Le grand duché de Luxembourg, son président de la commission européenne, le rougeaud (et parfois titubant) Jean-Claude Juncker, ses banques, ses rues très propres, ses banques, la France et l’Allemagne toutes proches, ses banques, son dialecte et j’allais oublier ses banques. Ce sont ces attraits et un climat réputé ensoleillé et agréable en hiver qui ont sans doute poussé les différentes sociétés européennes (les activités américaines sont maintenant séparées) de Patrick Drahi à se loger au Luxembourg
Les charmes du grand duché et les autres
Prenez Altice France SA, voilà un nom qui sent bon le terroir, la campagne. Mais non, Altice France qui contrôle SFR et le groupe de médias Next Radio est une société luxembourgeoise tout comme Altice Technical Services France. Altice Teads qui pilote la publicité en ligne, profite également des plages de sable fin du Luxembourg.
Mais attention ! Ne parlez pas de montage fiscal sophistiqué ! Toutes les sociétés du groupe ne sont pas incorporées au Luxembourg. Par exemple la holding financière Altice N.V se trouve à Amsterdam (ses vélos, ses coffee shops, son doux climat fiscal) et Altice Management France (AMF) qui gère les cadres dirigeants du groupe se trouve à Genève (son lac, son jet d’eau, ses… vous complétez).
Un peu de liquide dans les pylônes
Un pylône dans le jargon télécoms c’est une installation grande ou petite qui accueille les antennes des opérateurs. Altice en possède un peu plus de dix mille en France et presque trois mille au Portugal. Les pylônes français sont vendus à une nouvelle société SFR Tower Co possédée à 50.1% par Altice et à 49.9% par le fonds américain KKR. Astuce, SFR peut toujours dire « je suis propriétaire de mes pylônes » puisque majoritaire et en même temps récupérer du cash. Opération un peu différente au Portugal (le groupe semble se désengager un peu du pays) où les pylônes sont vendus à une nouvelle société Tower Portugal (TOP, ça a de la gueule) dont l’actionnaire principal est cette fois une association entre Morgan Stanley et le fonds Horizon Equity qui en prend 75%, le solde de 25% restant chez Altice. Au total 2.5 milliards d’euros qui viennent renforcer la trésorerie d’un groupe qui en a cruellement besoin.