Je bois du sang humain », « Cruising : la liberté par le sexe avec des inconnus », « La monogamie, frein au plaisir », « 5 conseils pour la masturbation ». Allant de « Qu’est-ce que ça fait d’être une prostituée ? » à « Qu’est-ce que ça fait de faire du porno ? », l’éventail des variations sexuelles est librement disponible en mots, vidéos et images.
Remettre en question du phénomène trans est de droite et réactionnaire
Alors que les radiodiffuseurs de service public ont répondu à l’attaque des scientifiques par un silence glacial, le lobby « queer », après une courte période de choc, a riposté avec une méthode éprouvée : les experts de renom ont été attaqués personnellement, leur réputation torpillée, car après tout, critiquer les trans et refuser l’idéologie LGBTQ est de droite et réactionnaire. Même le nouveau commissaire aux questions « queer » du gouvernement fédéral se sent obligé de qualifier toute critique des formats en question, de « discours de haine ». Quiconque parlant d’une simple classification duale des sexes est catalogué comme « quasi-créationniste ».
Le hashtag #HaltDieFresseSpringerPresse (« Ferme ta gueule », n.d.t.) n’a pas fait long feu sur Twitter. La maison d’édition Springer n’a résisté à la pression du lobby que deux jours pitoyables. Son PDG Mathias Döpfner s’est mis à plat ventre dans une contribution publique (voir notre article précédent, encadré infra) face à un activisme qui ne se bat pas à coups d’arguments mais d’agressivité. Döpfner critique les auteurs invités par son journal, leur supposant même des propos qu’ils n’ont pas tenus, pour ensuite se distancer verbalement d’eux. Il y a une certaine dose d’humour dans sa suggestion que des experts renommés, qui travaillent avec des enfants trans depuis des années, n’auraient en fait aucune idée en la matière, alors qu’il fait découler sa qualification personnelle quant au sujet, de la citation de films hollywoodiens.
Voir aussi : Allemagne : comment le Groupe Springer cède à la pression du lobby queer
La sensibilité des personnes LGBTQ « blessée »
La critique de Döpfner, qui peut également être comprise comme un avertissement aux propres employés du groupe Springer, est on ne peut plus banale : le contenu de l’article aurait blessé les sentiments des personnes LGBTQ. Cependant, si éviter des débordements émotionnels chez les lecteurs et téléspectateurs doit désormais décider de la ligne éditoriale d’un journal, autant tirer le rideau tout de suite. Il est presque tragique de voir l’héritage d’un courageux Axel Springer, rempart pour la liberté et la diversité d’opinion, enterré dans un cercueil aux couleurs de l’arc-en-ciel. De plus, si le groupe cédait aux réactions agressives et aux menaces de boycott du lobby LGBTQ, cela créerait un dangereux précédent pour l’ensemble de l’industrie des médias…
Les plaintes concernant les programmes affluent déjà — impossible de laisser couler. Trop de téléspectateurs sont depuis longtemps fortement agacés par les halètements sexistes des modérateurs de nombreuses émissions. La réticence à payer la redevance pour la télévision est devenu par ailleurs un sport national depuis longtemps. Les cris agressifs ne portent plus. Si la critique de genre est soi-disant « de droite », nous sommes depuis longtemps une nation de réactionnaires. Et pour paraphraser Wowereit, le maire homosexuel de Berlin : Ce serait une bonne chose.
Source : Junge Freiheit, 11/06/2022. Traduction : AC