Mardi 14 juin, le directeur de la publication de Valeurs Actuelles ainsi qu’un journaliste ont été condamnés pour avoir publié des extraits d’un PV d’audition d’un témoin de l’enquête sur les attentats du 13 novembre.
Dans son numéro du 26 novembre 2015, l’hebdomadaire avait publié trois extraits d’un procès verbal qui expliquait comment Hasna Aïtboulahcen était venu récupérer son cousin Adbelhamid Abaaoud à Aubervilliers quatre jours seulement après les attaques terroristes.
Ces PV concernaient l’audition d’une amie d’Aïtboulahcen, une témoin clé du dossier qui était alors inconnue du grand public. Elle s’est, par la suite, exprimée anonymement dans les médias sous le pseudonyme « Sonia ». Dans l’article de VA, fac-similés à l’appui, on pouvait également lire que l’organisateur présumé des attentats se trouvait en France, où il était arrivé avec un groupe de « réfugiés », depuis deux mois.
En vertu de l’article 38 de la loi sur la liberté de la presse de 1881, qui interdit de publier « des actes d’accusation et tout autre acte de procédure criminelle ou correctionnelle avant qu’ils aient été lus en audience publique », le procureur a estimé que le magazine avait « dépassé les limites » en révélant l’existence du témoin, et ainsi en mettant potentiellement sa vie en danger.
Le directeur de la publication, Yves de Kerdrel, a été condamné à une amende de 2 000 euros ; le journaliste à une amende de 500 euros. Pour la défense de Valeurs Actuelles, l’avocat de l’hebdomadaire, Basile Ader, a plaidé que son client avait servi l’intérêt général en informant le public sur les circonstances et les suites de l’attentat du 13 novembre.
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Portrait : Yves de Kerdrel