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Selon le ministre de l’Intérieur allemand, Apple et Google devraient « virer » Telegram

27 janvier 2022

Temps de lecture : 3 minutes
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Selon le ministre de l’Intérieur allemand, Apple et Google devraient « virer » Telegram

Temps de lecture : 3 minutes

La messagerie cryptée Telegram gagne du terrain, avec plus de 500 millions d’utilisateurs mensuels début 2022. La campagne du gouvernement allemand contre Telegram intervient alors que l’application gagne en popularité dans le pays. Les données publiées par l’institut de statistiques Statista montrent qu’entre 2018 et 2021, le pourcentage d’allemands utilisateurs de messagerie qui utilisent régulièrement Telegram est passé de 7% à 15%.

Le SPD pour la suppression de Télegram

Le min­istre fédéral de l’In­térieur alle­mand, Nan­cy Faeser du SPD (par­ti social­iste, n.d.t.), a enjoint Apple et Google à retir­er Telegram de leurs bou­tiques d’ap­pli­ca­tions. Selon elle, tant que les plates-formes offriraient le ser­vice de mes­sagerie, elles seraient « aus­si une forme d’ac­céléra­teur de l’in­cendie que sont l’ex­trémisme de droite et les théories du com­plot », a‑t-elle critiqué.

Les deux entre­pris­es tech­nologiques auraient une respon­s­abil­ité sociale et ne devraient en aucun cas offrir d’e­space à « la haine et aux appels au meurtre ». L’ex­trémisme de droite serait actuelle­ment la plus grande men­ace pour la démoc­ra­tie allemande.

Le porte-parole de la poli­tique numérique du groupe par­lemen­taire AfD (droite pop­uliste, n.d.t.) au Bun­destag, Joana Cotar, a indiqué à Faeser les pays qui ont pris des mesures con­tre Telegram dans le passé. Il s’ag­it de la Russie, de la Chine, de l’I­ran, de la Biélorussie et de l’In­donésie. “Qu’est-ce que cela dit sur vous ?”, a écrit Madame Cotar au min­istre de l’In­térieur sur Twitter.

Le parti socialiste lui-même utilise Telegram

Madame Faeser avait déjà évo­qué la semaine dernière un éventuel arrêt de Telegram en « dernier recours » car, selon elle, l’État devrait pou­voir agir en cas d’in­frac­tions pénales.

Par le passé, le SPD lui-même avait fait référence à plusieurs repris­es au ser­vice de mes­sagerie, sur lequel il a un pro­fil, l’ap­pli­ca­tion ayant servi par ailleurs aux soci­aux-démoc­rates de partager des nou­velles sur les négo­ci­a­tions de coali­tion. 

Bombardement de demandes pour faire supprimer des « contenus criminels »

L’Of­fice fédéral de la police crim­inelle (BKA) a lais­sé entrevoir qu’il inon­derait le ser­vice de mes­sagerie Telegram de deman­des de sup­pres­sion et de deman­des de don­nées afin de faire pres­sion sur le réseau social. Ce, en rai­son d’un manque de volon­té de coopér­er dans l’ac­tion con­tre les con­tenus crim­inels, rap­porte le quo­ti­di­en Die Welt. Il y a eu à ce sujet une réu­nion de fonc­tion­naires à huis clos au sein de la com­mis­sion de l’in­térieur du Bundestag.

Telegram ne répondrait que rarement aux deman­des con­cer­nant les con­tenus d’ex­trême droite. Néan­moins, le BKA voudrait trans­met­tre désor­mais chaque inci­dent à la plate-forme à l’avenir afin de ren­dre plus claire l’é­ten­due des con­tenus poten­tielle­ment crim­inels qui y seraient envoyés. L’ob­jec­tif des enquê­teurs serait, en col­lab­o­ra­tion avec les autorités poli­cières fédérales et des Län­der, de tra­vailler avec Telegram, a déclaré une porte-parole inter­rogée par le jour­nal. Les approches exis­tantes devraient être intensifiées.

Poli­tiques et autorités dis­cu­tent depuis plusieurs semaines d’éventuelles actions con­tre le réseau social ; Telegram, en dépit de la loi, ne sig­nalerait qu’à peine le con­tenu pénale­ment per­ti­nent au BKA. Selon les autorités, le ser­vice de mes­sagerie serait par­ti­c­ulière­ment util­isé par le mou­ve­ment des coro­nascep­tiques. La plate-forme servi­rait à mobilis­er et radicaliser.

Source : Junge Frei­heit, 26/01/2022. Tra­duc­tion : AC

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