AOL ou bien Yahoo! : une histoire tumultueuse, qui vérifie que les sociétés, comme les hommes, sont faillibles et parfois mortelles.
AOL : de Quantum à Time
C’est en 1985 que l’à peine diplômé Steve Case crée une société appelée Quantum, qui sera renommée American On Line en 1991, puis plus tard AOL. C’est le début des cotations stratosphériques sur le Nasdaq, la société rachète le navigateur Netscape en 1998 et surtout réalise une méga fusion avec Time Warner en 2001. Le mariage échoue et la valeur d’AOL est divisée par dix passant de plus de 200 milliards de dollars à 20 milliards. Time Warner met fin à l’aventure en 2009. Quelques années plus tard l’opérateur téléphonique Verizon rachète la société pour un maigre 4,4 milliards de dollars.
AOL, les rêves envolés de Monsieur Yang
Non ce n’est pas le monsieur Yang du Lotus Bleu d’Hergé, mais Jerry Yang qui crée Yahoo! (une marque bien trouvée) en 1994 après ses études à Stanford. C’est l’époque bénie des nouvelles entreprises internet, Yahoo! fait son marché, intègre Rocketmail (qui deviendra le Yahoo! Mail) et Geocities. En octobre 2000 l’action vaut 120 dollars, un an plus tard seulement 8 dollars, la bulle internet vient d’exploser. Mais Yang rebondit et en juin 2008 Microsoft fait une offre de rachat à 44 milliards de dollars… qui est refusée. Trois ans plus tard de simples accords techniques seront signés entre les deux sociétés. Yahoo! ne fait plus de bonds et est racheté par Verizon pour 4,8 milliards de dollars.
Et maintenant, que vais-je faire ? chante Verizon. Je brade, et au printemps 2021, je vends les deux en paquet cadeau Yahoo! + AOL à un fonds d’investissement américain pour 5 milliards de dollars. À leur apogée les deux sociétés valaient plus de 300 milliards.