Vous connaissez le proverbe : vous devez dix mille euros à votre banquier, vous ne dormez plus. Vous lui devez dix millions, c’est lui qui ne dort plus. Et si vous lui devez 50 ou 60 milliards comme le groupe de Patrick Drahi ?
Faisons les comptes
C’est Challenges du 29 novembre 2023 qui fait le point. Altice France presque 24 milliards de dettes, Altice International (Portugal, Israël) un peu moins de 9 milliards, Altice États-Unis 25 milliards, total un petit 58 milliards d’euros. Quand tout va bien, vos banquiers vous sollicitent pour de nouveaux prêts, quand ça va moins bien, ils rechignent tout d’un coup.
De mauvaises nouvelles
Comme disait Jacques Chirac, « les emmerdes, ça vole en escadrille ». Parmi les avions de l’escadrille, la trahison du bras droit de Drahi Armando Pereira, soupçonné d’avoir confondu la caisse de la maison et la sienne, la remontée des taux depuis 18 mois et enfin de moindres performances de SFR par rapport à ses concurrents. Un air de déjà vu comme en 2017.
Et maintenant que vais-je faire ?
Comme Gilbert Bécaud, Patrick Drahi se pose la question. Et il y répond contraint et forcé. Il va vendre de petits bouts de son empire et peut-être de plus gros s’il y est obligé. Parmi les bouts de taille moyenne (pour lui) la vente de centres de données pour 530M€ à la banque Morgan Stanley est actée, une estimation plutôt dans le bas de la fourchette initiale.
Ce ne sera pas suffisant, les marchés attendent encore au moins deux milliards et demis de cessions. Tout reste ouvert, vendre certains actifs à l’international comme les activités au Portugal ? Les liens de Patrick Drahi avec Israël laissent mal envisager l’abandon des actifs dans ce pays. Céder un morceau de SFR ou des activités américaines serait un crève-cœur. Reste l’empire médias autour de BFMTV qui marche bien mais qui reste un joli moyen d’influence. Que de mauvaises solutions mais qui pourraient rassurer les banquiers et faciliter leur sommeil au moment des fêtes.
Voir aussi : Patrick Drahi, infographie