Laurent Beccaria, fondateur des éditions des Arènes qui ont connu de beaux succès éditoriaux (Valérie Trierweiler, La Vie secrète des arbres de l’allemand Peter Wohlleben) est aussi l’inventeur avec Patrick de Saint-Exupery, des mooks en France, ces produits hybrides entre livres et revues. XXI a ouvert la voie (avec beaucoup d’imitateurs) Six Mois a suivi, tous deux avec succès.
Las, les revues faisaient société commune avec les éditions Rollin qui ont lancé le désastreux Ebdo auquel nous avons consacré un dossier que vous trouverez ici et dont la liquidation a entraîné une procédure de reprise des deux titres au tribunal de commerce de Paris.
Les prétendants
Partager le lit du défunt magazine dans la même société (les éditions Rollin) a entrainé le dépôt de bilan de Rollin qui restait propriétaire des deux mooks en bonne santé. Si personne ne voulait reprendre l’hebdomadaire, beaucoup s’agitaient autour des mooks : Nicolas Miguet, le groupe Le Monde, Thierry Mandon ancien directeur de publication de l’Ebdo, Editis, le groupe Hildegarde, le directeur du Seuil et peut-être d’autres.
Exit Thierry Mandon, bonjour Hugues Jallon
La gestion, disons aventureuse, du défunt hebdomadaire par Thierry Mandon peut-être bon secrétaire d’État sous François Hollande mais à l’expérience entrepreneuriale limitée n’a pas laissé de bons souvenirs aux salariés de Rollin. Deux projets de reprise demeuraient en lice : celui d’Hugues Jallon, PDG du Seuil associé à la Revue dessinée et celui de l’ancien ministre. Consultés les salariés (63 dont seulement 15 seront repris, 48 licenciements sans plan social de sécurité) ont voté à 80% pour le projet Jallon contre le projet Mandon (soutenu par Laurent Beccaria) alors même que ce dernier reprenait quelques personnes de plus.
Les nouveaux propriétaires s’engagent à mettre un million d’euros sur la table pour relancer les titres. Morale de l’histoire pour les investisseurs dans un média : ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier.