Nous avons déjà parlé du Bondy blog, financé entre autres par le propriétaire de Fimalac, Marc Ladreit de Lacharrière, et fer de lance du remplacement progressif mais inéluctable des Européens dans le monde du journalisme par des professionnels issus de l’immigration extra-européenne. En 2016, Gilles Kepel avait signalé l’emprise des Frères musulmans sur le Bondy blog, une organisation qui accueille volontiers les décodeurs du Monde via son responsable de l’époque Samuel Laurent. Nous reproduisons un article du 12 mai 2020 de l’hebdomadaire conservateur allemand Junge Freiheit qui nous apprend que des efforts dans le même sens sont poursuivis outre-Rhin.
Berlin. Selon les “Les nouveaux acteurs dans le monde des médias allemands” il n’y aurait pas, dans les rédactions des grands organes de presse et de médias allemands, suffisamment de journalistes ayant des racines étrangères. Dans un sondage, comprenant 122 des médias ayant la plus grande audience, il ressortirait que 6% seulement des rédacteurs en chef seraient issus de l’immigration, ce que déplore cet organisme dans une dépêche de lundi. Selon les informations données par “Les nouveaux acteurs dans le monde des médias”, Christine Horz, de l’Université technique de Cologne, spécialiste de la communication, les aurait conseillés dans le cadre de cette étude.
Sur 126 des rédacteurs en chef contactés – dans le cadre des 122 médias ciblés – 90 auraient répondu, dont huit issus de l’immigration. Mais de l’immigration européenne seulement : l’Autriche, le Luxembourg, le Danemark, l’Irlande, l’Italie, la Roumanie et la Grèce étant les pays d’origine de ces journalistes. Les pays dont sont issus les plus grands groupes de migrants en Allemagne, la Turquie, la Russie et la Pologne, n’étant pas représentés, toujours selon cette étude.
“Une homogénéité étonnante”
Par ailleurs, il n’y aurait aucun rédacteur en chef noir (“gens de couleur”). Les rédacteurs/rédactrices en chef issu(e)s de l’immigration, appartiendraient à des groupes d’immigrés non perçus comme “étrangers” par l’opinion publique. Ainsi, les rédacteurs en chef des médias allemands représenteraient une société “d’une homogénéité étonnante” pour un pays qui se voudrait depuis deux décennies, un pays d’immigration. “Par contre, les minorités visibles sont exclues.”
En même temps, l’organisation regrette que pratiquement tous les médias allemands n’aient aucune connaissance des origines des rédacteurs, ne sachant pas lesquels seraient “issus de l’immigration ou posséderaient des critères de diversité similaires”. Ainsi, ils ignoreraient combien leurs rédactions sont homogènes ou au contraire, riches en diversité.
La directrice générale de l’organisme, Konstantina Vassiliou-Enz, sonne l’alarme :
“Beaucoup de médias allemands risquent de perdre le sens des réalités en Allemagne. Dans de nombreuses grandes villes, la majorité des enfants scolarisés sont issus de l’immigration.” La spécialiste des médias Christine Horz (cf plus haut, université de Cologne) considère que « les chaînes publiques sont dans l’obligation de représenter la mixité sociale » et de « se faire enfin les précurseurs dans la conception de stratégies de la diversité durables.”.
Nouveaux groupes ciblés
Toujours selon “Les nouveaux acteurs dans le monde des médias allemands”, les “communautés d’immigrés”, représentant un public potentiel, seraient de nouveaux groupes à cibler. La “diversité dans les programmes ou les publications permet d’augmenter sa portée ou son tirage et fait de vous un employeur potentiel pour les immigrés.”
Cette organisation est une association qui se comprend comme “représentant des intérêts des professionnels des médias ayant une histoire de migration” et défend “un reportage équilibré” qui “donne une image adéquate du pays d’immigration qu’est l’Allemagne.”
Parmi les membres du conseil d’administration de l’association on compte, entre autres, la journaliste Ferda Ataman, d’origine turque ainsi que Ferdos Forudastan, ancien porte-parole de Joachim Gauck, ancien président de la Fédération allemande (Bundespräsident). Par contre, tous les journalistes ayant “une histoire d’immigration” ne sont pas les bienvenus dans cette association.
“Les nouveaux acteurs dans le monde des médias allemands” avaient déjà fait parler d’eux comme gardiens de la langue allemande, voulant imposer aux journalistes un certain vocabulaire à utiliser dans leurs articles ou reportages. Au lieu de “vague de réfugiés” : “migration”, au lieu de “demandeurs d’asile” : “demandeurs de protection”. Et pour les personnes issues de familles immigrées, le terme “culture diversifiée” était recommandé.
Merci à A.C. pour la traduction