Diffusé dimanche soir, un reportage de M6 sur les attentats du 13 novembre montre des scènes assez crues, ce qui n’a pas été du goût de tout le monde.
C’est au détour d’un banal reportage sur le quotidien des pompiers qu’une équipe de la chaîne s’est retrouvée embarquée avec les secours jusqu’au restaurant La Belle Équipe, dans le 11ème arrondissement de Paris, où elle a pu filmer le carnage.
Des cadavres, des blessés, des personnes terrorisées… les images sont dures. S’étirant sur une dizaine de minutes, la séquence a fait réagir les réseaux sociaux, certains s’offusquant, d’autres la saluant.
Au ministère de l’Intérieur, on juge que « le reportage est violent et a été diffusé trop tôt ». « Les victimes n’étaient pas toutes identifiées et certaines familles étaient encore dans l’attente. Le document pouvait porter atteinte à la dignité des personnes. Il n’était pas opportun de le diffuser si tôt », a expliqué un porte-parole au Monde.
Mais pour Vincent Régnier, directeur des magazines d’information de M6, la « valeur informative » des images était trop grande pour retarder la diffusion. « Il y avait toutefois deux conditions : ne pas porter atteinte à l’enquête et à la dignité des personnes », a‑t-il estimé, ajoutant avoir soumis au préalable les images aux pompiers qui n’ont rien trouvé à redire.
Cependant, le ministère reste sur ses positions, et regrette également la diffusion d’un autre reportage, sur TF1, se réservant le droit de poursuivre les chaînes en justice. De son côté, le CSA n’a relevé « aucun manquement », la chaîne ayant flouté les visages des personnes. Un réexamen n’est toutefois pas exclu.
Malgré la polémique, Vincent Régnier assure qu’« en situation de guerre, ce document est un éclairage glaçant mais poignant de ce que Paris a vécu vendredi soir ».
Crédit photo : capture d’écran vidéo 66 Minutes