Pourtant peu prompte à hausser le ton à l’encontre de gouvernements appartenant au camp du Bien, l’ONG Amnesty International n’a eu d’autre choix que de prendre position sur les violents heurts entre les forces de l’ordre et les manifestants contre la réforme des retraites en France.
Des centaines d’arrestations arbitraires
Le 23 mars, à l’issue d’une journée de manifestations à Paris et en province, l’ONG a publié une vidéo sur son compte Twitter, peu tendre avec le pouvoir macronien. Y sont évoquées des centaines d’arrestations arbitraires, une pratique pour le moins douteuse en « démocratie ».
French authorities must ensure the safety of protesters and refrain from using unnecessary or excessive force. #ProtectTheProtest ✊ pic.twitter.com/TM2psTziq2
— Amnesty International (@amnesty) March 23, 2023
Amnesty International fait ici référence à des affaires qui semblent bien avoir eu lieu. D’ailleurs, Libération s’en est fait l’écho, tandis que le Syndicat national de la magistrature a dénoncé une « utilisation dévoyée de la garde à vue ».
L’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social
Notre communiqué de presse 👇https://t.co/aQSciFgKO7 pic.twitter.com/0ZwCZmkRDg
— SMagistrature (@SMagistrature) March 20, 2023
Usage excessif et non nécessaire de la violence
Dans sa vidéo, l’ONG de défense des droits de l’homme s’adresse directement aux autorités françaises et leur demande de stopper les violences disproportionnées et de garantir la sécurité des manifestants.
Cette demande est faite, éléments à l’appui : Amnesty International montre en effet un montage de ces images ayant circulé ces derniers jours sur les canaux Telegram et autres comptes Twitter. Des images qui rappellent celles des Gilets Jaunes, dont l’ONG avait aussi dû admettre qu’ils avaient fait l’objet d’une répression violente.
#manif23mars pic.twitter.com/QcMmss8aA3
— Laurent Ozon (@LaurentOzon) March 23, 2023
Macron ridiculisé à l’international
La publication d’Amnesty frise le million de vues et montre des scènes qui, si elles s’étaient déroulées dans un pays dont le gouvernement se situe du mauvais côté du manche, auraient immédiatement déclenché une campagne internationale de condamnation des violences et d’appels à la démission.
Emmanuel Macron fait bien l’objet d’articles tout sauf élogieux à son égard, notamment dans la presse britannique, qui rappelle l’aspect autoritaire de l’emploi du 49.3 et le chaos auquel il semble avoir laissé place. Sans même évoquer l’annulation de la visite du Charles III à Versailles… La presse d’outre-Manche se déchaîne contre le locataire de l’Élysée.
Un pouvoir pas inquiété pour autant…
Ce que les amis mondialistes du président français lui reprochent, c’est son manque d’habileté politique ayant conduit la France au bord du chaos. Les méthodes de répression semblent ici un sujet secondaire, et leur condamnation est un exercice soumis plus que tous les autres au deux poids deux mesures.
Quand la BRAV‑M dérape au cours d’une interpellation : « Je peux te dire qu’on en a cassé, des coudes et des gueules »
« Le Monde » s’est procuré un enregistrement sonore qui jette une lumière crue sur le comportement de plusieurs policiers. https://t.co/yDH2znoCIm
— Le Monde (@lemondefr) March 24, 2023
Imaginons un seul instant que de telles scènes aient lieu dans la Hongrie de Viktor Orbán, un pays qu’Amnesty International ne manque jamais de condamner. Le Premier ministre hongrois serait alors accusé d’opérer à un retour « des heures les plus sombres de l’histoire », et il serait vilipendé par toutes les officines mondialistes et la presse internationale de grand chemin. Emmanuel Macron n’a en revanche lui pas de souci à se faire sur ce terrain.
Lire notre dossier en quatre parties sur Amnesty International : première partie | deuxième partie | troisième partie | quatrième partie.