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Arnaud Lagardère, fin de partie ?

11 janvier 2021

Temps de lecture : 3 minutes
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Arnaud Lagardère, fin de partie ?

Temps de lecture : 3 minutes

Le feuilleton Lagardère n’en finit pas. Après avoir appelé à son secours Nicolas Sarkozy dans son Conseil de surveillance, fait rentrer Bernard Arnault dans sa holding personnelle, vu Vincent Bolloré devenir le premier actionnaire de sa société opérationnelle, Arnaud Lagardère sera-t-il dévoré en 2021 ? La réponse est : oui certainement, encore faut-il savoir à quelle sauce, quand et comment ?

Le père et le fils

On con­naît l’adage, la pre­mière généra­tion con­stru­it, la deux­ième développe, la troisième dilapi­de. Ce sera plus rapi­de pour le groupe Lagardère fondé par Jean-Luc Lagardère père et dilapidé par Arnaud Lagardère fils. Au hasard de caprices d’investissement dans le sport (un mil­liard d’euros de pertes), de div­i­den­des copieux, de change­ments éton­nants dans sa garde rap­prochée somptueuse­ment traitée, d’un man­age­ment par­ti­c­uli­er (euphémisme), plus la crise du Covid, la coupe déborde.

Les joyaux dispersés ?

Ce qui a sauvé le groupe Lagardère ces dernières années c’est – par­don­nez le franglais – le trav­el retail, autrement dit les bou­tiques hors tax­es d’aéroport à l’arrêt depuis le début de 2020 et qui ne sont pas à la veille de rou­vrir. Et aus­si le réseau de dis­tri­b­u­tion des Relay eux aus­si touchés par la crise. Les deux cumulés ont sans doute per­du autour de la moitié de leurs revenus en 2020. Restent de jolies pépites, Europe 1 en perdi­tion sur les pan­els d’audience demeure une mar­que forte, Paris Match et le JDD rivalisent de cou­ver­tures en faveur d’Emmanuel Macron, d’une manière qui fait par­fois sourire. Mais les deux titres sont de pre­mière valeur dans leur seg­ment et leur influ­ence poli­tique demeure. Et il y a Hachette qui va très bien.

Bernard et Vincent, brouille ou entente ?

Bernard (Arnault) et Vin­cent (Bol­loré) sont ou parais­sent se trou­ver dans des camps opposés. Vin­cent est le pre­mier action­naire de la société opéra­tionnelle sans aucun poste au con­seil d’administration. Bernard a sur­payé une place dans la hold­ing per­son­nelle du bel Arnaud Lagardère. On voit mal pourquoi ils se feraient la guerre, d’autant qu’ils n’ont pas appré­cié que Arnaud Lagardère se fasse réélire à la hus­sarde pour 4 ans à la tête de la société.

Gageons que les deux requins se partageront les beaux restes. « Vous me don­nez l’Espagne, je vous cède les nègres », écrivait Vic­tor Hugo dans Ruy Blas. En para­phras­ant, on pour­rait dire « Vous me don­nez Hachette, je vous cède les médias », dans la bouche de Bernard ou de Vin­cent. Les 465M€ du prêt garan­ti par l’État accordé au groupe en décem­bre 2020 don­neront un peu de temps pour déter­min­er si Arnaud Lagardère ter­min­era sur un fau­teuil hon­or­able, un petit strapon­tin ou avec un joli chèque pour jouer au golf à plein temps. Bon appétit Messieurs.

NB : Le porte-parole du groupe Lagardère, Mon­sieur Ramzy Khi­roun a porté plainte con­tre le directeur de la pub­li­ca­tion de l’Ojim pour « injures publiques ». Ce dif­férend n’influence en rien la rédac­tion des arti­cles que nous con­sacrons au groupe Lagardère et à ses médias. La prochaine audi­ence du procès aura lieu le 1er avril 2021, notre con­seil plaidera la nul­lité de la procédure.

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