Nous ne sommes pas trop soucieux pour le train de vie d’Arnaud Lagardère, même en cette époque de coronavirus il devrait pouvoir manger à sa faim. Mais d’autres s’inquiètent sur son endettement : son banquier le Crédit Agricole, les autres actionnaires de son groupe et en priorité le fond américain Amber Capital, et qui sait les qataris premiers actionnaires ? Une bonne raison pour faire venir en renfort Nicolas Sarkozy à son conseil de surveillance. Quelques chiffres glanés auprès de La Lettre A du 12 mars 2020 dans un dossier d’où émane une obscure clarté.
La balance actif/passif
Pour une entreprise comme pour un particulier, sa situation financière s’évalue en mettant en regard l’actif et le passif. Les actifs : liquidités, parts de sociétés (les 7,33% du groupe Lagardère dans notre cas de figure), immobilier, œuvres d’art etc. Le passif : l’endettement privé ou public. Si le passif dépasse les actifs, danger : la banque (ou l’État) peut exiger un remboursement et saisir après une procédure judiciaire certains actifs : parts de société, appartements, terrains, maisons etc.
Arnaud vrai riche ou futur pauvre ?
Arnaud Lagardère possède 7,33% des actions de son groupe, ce qui lui permet de le contrôler via le système de la commandite. Suivant les évaluations, cette participation peut valoir de 120M€ (cours de bourse au 7 mars 2020) à plus de 150M€ si un acheteur veut obtenir le contrôle de la société.
LCM, la holding personnelle d’Arnaud Lagardère ne publie plus de comptes depuis 2009, mais quelques informations ont été données au Point du 15 janvier 2020 évaluant les dettes de LCM fin 2018 à 164M€, un quasi équilibre actif/passif à ce niveau.
Y a‑t-il des dettes cachées ?
Dans le domaine financier les dieux se cachent dans les détails. Ces 164M€ représentent la dette bancaire auprès du Crédit Agricole. Quid des dettes sociales, fiscales ou autres ? Nul ne le sait vraiment en-dehors de l’intéressé et peut-être de son banquier. Ces dettes pourraient représenter plusieurs dizaines de millions d’euros.
Grattant un peu, un archiviste consciencieux s’apercevra que Arnaud Lagardère a deux autres holdings personnelles qui elles non plus ne déposent pas leurs comptes et dont l’endettement (?) pourrait s’étager de zéro à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Un peu d’immobilier peut-être ?
Vous vous direz qu’à ce niveau de fortune on a un gentil parc immobilier. Oui da, une superbe propriété aux États-Unis achetée 20M$… à crédit en 2008 grâce à un prêt de BNP Paribas, prêt garanti …par caution personnelle de l’heureux propriétaire. Référez-vous au début de cet article. Vous avez compris qu’on tourne en rond. Il y a quelques actifs immobiliers en sus : un hôtel particulier dans la très chic Villa Montmorency à Paris, un domaine à Rambouillet, sans doute d’autres petites choses.
Au bout du bout, les actifs sont ils suffisants pour garantir le passif ? Seuls Arnaud, son banquier (?) et les dieux le savent. Amber Capital aimerait bien savoir, les qataris aussi, peut-être pourrons-nous le demander à Nicolas Sarkozy s’il est mis dans la confidence ?
NB : Monsieur Ramzi Khiroun, porte-parole du groupe Lagardère, a porté plainte contre Claude Chollet, directeur de la publication de l’Ojim pour « injures publiques ». Cette plainte n’influence en rien les articles que nous consacrons au groupe Lagardère, propriétaire de médias (Paris Match, JDD, Europe1). Voir notre article sur la plainte de M Ramzi Khiroun.