Quand il n’est pas d’« extrême-droite » (où il a quasiment disparu), l’antisémitisme intéresse peu les médias et les instances « antiracistes ». Arte vient d’en faire à nouveau la démonstration en censurant un documentaire accusé de mettre trop en avant la haine anti-juive venue de la banlieue immigrée et de la gauche antisioniste.
« Un peuple élu et mis à part : l’antisémitisme en Europe », film documentaire produit et financé par Arte (et porté par le pôle allemand de la chaîne), avait pourtant été autorisé lorsqu’en avril 2015, la conférence des programmes du groupe, composée à parité de représentants français et allemands, avait validé le projet. Mais d’entrée, cette validation s’était heurtée à l’hostilité d’Arte France, estimant que ce contenu ne correspondait pas à la ligne éditoriale de la chaîne, rapporte Causeur.
Pour y remédier, les auteurs avaient même accepté de s’adjoindre comme coauteur Ahmad Mansour, un psychologue d’origine arabe israélienne exerçant depuis dix ans en Allemagne, personnalité reconnue outre-Rhin comme représentant un certain « islam des Lumières ». Or s’il a bel et bien accepté de participer au projet, c’est en tant que conseiller, et non coauteur, son emploi du temps ne lui permettant pas de s’investir d’avantage.
Pourtant, même l’arrivée de ce « commissaire politique » (et caution morale) n’aura pas suffit. Le directeur des programmes d’Arte France, Alain Le Diberder, a en effet décidé de ne pas diffuser ce documentaire de 90 minutes, écrit et réalisé par deux cinéastes allemands, Joachim Schroeder et Sophie Hafner. Le tout pour des raisons exclusivement idéologiques. Une affaire qui rappelle celle du meurtre de Sarah Halimi, retraitée juive assassinée par un islamiste juste avant les élections, dont le mobile antisémite avait été sciemment caché par les médias et les autorités.
Comme le note Causeur, « sur Arte, la dénonciation de l’antisémitisme se limite à parler du nazisme et à mettre en accusation toutes les déclinaisons de l’extrême droite, du FN à Geert Wilders ». Pour ce qui est de l’antisémitisme de la gauche antisioniste et des banlieues à forte population immigrée, pourtant le seul qui tue aujourd’hui, il faudra repasser. Et dire que ce sont les mêmes qui conspuent la collaboration…
Voir aussi : Arte, infographie