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Anthony Fauci, ex champion des super-virus et menteur, craint pour son matricule

16 juin 2021

Temps de lecture : 8 minutes
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Anthony Fauci, ex champion des super-virus et menteur, craint pour son matricule

Temps de lecture : 8 minutes

Anthony Fauci, super-vedette scientifique, anti Trump, star mondiale de la galaxie libérale libertaire, vient de se faire prendre en flagrant délit de fake news, les doigts tout poisseux juste sortis du pot de confiture du mensonge. Récit.

Fauci sauveur de l’Amérique

L’humanité fut assail­lie en décem­bre 2019 par une ter­ri­ble pandémie, et nous avons fail­li tous mourir. Fort heureuse­ment les autorités san­i­taires améri­caines réa­girent magis­trale­ment con­tre le virus SARS-CoV­‑2, en dépit de l’incompétence de Don­ald Trump. De plus avaient-elles égale­ment lut­té effi­cace­ment con­tre les bobards com­plo­tistes pro­mus par un prési­dent attardé et ses par­ti­sans. Fort heureuse­ment encore, grâce à une légitime cen­sure, la pop­u­la­tion se rangea au bon sens des experts, faisant preuve d’une dis­ci­pline patri­o­tique exem­plaire. Mieux encore, grâce à sa sagac­ité, l’Amérique est désor­mais en vérité prête à affron­ter les futures vagues de ce virus naturel — nous dis­ons bien naturel ! —, accom­pa­g­nées de myr­i­ades de variants.

Mer­ci au Doc­teur Antho­ny Fau­ci, 80 ans, directeur de l’Institut nation­al des mal­adies infec­tieuses (NIAID), qui a répan­du quo­ti­di­en­nement la bonne parole sur tous les médias depuis un an et demi, se partageant d’ailleurs le tra­vail avec son vieil ami le Gou­verneur de New York, Andrew Cuomo.

Mer­ci donc à Antho­ny Fau­ci et Andrew Cuo­mo, mod­ernes De Niro et Paci­no, cham­pi­ons des médias qui ont su pren­dre en tenaille le nigaud Don­ald Trump qui n’avait rien com­pris à la scé­nar­i­sa­tion de la pandémie. Le naïf voulait faire pay­er la Chine parce que celle-ci aurait malen­con­treuse­ment lais­sé échap­per un SARS de 2e généra­tion, manip­ulé. Dieu mer­ci, la com­mu­nauté inter­na­tionale peut désor­mais réor­gan­is­er la bioé­conomie mon­di­ale, le dépérisse­ment des peu­ples et états, afin d’assurer une meilleure dis­tri­b­u­tion des richess­es, autrement dit un meilleur retour sur investisse­ment de l’übercapitalisme.

Also sprach die Wahrheit (par­don, ain­si par­lait la Prav­da!), coa­les­cence de l’État pro­fond, des médias, des über­cap­i­tal­istes. C’était hier, presque avant-hier.

La surprise de juin 2021

De façon sur­prenante après cinq années de dis­ci­pline de fer, les grands médias (bévue ou cal­cul, nous l’ignorons aujourd’hui), font éclater la Prav­da offi­cielle, et appor­tent de l’eau (pour ne pas dire un fleuve) au moulin des grands per­dants de l’élection de 2020 : les par­ti­sans du « drain the Swamp » (drain­ons le marécage wash­ing­tonien), ou sim­ple­ment ceux qui n’avaient pas encore voulu croire en l’existence dudit swamp..

Entre mai et juin 2021, ont en effet sur­gi les arti­cles de Van­i­ty Fair, du Wall Street Jour­nal, et d’autres qui, assis sur la dif­fu­sion de plusieurs mil­liers de cour­riels entre le Dr Fau­ci et ses parte­naires nationaux et inter­na­tionaux obtenus par CNN, le Wash­ing­ton Post, puis Buz­zFeed, pro­jet­tent une tout autre his­toire. Celle de la panique des bureau­crates, Fau­ci en tête, qui seront ter­ror­isés à l’idée qu’un Tch­er­nobyl biologique se déroule sous leurs yeux, et qui fer­ont tout pour con­stru­ire et inven­ter une autre his­toire à l’intention du pub­lic, en met­tant tous leurs alliés à con­tri­bu­tion, car toute sor­tie offi­cielle du dogme du-virus-naturel-qui-ne-provient-pas‑d’un-laboratoire-chinois ouvri­rait une boite de pan­dore tant diplo­ma­tique que bureaucratique.

Quand le coup ne vient pas des Trumpistes

L’article de Van­i­ty Fair entre dans les anticham­bres du cas­tel Fau­ci. Il est remar­quable­ment doc­u­men­té, ce qui est éton­nant de la part d’un organe si pro­fondé­ment hos­tile à Trump ou aux répub­li­cains. De même les mil­liers de pages de cour­riels désor­mais publiques ont été obtenues, sou­vent certes caviardées, au titre de la loi sur la lib­erté de l’information par trois médias « hos­tiles » : CNN, le Wash­ing­ton Post, Buz­zFeed. Quant au Wall Street Jour­nal, proche des archéo-répub­li­cains, il s’est focal­isé sur les argu­ments en faveur de l’explication du virus manip­ulé en lab­o­ra­toire, au moment où un rap­port com­man­dité par le Départe­ment d’État (sous Mike Pom­peo) vient d’être ren­du par le Lawrence Liv­er­more Lab­o­ra­to­ry, qui con­firme la plau­si­bil­ité de la thèse. Recom­man­da­tion est faite au min­istère d’investiguer plus avant. D’autant que le Wall Street Jour­nal, dans un autre arti­cle, révélait que 3 sci­en­tifiques de l’Institut de virolo­gie de Wuhan avaient été hos­pi­tal­isés en novem­bre 2019. Ils présen­taient les symp­tômes ana­logues à ceux de la COVID.

De son côté, Face­book ne va plus cen­sur­er l’affirmation selon laque­lle le virus de la COVID est le résul­tat d’une manip­u­la­tion humaine. Ce qui, d’une cer­taine façon porte atteinte à la crédi­bil­ité (encore une fois?) du jour­nal médi­cal The Lancet. Ce jour­nal avait en effet gravé la Prav­da dans le mar­bre, le 19 févri­er 2020, en pub­liant une tri­bune signée par vingt-sept sci­en­tifiques, pro­mou­vant la thèse de l’origine naturelle du virus, et dénonçant le com­plo­tisme de toute autre thèse.

Voir notre arti­cle sur les change­ments de pied des médias de grand chemin sur l’origine du virus https://www.ojim.fr/verite-du-jour-verite-du-lendemain/

Potentialisation fonctionnelle du virus : quand la star redevient bureaucrate

Voici quelques ques­tions en ce moment débattues, qui irri­tent pro­fondé­ment le doc­teur Fau­ci, star des médias :

Y a‑t-il eu, oui ou non, une trahi­son d’Obama par la bureau­cratie ? Oba­ma avait sus­pendu en 2014 tout finance­ment pub­lic de recherche por­tant sur la poten­tial­i­sa­tion de super-virus (« gain of func­tion »), autrement dit sur la mod­i­fi­ca­tion géné­tique de virus naturels pour les ren­dre con­sid­érable­ment plus con­tagieux et nocifs. Cette recherche pro­po­sait d’utiliser —en lab­o­ra­toire— les­dits super-virus afin de dévelop­per des vac­cins. Ce que beau­coup de sci­en­tifiques con­sid­éraient comme très dan­gereux. Or, il sem­ble que cette recherche ait été sous-traitée à Wuhan par Fau­ci, cham­pi­on tenace de cette tech­nolo­gie. De plus, dans les pre­miers mois de la non-admin­is­tra­tion Trump, le lob­by du « gain of func­tion » obte­nait la restau­ra­tion du finance­ment de ces recherch­es aux États-Unis.

