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Au secours : Tapie est là !

22 décembre 2012

Temps de lecture : 3 minutes
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Au secours : Tapie est là !

Temps de lecture : 3 minutes

Marseille tremble ! L’arrivée de l’homme d’affaire aux commandes de Nice-Matin, Var-Matin, Corse Matin et surtout La Provence, ne semble pas plaire à tout le monde…

Ain­si, Libéra­tion du 20 décem­bre titre « Bernard Tapie : main basse sur la presse », avec en « une », la pho­to du nou­veau patron de presse, l’œil som­bre, sur fond noir. Dans son édi­to­r­i­al, Eric Decouty dénonce une « pap­inade », en sou­venir des prouess­es foot­bal­lis­tiques de Jean-Pierre Papin, ancien joueur de l’Olympique de Mar­seille, de l’époque Tapie : « acheter un jour­nal, pour con­quérir la ville promise… Mais, passé le choc en imag­i­nant Bernard Tapie en patron de presse — quand on se sou­vient qu’il pou­vait box­er un jour­nal­iste coupable d’avoir écrit un papi­er déplaisant -, appa­raît l’image du politi­cien du siè­cle dernier, traî­nant tou­jours son chapelet de casseroles et usant de méth­odes d’un autre temps ». Le quo­ti­di­en con­sacre trois pages à l’évène­ment, rap­pelant que « les rela­tions entre le busi­ness­man et la presse mar­seil­laise ont tou­jours été ten­dues ».

Plus mesuré, Serge Merci­er, élu au comité d’en­tre­prise de La Provence, se plaint dans L’Ex­press. « Il y a de grandes inter­ro­ga­tions et beau­coup d’in­quié­tudes chez les jour­nal­istes. Quels sont les réels pro­jets pour notre groupe de Tapie et Her­sant ? Quelles sont les inten­tions poli­tiques de Bernard Tapie ? »

Le syn­di­cat nation­al des jour­nal­istes (SNJ-CGT) a, quant à lui, pub­lié un com­mu­niqué, dénonçant « un scan­dale absolu » : « les jour­nal­istes ont toutes les raisons d’être inqui­ets de cette asso­ci­a­tion, dont l’un des dirigeants a quand même con­nu la prison et n’est pas à l’abri de nou­veaux démêlés avec la jus­tice ». Et le syn­di­cat de son­ner les trompettes de l’in­sur­rec­tion : « l’information est en dan­ger » !

Côté poli­tique, on ne rigole pas plus que chez les jour­nal­istes. « On n’a pas besoin de Bernard Tapie », clame haut et fort Patrick Menuc­ci, pré­ten­dant social­iste déclaré à la mairie de Mar­seille, se posant, sur France Info, lui aus­si, en défenseur du quo­ti­di­en provençal. « On con­naît les pra­tiques de Bernard Tapie. On peut s’in­quiéter aujour­d’hui, quand on est mar­seil­lais ». Jean-Claude Gaudin, maire de Mar­seille, inter­rogé par le site d’in­for­ma­tion local Mars­ac­tu, s’est quant à lui réjoui de voir un Français repren­dre les titres, « plutôt qu’un émir du Qatar ou un Belge même si c’est à la mode », ajoutant tout de même « qu’en poli­tique, quand on dit ” jamais”, ça veut dire “pas pour l’in­stant” ». En d’autres ter­mes, cha­cun en est sûr : Bernard Tapie n’a pas renon­cé à se présen­ter aux prochaines munic­i­pales à Marseille.

Ce dernier l’a cepen­dant démen­ti devant la rédac­tion de La Provence : « il faut être con pour croire que parce que tu as tel jour­nal, tu peux te présen­ter à la mairie et la gag­n­er ». Durant cette ren­con­tre avec les employés du jour­nal, Bernard Tapie a égale­ment annon­cé l’in­stau­ra­tion d’une « charte d’at­ti­tude » pour les jour­nal­istes, les invi­tant à tra­vailler sur les « faits, rien que les faits », souhai­tant enfin que « l’i­den­tité du jour­nal soit forte ».

Il y a quelques années, l’homme d’af­faire répé­tait sou­vent : « A quoi ça sert d’a­cheter un jour­nal, quand on peut acheter un jour­nal­iste ? » Vis­i­ble­ment, aujour­d’hui, acheter un jour­nal est beau­coup plus simple.

Source : Libéra­tion. Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Europe1

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