Le procès de Julian Assange devrait s’ouvrir dans les jours qui viennent en Grande-Bretagne. Assange y est poursuivi pour ne pas avoir respecté les conditions d’une liberté conditionnelle à la suite d’une plainte pour viol des autorités suédoises, plainte abandonnée en cours de route. Sur l’état de santé d’Assange, voir notre article ici. À son tour et dans un contexte assez semblable, Glenn Greenwald vient d’être inculpé à son tour au Brésil.
Un proche d’Edward Snowden
Glenn Greenwald, avocat américain vivant au Brésil depuis 2005, a contribué avec Edward Snowden à révéler en 2013 que les autorités américaines espionnaient non seulement leurs ennemis potentiels mais aussi leurs alliés et les citoyens américains eux-mêmes via la NSA et son programme PRISM avec le concours entre autres de Google, Facebook, Yahoo et Apple.
Fondateur du média The Intercept, il s’est fait un grand nombre d’ennemis en particulier aux États-Unis, dans les milieux de l’OTAN et les sphères d’influence qui leur sont rattachées. Edward Snowden de son côté – notons que son asile politique a été refusé par la France – s’est réfugié en Russie où il vit toujours début 2020.
Accusations de conspiration criminelle
Courant janvier 2020 les autorités brésiliennes ont inculpé Glenn Greenwald pour « cybercriminalité », pour avoir publié des documents qui ont fuité en particulier autour de l’affaire Lula, l’ex-président brésilien mis en examen, incarcéré puis libéré. Une accusation qui ressemble étrangement à celle d’ « espionnage » lancée contre Julian Assange par les autorités américaines et qui pourrait motiver l’extradition de ce dernier sans doute pour finir sa vie dans une prison outre-Atlantique.
L’étrange coïncidence entre l’ouverture du procès Assange et l’inculpation de Greenwald interroge. Le nouveau président brésilien ne cache pas son admiration pour les États-Unis et leur administration. En inquiétant Greenwald il fait d’une pierre trois coups : il fait plaisir à l’ami américain, il fait taire un opposant et surtout il intimide les journalistes brésiliens, ce qui était sans doute l’effet recherché.
Source : tribune d’Edward Snowden dans le Washington Post du 27 janvier 2020