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Allemagne : “pas assez de rédacteurs en chef issus de l’immigration”

19 mai 2020

Temps de lecture : 4 minutes
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Allemagne : “pas assez de rédacteurs en chef issus de l’immigration”

Temps de lecture : 4 minutes

Nous avons déjà parlé du Bondy blog, financé entre autres par le propriétaire de Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière, et fer de lance du remplacement progressif mais inéluctable des Européens dans le monde du journalisme par des professionnels issus de l’immigration extra-européenne. En 2016, Gilles Kepel avait signalé l’emprise des Frères musulmans sur le Bondy blog, une organisation qui accueille volontiers les décodeurs du Monde via son responsable de l’époque Samuel Laurent. Nous reproduisons un article du 12 mai 2020 de l’hebdomadaire conservateur allemand Junge Freiheit qui nous apprend que des efforts dans le même sens sont poursuivis outre-Rhin.

Berlin. Selon les “Les nou­veaux acteurs dans le monde des médias alle­mands” il n’y aurait pas, dans les rédac­tions des grands organes de presse et de médias alle­mands, suff­isam­ment de jour­nal­istes ayant des racines étrangères. Dans un sondage, com­prenant 122 des médias ayant la plus grande audi­ence, il ressor­ti­rait que 6% seule­ment des rédac­teurs en chef seraient issus de l’im­mi­gra­tion, ce que déplore cet organ­isme dans une dépêche de lun­di. Selon les infor­ma­tions don­nées par “Les nou­veaux acteurs dans le monde des médias”, Chris­tine Horz, de l’U­ni­ver­sité tech­nique de Cologne, spé­cial­iste de la com­mu­ni­ca­tion, les aurait con­seil­lés dans le cadre de cette étude.

Sur 126 des rédac­teurs en chef con­tac­tés – dans le cadre des 122 médias ciblés – 90 auraient répon­du, dont huit issus de l’im­mi­gra­tion. Mais de l’im­mi­gra­tion européenne seule­ment : l’Autriche, le Lux­em­bourg, le Dane­mark, l’Ir­lande, l’I­tal­ie, la Roumanie et la Grèce étant les pays d’o­rig­ine de ces jour­nal­istes. Les pays dont sont issus les plus grands groupes de migrants en Alle­magne, la Turquie, la Russie et la Pologne, n’é­tant pas représen­tés, tou­jours selon cette étude.

Une homogénéité étonnante”

Par ailleurs, il n’y aurait aucun rédac­teur en chef noir (“gens de couleur”). Les rédacteurs/rédactrices en chef issu(e)s de l’im­mi­gra­tion, appar­tiendraient à des groupes d’im­mi­grés non perçus comme “étrangers” par l’opin­ion publique. Ain­si, les rédac­teurs en chef des médias alle­mands représen­teraient une société “d’une homogénéité éton­nante” pour un pays qui se voudrait depuis deux décen­nies, un pays d’im­mi­gra­tion. “Par con­tre, les minorités vis­i­bles sont exclues.”

En même temps, l’or­gan­i­sa­tion regrette que pra­tique­ment tous les médias alle­mands n’aient aucune con­nais­sance des orig­ines des rédac­teurs, ne sachant pas lesquels seraient “issus de l’im­mi­gra­tion ou pos­séderaient des critères de diver­sité sim­i­laires”. Ain­si, ils ignor­eraient com­bi­en leurs rédac­tions sont homogènes ou au con­traire, rich­es en diversité.

La direc­trice générale de l’or­gan­isme, Kon­stan­ti­na Vas­sil­iou-Enz, sonne l’alarme :

Beau­coup de médias alle­mands risquent de per­dre le sens des réal­ités en Alle­magne. Dans de nom­breuses grandes villes, la majorité des enfants sco­lar­isés sont issus de l’im­mi­gra­tion.” La spé­cial­iste des médias Chris­tine Horz (cf plus haut, uni­ver­sité de Cologne) con­sid­ère que « les chaînes publiques sont dans l’oblig­a­tion de représen­ter la mix­ité sociale » et de « se faire enfin les précurseurs dans la con­cep­tion de straté­gies de la diver­sité durables.”.

Nouveaux groupes ciblés

Tou­jours selon “Les nou­veaux acteurs dans le monde des médias alle­mands”, les “com­mu­nautés d’im­mi­grés”, représen­tant un pub­lic poten­tiel, seraient de nou­veaux groupes à cibler. La “diver­sité dans les pro­grammes ou les pub­li­ca­tions per­met d’aug­menter sa portée ou son tirage et fait de vous un employeur poten­tiel pour les immigrés.”

Cette organ­i­sa­tion est une asso­ci­a­tion qui se com­prend comme “représen­tant des intérêts des pro­fes­sion­nels des médias ayant une his­toire de migra­tion” et défend “un reportage équili­bré” qui “donne une image adéquate du pays d’im­mi­gra­tion qu’est l’Allemagne.”

Par­mi les mem­bres du con­seil d’ad­min­is­tra­tion de l’as­so­ci­a­tion on compte, entre autres, la jour­nal­iste Fer­da Ata­man, d’o­rig­ine turque ain­si que Fer­dos Foru­das­tan, ancien porte-parole de Joachim Gauck, ancien prési­dent de la Fédéra­tion alle­mande (Bun­de­spräsi­dent). Par con­tre, tous les jour­nal­istes ayant “une his­toire d’im­mi­gra­tion” ne sont pas les bien­venus dans cette association.

Les nou­veaux acteurs dans le monde des médias alle­mands” avaient déjà fait par­ler d’eux comme gar­di­ens de la langue alle­mande, voulant impos­er aux jour­nal­istes un cer­tain vocab­u­laire à utilis­er dans leurs arti­cles ou reportages. Au lieu de “vague de réfugiés” : “migra­tion”, au lieu de “deman­deurs d’asile” : “deman­deurs de pro­tec­tion”. Et pour les per­son­nes issues de familles immi­grées, le terme “cul­ture diver­si­fiée” était recommandé.

Mer­ci à A.C. pour la traduction

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