Benjamin Dormann est l’auteur d’un remarque essai sur les médias, Ils ont acheté la presse, publié en 2014 aux éditions Jean Picollec. Il revient sur une censure à son égard effectuée en 2012 à la demande d’Audrey Pulvar alors journaliste à France Inter, à propos d’un entretien accordé au média Enquête et Débat.
Il avait publié sur Dailymotion une vidéo établissant que Madame Pulvar était bien membre des très atlantistes Young Leaders, qu’elle travaillait pour Terra Nova tout en recevant aimablement à l’antenne Henry Hermand, mécène de Terra Nova sans mentionner leurs liens. Que pensez-vous qu’il arrivât ? Dailymotion supprima la vidéo. Nous publions une lettre de Benjamin Dormann.
Comment Pulvar m’a fait taire.
Par Benjamin Dormann
En l’entendant inviter les hommes blancs à se taire lors de débats racisés, de nombreux Français ont pu apprécier l’aversion d’Audrey Pulvar pour la liberté d’expression. Elle n’en n’est pourtant pas à son coup d’essai.
Durant de nombreuses années, Madame Pulvar a nié être une « journaliste de gauche », s’énervant sur sa politisation supposée, dans un portrait de Libération (22 octobre 2008) : « Qu’est-ce que ça veut dire journaliste de gauche ? On est journaliste ou on ne l’est pas » !
Peu de temps après ce portrait, j’ai publié une enquête contenant des informations sur son implication méconnue dans deux réseaux politiques. À peine un journaliste mit il en ligne une interview de moi sur ces révélations qu’il fut aussitôt était contacté par le responsable des contenus de Dailymotion : « Nous avons une demande urgente de suppression de cette vidéo. Demande faite de la part d’Audrey Pulvar ».
Alors que l’interviewer rétorque : « le problème c’est qu’il n’y a pas diffamation puisque le journaliste indique des faits, que se passe-t-il si je la remets ? », la menace se fait immédiatement plus pressante : « si vous souhaitez remettre la vidéo en ligne, nous devrions vous mettre en contact avec l’avocat d’Audrey Pulvar ».
Quelles sont les trois informations sur Madame Pulvar que révélait cet essai, et qu’elle ne voulait pas que l’on diffuse ?
- Premièrement, le rôle actif qu’elle a joué dans le think tank socialiste Terra Nova, dont en était co-présidente du « groupe de travail Média», alors que dans le même temps elle sévissait à la rédaction de France Télévision, et que les téléspectateurs n’en savaient rien.
- Deuxièmement, son manque de déontologie lorsqu’elle invita Henry Hermand sur France Inter, en le présentant uniquement comme un « grand patron de gauche, président du groupe Progest », oubliant d’informer les auditeurs que celui-ci est aussi un rocardien actif, administrateur et mécène de Terra Nova pour lequel elle travaillait.
Les Français apprendront plus tard qu’Henry Hermand fut également témoin de mariage et principal mécène du jeune Emmanuel Macron, se vantant dans le Figaro de ne « jamais le quitter » et d’être à l’origine de l’adoption par Macron de l’expression « progressiste » à la place de « social-libéralisme ». - enfin, tout est fait par ailleurs pour qu’on ignore aujourd’hui encore que Madame Pulvar est Young Leader, promotion 2009, ce réseau franco-américain de jeunes décideurs (politiques-média-industriels et financiers).
Le site internet Français des Young Leaders a retiré depuis bien longtemps toute référence à ce fait. Quant au site Américain, le ménage a également été fait, plus récemment. Mais les communiqués de presse de l’époque et d’autres sites laissent des traces …
Bref on l’aura compris, la candidate aux élections régionales 2021 Audrey Pulvar est une militante socialiste de longue date, dont le sectarisme s’accommode mal de la liberté d’expression de ceux qui la critiquent, surtout s’ils sont blancs. Pour eux, son projet politique est connu : les faire taire.
Benjamin Dormann