Un atelier rassemblait le 16 octobre sous la présidence de Philippe Thureau-Dangin rédacteur en chef d’Ina Global cinq projets d’innovation journalistique dans des domaines très variés.
Le respectable Le Parisien bouscule la tradition en créant un département vidéo avec une équipe dédiée et un objectif ambitieux de dix millions de vidéos vues sur le mois de décembre 2014. Si le journal en ligne Hexagones paraît bien peu original et sans saveur il n’en est pas de même des trois autres projets.
Le plus décalé est certainement celui de Thomas Baumgartner cofondateur de Live Magazine et producteur à France Culture. Baumgartner veut réussir le pari de produire une « revue vivante » sans captation d’écran. Autrement dit un événement unique pour quelques centaines de spectateurs en direct. Pas de répétition de l’image, pas d’intermédiaires, Baumgartner réunit une sorte d’agora informationnelle moderne avec des comédiens, des journalistes et des performers. Une revue a déjà eu lieu avec succès une autre est prévue à la Gaîté Lyrique le 12 décembre. Avec l’ambition de multiplier les revues en 2015/2016 et de varier les lieux. Une réalisation fraiche, novatrice et qui a enthousiasmé l’Ojim.
Tout aussi intéressant la création d’Ullyces par deux jeunes entrepreneurs venus des milieux libertaires, Julien Cadot et Nicolas Prouillac. Ullyces rassemble 5 rédacteurs produisant des reportages et des vidéos de « temps long » souvent plus d’une heure, le contraire du format internet de 2 ou 3 minutes. Le tout en ligne vise le grand public avec des « histoires vraies » comme « au coin du feu ».
Lui aussi en dehors des clous de l’information continue Laurent Mauriac (ex Libération et Rue89) veut casser le rythme infernal de l’information à la seconde avec brief.me. Renouant avec une technologie délaissée, le mel, brief.me proposera à ses abonnés tous les jours à une heure fixe l’essentiel de l’actualité, une actualité triée et hiérarchisée pour ses lecteurs.
Les deux derniers projets fondent leur modèle économique sur l’abonnement mensuel, pour un coût moyen d’environ 5 ou 6€ par mois, des paris ambitieux mais qui ne paraissent pas déraisonnables et méritent manifestement d’être encouragés.