Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
<span class="dquo">«</span> Alliance pour les faits », une nouvelle arme pour verrouiller l’information ?

13 février 2025

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | « Alliance pour les faits », une nouvelle arme pour verrouiller l’information ?

« Alliance pour les faits », une nouvelle arme pour verrouiller l’information ?

Temps de lecture : 3 minutes

Les médias centraux semblent de plus en plus affolés par la multiplication, et souvent le succès, des médias alternatifs qui rejettent le « politiquement correct ».

Face à ce phénomène qui séduit un public croissant, lassé de la déconnexion de plus en plus criante d’une partie des « élites médiatiques » vis à vis des préoccupations et des réalités vécues par la population, leur stratégie est le dénigrement et la volonté d’assimiler la « réinformation » à une « désinformation », peu sérieuse, manipulatrice, quand elle ne serait pas « complotiste ». D’où la multiplication des prétendus « fact checkers », régulièrement démasqués pour ce qu’ils sont le plus souvent : des policiers idéologiques chargés de maintenir à toutes forces le traitement de l’information dans le cadre d’un certain conformisme.

Alliance, ma belle alliance

C’est dans ce con­texte que l’on apprend la créa­tion par des médias du ser­vice pub­lic français asso­ciés à d’autres con­frères européens et inter­na­tionaux d’une « Alliance pour les faits » (Pub­lic Ser­vice Medias — Alliance for facts). Inau­gurée le 10 févri­er lors du « Som­met pour l’ac­tion sur l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle », l’initiative est portée par Radio France, France Télévi­sions, France Médias Monde, l’INA, TV5Monde (bref, qua­si tous les parangons du « médi­a­tique­ment cor­rect » hexag­o­nal) ain­si que Sveriges Radio en Suède, LRT en Litu­anie, RTVE en Espagne et Radio-Cana­da.

Un réseau pour la censure ?

Cette nou­velle « alliance » sera con­sti­tuée d’un réseau mon­di­al d’experts en OSINT (ren­seigne­ment d’o­rig­ine sources ouvertes) et de jour­nal­istes spé­cial­isés en inves­ti­ga­tion numérique. Bref, des nou­veaux « fact check­ers » mais cette fois au niveau international !

Le réseau est soutenu par le Comité News de l’U­nion européenne de radio-télévi­sion (UER), insti­tu­tion créée en 1950 et qui fut notam­ment présidée par la grande croisée anti « mâles blancs » Del­phine Ernotte. Encore une garantie d’indépendance et d’ouverture au plu­ral­isme politique…

« Ce réseau facilit­era la coopéra­tion, le partage des bonnes pra­tiques et des out­ils utiles à tous (y com­pris ceux basés sur l’IA) ain­si que la mutu­al­i­sa­tion des ressources afin de ren­forcer la capac­ité des médias de ser­vice pub­lic à enquêter sur les réseaux soci­aux et l’é­cosys­tème numérique » peut-on lire dans le com­mu­niqué annonçant le lance­ment de ce nou­v­el (et énième !) organe de sur­veil­lance. « L’Alliance pour les faits » a par ailleurs déjà pub­lié son pre­mier rap­port sur l’IA et le jour­nal­isme (disponible en ligne). Nous y reviendrons.

On pour­ra légitime­ment s’interroger sur l’utilité et la per­ti­nence de la créa­tion de ce nou­v­el organe de con­trôle à l’heure où les révéla­tions liées aux finance­ments généreuse­ment octroyés par l’agence améri­caine USAID devraient plutôt pouss­er les médias insti­tu­tion­nels à bal­ay­er devant leur porte avant de s’ériger en gar­di­ens de la « vérité » et de « l’indépendance », se per­me­t­tant de dis­tribuer les bons et les mau­vais points aux jour­nal­istes et lanceurs d’alerte véri­ta­ble­ment libres.

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés