Il y a peu, le géant américain des télécoms ATT avalait Time Warner pour la modique somme de 85 milliards de dollars. Mais d’autres opérations financières géantes sont en cours.
Comcast contre Disney, premier round
Comcast, peu connu en Europe, est une société américaine de Philadelphie et un des principaux câblo-opérateurs du pays, contrôlant entre autres NBC, Universal, Dreamworks, Buzzfeed et bien d’autres. Vous connaissez peut-être mal 21st Century Fox de Murdoch ? Ce groupe détient le studio de cinéma éponyme, les chaines National Geographic, FX, quasi 40% de Sky et 30% de la chaine de films à la demande Hulu. Rupert Murdoch qui organise sa succession souhaite vendre, tout en conservant Fox News la chaine conservatrice américaine.
Le premier intéressé fut Disney avec une offre d’un peu plus de 50 milliards de dollars, la plus grande partie en actions. Comcast a fait ensuite une contre offre plus généreuse de 65 milliards de dollars, entièrement en numéraire.
Disney contre Comcast, deuxième round
Le 20 juin 2018 Disney surenchérit avec une proposition de plus de 70 milliards de dollars, moitié en cash, moitié en actions Disney. Et le groupe acheteur reprend une dette de 14 milliards de dollars de Fox. Rupert Murdoch qui a des liens anciens avec Disney soutient l’opération.
Contenants et contenus
Alors que Patrick Drahi a dû renoncer à son rêve de contenus et de contenants, de films, de vidéos, de textes passant par des tuyaux (câble, téléphone, fournisseurs d’accès) communs, les américains sont en train de le faire à marche forcée et à coups de milliards de dollars.
Netflix fait peur à tout le monde. Annonçant vouloir débourser près de 7 milliards de dollars en 2018 pour créer des contenus originaux, le fournisseur de films et de séries à la demande, a les moyens de répéter le succès de la série mondiale (en espagnol) Casa de papel.
Les européens sont très en retard dans la course. Les initiatives anglaises (alliance de la BBC, ITV, Channel Four) ou françaises comme Salto (TF1, M6, France Télévisions) avec leurs quelques dizaines de millions d’euros d’investissements semblent sous financées pour de réelles ambitions.