Grâce à Consortium News chacun peut suivre (en anglais) les audiences du procès Assange. Nous avons publié un résumé des six premières audiences que vous trouverez ici. Avec un décalage, la suite ci-dessous avec les résumés des audiences 7 à 12.
Jour 7, deux témoins : Ellsberg et Goetz
John Goetz, ancien journaliste du Spiegel a confirmé que Assange avait fait tout son possible pour supprimer les noms des informateurs révélés par WikiLeaks. Il a affirmé que c’était les journalistes du Guardian qui avaient révélés les mots de passe permettant de découvrir ces noms.
Dan Ellsberg connu pour ses Pentagone papers a insisté sur le fait qu’aucun informateur n’avait été blessé ni même menacé et que Assange n’avait pas divulgué leurs noms en premier. Le père d’Assange s’est ensuite adressé aux médias
Jour 8, la loi sur l’espionnage
Iraq body court (qui compte les morts en Irak) est présidé par le Professeur John Sloboda qui témoigne pour la défense. Il estime que les documents publiés par WikiLeaks ont été trop expurgés plutôt que pas assez. Le procureur a tenté de miner ce témoignage estimant que John Sloboda n’a pas d’expérience dans ce domaine.
Carey Shenkman avocat et expert de la loi sur l’espionnage explique que cette loi a été votée en 1917 dans un contexte de guerre mondiale. Il a confirmé que cette loi est en contradiction avec le premier amendement qui protège la liberté d’expression et qu’elle a toujours été utilisée pour des raisons politiques par les présidents, de Wilson à Nixon en passant par Roosevelt et maintenant par Trump.
Jour 9, le sort des informateurs toujours l’enjeu majeur
Le journaliste Nicky Hager, un néo-zélandais a écrit plusieurs livres sur la conduite des troupes néo-zélandaises en Afghanistan. Il a confirmé une fois de plus que WikiLeaks n’a publié les noms des informateurs qu’après que le Guardian ait révélé le mot de passe les protégeant.
Jennifer Robinson, avocat de la défense, relate une visite d’un membre du Congrès américain à Assange le 15 août 2017 à l’ambassade équatorienne à Londres. Cette parlementaire — Dana Rohrabacher — propose à Assange un accord gagnant/gagnant. Une sorte d’immunité contre le nom de sa source qui avait révélé les courriels du camp démocrate en 2016.
Le témoignage d’El Masri, enlevé et torturé par la CIA n’est pas recevable en direct. Il est lu par l’avocat Summers qui souligne que son histoire serait restée secrète sans Julian Assange.
Jour 10 Trump a exigé l’arrestation d’Assange
Christian Grothoff, professeur d’informatique à l’université de Berne, présente la chronologie des câbles non censurés du Département d’États qui sont au cœur de l’affaire. Le mot de passe a été publié le 25 août dans le livre des journalistes du Guradian, repris le 30 août par un site d’information et seulement ensuite par WikiLeaks le 2 septembre. Le procureur Smith l’a accusé de partialité pour avoir demandé au président Trump d’abandonner les poursuites contre Assange.
L’accusation reconnaît que WikiLeaks n’a pas été le premier à publier des câbles diplomatiques non censurés mais que cette publication a eu une plus grande portée. Un avocat de la défense a lu le témoignage de la journaliste Cassandra Fairbanks : elle témoigne que c’est Donald Trump qui a donné l’ordre d’arrêter Assange en avril 2019. Un proche du président lui a déclaré en octobre 2018 que les États-Unis voulaient faire enlever Assange pour l’extrader ensuite.
Jour 11, Assange est-il un simulateur ?
Le premier témoignage est médical, le professeur Michael Kopelman est professeur de neurologie au King’s College de Londres. Il a rendu visite 17 fois à Assange à la prison de haute sécurité de Bellmarsh. Son diagnostic : dépression sévère avec perte de sommeil, d’appétit et de poids. Risque élevé de suicide. Le procureur Lewis conteste la qualification de Kopelman disant qu’il ne travaille pas dans les prisons. Il suggère que Assange simule ou exagère ses symptômes lors des consultations. Il décrit un Assange enjoué, plaisantant et jouant au billard.
Jour 12, Assange est il autiste, risque-t-il de se suicider ?
Nouvelle séance médicale. Témoins le Dr Quinton Deeley, spécialiste de l’autisme et le professeur psychiatre Paul Mullen de l’université de Melbourne. Deeley a exposé les symptômes du syndrome d’Asperger dont souffre Assange, il parle de « rumination sur le suicide » si Assange devait être extradé. Le procureur Lewis nie sa qualification, souligne son manque d’expérience des prisons et décrit un Assange de bonne humeur et simulateur quand il le faut. Un autre psychiatre cité par le procureur parle simplement de « dépression modérée » et affirme qu’il est capable de « gérer le risque de son suicide ».
Le procureur démolit ensuite la thèse du risque de suicide en cas d’extradition. Il expose que la prison spéciale du Colorado dans laquelle Assange serait incarcéré bénéficie d’une bibliothèque, de périodiques, de 30 chaines de télévision, d’activités artistiques etc. À suivre.