Y‑a-t-il eu une fuite d’un virus financé par la bureau­cratie améri­caine, que n’auraient pas su gér­er les équipes chi­nois­es? C’est la thèse du séna­teur John Kennedy (aucun rap­port avec JFK) et du séna­teur Rand Paul. Kennedy sem­ble dénon­cer l’incompétence ou la naïveté de Fau­ci vis-à-vis de ses amis chi­nois. Ce qui com­plète une analyse sim­i­laire du séna­teur Rand Paul, lui-même médecin et sur­vivant de la Covid, qui a sou­vent mal­mené Fau­ci en com­mis­sion par­lemen­taire, au point de recevoir des men­aces de mort.

Quand le bureau­crate devient scénariste

Il n’est donc pas éton­nant que la bureau­cratie san­i­taire, Fau­ci en tête, ait tout fait pour étouf­fer dans l’œuf toute curiosité quant à l’origine du virus, usant de deux leviers majeurs, The Lancet (voir plus haut) et Face­book, afin de créer un effet d’entrainement sur les rouages de l’État pro­fond, puis de déclencher la cen­sure de toute opin­ion dis­si­dente. Ce qui peut pos­er un grave prob­lème à Face­book, selon le séna­teur Ted Cruz. Car Zucker­berg avait ini­tiale­ment approché Fau­ci pour met­tre en place des straté­gies com­munes (notam­ment pour com­mencer une base de don­nées), qui se sont ensuite traduites en cen­sure, jusqu’à l’abandon de celle sur le sujet Wuhan tant de la part du gou­verne­ment que de Face­book, ce qui implique une col­lu­sion directe de la plate­forme avec « l’administration Fau­ci ». Autrement dit Face­book prêterait le flanc à des recours col­lec­tifs qui pour­raient lui coûter très cher, la com­pag­nie n’ayant pas servi ses action­naires et ses clients mais le pouvoir.

Quand le scénariste veut publier un livre

Fau­ci devait sor­tir en octo­bre un livre d’autosatisfaction avec le Nation­al Geo­graph­ic (chez Barnes and Nobles). Tra­vail­lant quar­ante-huit heures par jour, ter­ras­sant le drag­on covi­di­en, par­lant quo­ti­di­en­nement sur toutes les chaînes de télévi­sion (les bonnes), il a pu trou­ver le temps de rédi­ger son tes­ta­ment man­agér­i­al, tout comme son ami Cuo­mo.

Pas de chance ! Ama­zon et son édi­teur ont inter­rompu toute activ­ité de pré-markét­ing et de pré­com­man­des, du fait du remue-méninges en cours.

Fau­ci fera-t-il l’objet d’attaques sor­dides comme son ami Cuo­mo, jadis dieu et désor­mais démon, homme à fort poten­tiel prési­den­tiel qui pour­rait nuire à Kamala Har­ris? Fau­ci est nerveux, ain­si que ses amis, car les États-Unis étant ce qu’ils sont, un risque demeure pour lui-même comme pour le car­tel san­i­taire : celui, mon­u­men­tal, de procès au civ­il comme au pénal, lancés par les malades ou familles des vic­times. La foule de détails révélés dans les cour­riels, et l’apparente étroitesse d’une caste bureau­cra­tique comme de sa star, qui sem­blait de sur­croit faire allégeance à une puis­sance étrangère au plus fort de la crise, pour ensuite se soumet­tre au lob­by phar­ma­ceu­tique, pour­raient faire la for­tune des avocats.

Qu’on se ras­sure, Fau­ci a trou­vé la for­mule qui fera taire ses adver­saires : atta­quer Fau­ci c’est atta­quer la sci­ence, c’est atta­quer la vérité. Infail­li­bil­ité pontificale?

Drain the swamp

Que l’on aime Fau­ci ou non, que l’on haïsse Trump ou non, il est dif­fi­cile aujourd’hui, à la lec­ture des cour­riels comme des arti­cles préc­ités, de nier l’existence du marécage améri­cain. Trump lui avait déclaré la guerre, et le Swamp/Marécage l’a mis K.O. debout sur un nou­veau ter­rain de jeu : le san­i­taire. Il n’en reste pas moins que ces échanges et arti­cles nous démon­trent la force des lob­bies san­i­taires, publics ou privés, ain­si que leur affec­tion incon­di­tion­nelle à l’égard de la Chine, cham­pi­onne du soft-power.

Alors, qui prof­it­era de l’opération? À suivre…

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