La France est un pays formidable. Un joueur de football franco-sénégalais peut y faire annuler un match car un arbitre a désigné un joueur noir par sa couleur de peau. Peu importe qu’il n’y eût peut-être aucune connotation raciste de la part de son auteur. Peu importe que le joueur de foot se soit répandu dans les réseaux sociaux en propos fort peu recommandables selon Fdesouche. Peu importe que dans le même temps, les « hommes blancs », désignés comme tels, soient en ligne de mire et stigmatisés comme nous le soulignions en juillet 2018. Dernier avatar du nouvel ordre diversitaire, le magazine américain Time vient de décerner le titre de « gardienne de l’année » à l’une de nos concitoyennes. Un vrai motif de satisfaction pour plusieurs médias de grand chemin.
Renaud Camus : et la fiction qui devient réalité
On peut faire beaucoup de reproches à l’écrivain Renaud Camus. Son péché originel d’avoir quitté le camp du bien pour rejoindre celui des opposants au « grand remplacement » et certains de ses tweets acerbes lui valent une opprobre quasi-généralisée, de la justice aux médias en passant par Amazon, qui a menacé récemment de ne plus distribuer son livre précité.
Mais il faut être de mauvaise foi pour ne pas lui reconnaitre un humour et une ironie grinçante, cela alors même qu’il fait l’objet de multiples procès pour son usage immodéré de la liberté d’expression.
Le 4 décembre, réagissant sur Twitter aux déclarations du président de la république qui venait d’annoncer vouloir changer des noms de rues pour illustrer l’apport de la diversité, il se livrait à un exercice d’anticipation en évoquant une statue en l’honneur d’Assa Traoré. La suite des événements allait nous apprendre qu’en plus d’être un bon écrivain, Renaud Camus a peut-être un don de voyance…
Un titre pour Assa Traore
La fiction décrite par Renaud Camus dans son Tweet n’a pas tardé à se réaliser partiellement.
BFMTV nous informe le 11 décembre qu’« Assa Traore (est) désignée parmi les gardiens de l’année par le Time (…). Un titre honorifique qui salue le courage des personnes qui se mettent en danger pour défendre les idéaux sacrés de la démocratie, selon le magazine qui a notamment choisi de mettre en lumière les mouvements contre les inégalités raciales à travers le monde et les violences policières. », nous informe sentencieusement la chaine d’information en continue.
Le Time est donc à l’unisson d’une partie des médias français qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire d’Assa Traoré une héroïne moderne, comme les couvertures collectées par Medhi Aifa en témoignent.
La réaction des médias : entre neutralité et bienveillance
À de rares exceptions près, les médias de grand chemin accueillent la distinction attribuée à Assa Traore avec bienveillance.
Le Parisien n’émet aucune réserve au fait que le « célèbre magazine américain (a) consacré (le traditionnel numéro de fin d’année) aux femmes et hommes qui ont fait l’actualité (et que) la sœur d’Adama Traoré (y) a droit à une place de choix ».
20 Minutes nous apprend que « Assa Traoré (est) « fière » d’être désignée « Guardian of the Year » du magazine américain « Time ».
La radio affiliée à l’État français France Info titre un article sur le sujet avec la réaction d’Assa Traoré : « C’est un honneur, le monde entier entend ce qu’on dénonce ». Ces articles permettent d’accroitre encore la notoriété de celle qui est souvent présentée comme l’égérie de la branche française du mouvement Black Lives Matter.
Et quelques remarques critiques
Les commentaires négatifs sont beaucoup plus rares. L’essayiste Paul Melun souligne dans les pages du Figaro le 11 novembre que « Les médias américains continuent de propager l’idée que la France est xénophobe ».
Aucun média de grand chemin n’a l’outrecuidance de rappeler à l’occasion de cette distinction que pour Assa Traoré, la défense des « idéaux sacrés de la démocratie » va de pair avec la volonté de clouer au pilori toute critique. Ainsi, de très nombreuses plaintes ont été déposées par le comité Adama qu’elle anime : contre Marine le Pen, Jean-Jacques Bourdin, Julien Odoul. Et l’on en oublie encore peut-être…
Lors des manifestations organisées en juin dans le cadre du mouvement black lives matter importé en France, le journaliste Nicolas Poincaré avait eu l’audace de rappeler sur RMC le CV de la famille Traoré, ce qui lui a valu une plainte déposée par le comité Adama.
Damien Rieu a sur Twitter le 11 décembre une « pensée ce soir à toutes les victimes du #GangTraoré qui doivent subir cette Une de la honte ». Il joint à son Tweet un rappel de certains faits d’armes totalement passés sous silence par les médias de grand chemin.
Lors de la matinale Week end du 7 juin sur CNews, l’éditorialiste Guillaume Bigot soulignait l’importation factice du mouvement black lives matters en France et le « racisme intouchable », qui se manifeste par une victimisation outrancière et une mise en accusation expéditive.
Jean Messiha donne sur Twitter et CNews le 11 décembre une appréciation lapidaire de la distinction attribuée à Assa Traoré toute personnelle :
« Désigner “gardienne de l’année 2020” #AssaTraore, passionaria d’une famille de délinquants multi-condamnés vomissant sa haine sur la France, fallait oser.
Pourquoi #Time n’a pas désigné #SamuelPaty “mauvais Blanc de l’année” tant qu’il y est ?
Ça serait cohérent… »@CNEWS pic.twitter.com/RNmdHFJ80e— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) December 12, 2020
Le Time et les trophées
Voir aussi le Time « gay friendly ».
Le Time aime décerner des trophées. C’est facile à faire et cela apporte autant de notoriété au journal qu’à ceux qui sont primés. En septembre 2020, le Time voyait en la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a endetté la ville de façon fulgurante, l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde. Elle était en bonne compagnie, avec trois fondateurs du mouvement black Lives Matter, nous apprenait Valeurs actuelles.
Il est utile de rappeler certains « hommes de l’année désignés » par le magazine américain : 1931 : Pierre Laval, 1938 : Adolf Hitler,1939 : Joseph Staline, 1957 : Nikita Khrouchtchev, 1979 : Ayatollah Khomeini.
Une précision utile, ce titre désigne celles et ceux qui ont « marqué le plus l’année écoulée, pour le meilleur ou pour le pire ». À chacun ses symboles, à chacun ses héros…
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